La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

La Structure Socio-Economique Actuelle du Kurdistan du Nord


Auteur :
Éditeur : Université de Paris VIII Date & Lieu : 1986, Paris
Préface : Pages : 154
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Say. Str. N° 1924Thème : Thèses

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
La Structure Socio-Economique Actuelle du Kurdistan du Nord

La Structure Socio-Economique Actuelle du Kurdistan du Nord

Cela Sayan

Université de Paris VIII

La connaissance de l'origine, de la langue, de la littérature, et des croyances religieuses du peuple Kurde n'est pas le sujet de notre recherche, mais, pour une meilleure compréhension de ce que nous allons traiter, il convient de donner un aperçu sur ces quelques points.
A ce propos il existe plusieurs ouvrages consacrés à l'étude de la société Kurde sous ses divers aspects à savoir l'aspect historique, socio-culturel et bien d'autres. Ces ouvrages contenus dans les archives et les bibliothèques de pays comme la France et l'Angleterre ainsi que des quelques pays se partageant le Kurdistan, sont longtemps restés dans l'oubli. Mais aujourd'hui grâce à une prise de conscience s'opérant dans certains millieux intellectuels Kurdes, on cherche à utiliser à un meilleur escient ces ouvrages. Nous estimons, toutefois nécessaire d'avancer certaines informations sur l'histoire des Kurdes.
.....



INTRODUCTION

Du fait que les données officielles des statistiques des Etats qui dominent le Kurdistan (l'Etat Turc, Iranien, Irakien et l'Etat Syrien- ne soient pas objectives et en même temps l'impossibilité pour le chercheur de travailler sur le terrain portent atteinte à la solidarité de la recherche. Malgré ceux-ci, si nous prenons en considération la probabilité, dans un avenir proche, du fait que la question de la libération nationale Kurde sera la question la plus importante du Moyen Orient, une recherche socio-économique modeste, même une esquisse, concernant le Kurdistan du Nord-Ouest, porte un sens expressif selon nous pour porter à la connaissance de ceux qui s'intéressent à la question.

Le Kurdistan du Nord-Ouest (le Kurdistan de Turquie) avec sa population et sa surface immenses nous apparaît très important par son dynamisme qu'il dispose de centres des oppositions sociales et nationales pour la lutte nationale Kurde et des autres peuples vivant dans la région. Au Kurdistan du Nord-Ouest toutes les organisations politiques donnent une grande place à l'union de lutte et à l'alliance originale avec les travailleurs Turcs. On peut dire que des grands chancellements attendent le Moyen Orient du fait qu'aujourd'hui les travailleurs Iraniens, Arabes et Turcs parlent d'une nécessité d'alliance et dans l'application des pratiques réciproques nécessaires.

Aujourd'hui nous ne pouvons pas démontrer le capitalisme incomplet dans son développement au Kurdistan par la loi inégale du développement du capitalisme. Une telle approche ne peut pas être réaliste. Nous considérons qu'il est le produit du nouveau processus apparu après la colonisation du Kurdistan.

Pendant le 19ème siècle même si les mouvements de résistance Kurde n'ont pas visé la création d'un Etat Kurde national, ces mouvements sont l'origine des mouvements nationaux Kurdes au 20ème siècle.

Au 20ème siècle nous sommes en présence des mouvements Kurdes qui visent la création d'un Etat Kurde indépendant. Surtout après le processus de la création de la République Turque les mouvements de résistance de Sheik Said de 1925, du Mont Ararat de 1927-30, de Dersim de 1937-38, ont laissé des traces profondes tant dans l'histoire du Kurdistan que dans l'histoire de Turquie.

On prétend que les pertes subies, par l'Etat Turc pendant l'insurrection de Sheik Said, sont supérieures aux pertes subies pendant la guerre Greco-Truque entre 1919-1922, la guerre apellée "guerre de libération" l'homme de science Mete Trucay à ce propos dit "il y a des prétentions que notre armée contre Sheik Said a subi des pertes plus que les pertes subies pendant toute la guerre de libération et le coût financier a dépassé 60 millions de lires" (1).
Au cours de notre recherche nous n'avons pas trouvé une explication logique en ce qui concerne l'appréciation des communistes turcs de l’époque et de l'Union Soviétique, pourquoi ces mouvements étaient pour eux des mouvements "féodaux et réactionnaires", les mouvements de résistance nationale Kurde révélés entre les années 1925-1940 au Kurdistan du Nord-Ouest.

Au cours de la première guerre mondiale, le massacre d'un million et demi d'Arméniens ou de déportés et par ailleurs à la déportation de 650.000 Kurdes se succèdent les guerres et les massacres qui paralysent la démographie du Kurdistan. Le nombre de la force humaine, élément le plus important dans la production s'est réduit. Surtout avec le massacre des Arméniens avancés dans l'artisanat et le commerce, l'économie de la région a pris un coup.
Au cours de l'époque après la République Turque les déportations successives des Kurdes vers les villes à l'ouest de la Turquie continuent à être couvrantes. En même temps que des impôts normaux lourds perçus dans le cadre territorial du Kurdistan on recevait un impôt supplémentaire dans chaque région insurrectionnelle, un impôt qu'on peut appeler la compensation des subis par l'Etat Turc au cours des révoltes. Les pratiques comme celles-ci ont joué des rôles importants pour la ruine de l'économie du Kurdistan. On voit que le capitalisme arriéré du Kurdistan du Nord-Ouest d'aujourd'hui s'est élevé sur les bases de l'économie du Kurdistan ruinée auparavant. Ce capitalisme formé grâce à l'âme donnée au despotisme féodal du Kurdistan par la bourgeoisie Truque avec des nouvelles formes dans sa propre organisation il conserve son existence au Kurdistan avec les valeurs féodales. Dans les conditions de ce capitalisme développé essentiellement d'une façon relative dans l'agriculture, on est très loin de résoudre les problèmes de l'éducation des masses, les problèmes de santé, de logement, de travail, etc...

Vers les années 1970 les revendications modestes de la jeunesse universitaire Kurde organisée les corps des "Foyers de la culture révolutionnaire à l'Est" (D.D.K.O.) ont été réprimées très sévèrement.

L'Etat Turc avec sa politique de violence réprime la moindre revendication concernant le Kurdistan avec ses méthodes répressives et à ceci répond une violence Kurde. Si on jette un coup d'oeil sur les activités de la guérilla depuis deux ans alors on voit qu'il y a une application réciproque du côté de l'Etat Turc et du côté des Kurdes et il commence, le début d'un processus dont le retour impossible.

Si on regarde les tendances de radicalisation de la plupart des organisations au Kurdistan du Nord-Ouest on verra que le processus dans l'avenir sera aussi difficile pour les Kurdes que pour l'Etat Turc.

(1) Mete Tungay, Türkiye Cumhuriyesinde Tek Parti yönetiminin Kurulması (1923-1931). L'instauration du parti unique dans la République Turque : Ankara 1981, éditions Yurt, page 136.

Chapitre I

La connaissance de l'origine, de la langue, de la littérature, et des croyances religieuses du peuple Kurde n'est pas le sujet de notre recherche, mais, pour une meilleure compréhension de ce que nous allons traiter, il convient de donner un aperçu sur ces quelques points.
A ce propos il existe plusieurs ouvrages consacrés à l'étude de la société Kurde sous ses divers aspects à savoir l'aspect historique, socio-culturel et bien d'autres. Ces ouvrages contenus dans les archives et les bibliothèques de pays comme la France et l'Angleterre ainsi que des quelques pays se partageant le Kurdistan, sont longtemps restés dans l'oubli. Mais aujourd'hui grâce à une prise de conscience s'opérant dans certains millieux intellectuels Kurdes, on cherche à utiliser à un meilleur escient ces ouvrages. Nous estimons, toutefois nécessaire d'avancer certaines informations sur l'histoire des Kurdes.

A/ Les origines des Kurdes

Les historiens qui ont effectué des recherches sur les origines des Kurdes, sont parti des points de vue différents, mais leurs études ont abouti sur des résultats analogues. Parmi ces historiens on peut citer : Minorsky, Xenephon, Marr, Nikitin. Pour comprendre les difficultés qu'occasionnent de telles recherches et par là souligner le mérite des historiens qui se sont attelés à cette tâche il convient de citer Bazil Nikitin 'concernant les origines de certains peuples particulièrement chez les Kurdes, il arrive qu'il y ait des points obscurs dans leur histoire d'où la difficulté de connaître cette histoire" (1).

On comprend pourquoi, ce type de recherche se base parfois sur des théories approximatives afin de se rapprocher de la vérité par exemple le Russe N.J. Marr suppose que les Kurdes sont à l'origine un peuple asiatique qui a délaissé sa langue pour parler une langue Hindou-Européenne, qu'il pratique jusqu'à ce jour (2).

Xenephone dans son ouvrage intitulé "le Retour des dizaines des milliers" (3) préconise que les "Karduki, sont certainement les ancêtres des Kurdes.

(1) Bazil Nikitin, Kürtler (les Kurdes), Istanbul 1976, éditions Özgürlük Yolu, tome I, p. 19.
(2) Bazil Nikitin, idem, page 28.
(3) Xenephon, Onbinlerin Dönüsü (le retour des dizaines des milliers) cité par B. Nikitin, idem, page 22.

…..

 

 

 




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues