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La conquête arabe d’al-Ğazîra dans les sources arabes


Auteur :
Éditeur : Université de Versailles Date & Lieu : 1999, Yvelines
Préface : Pages : 84
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Conquête - Arabe - Al-Ğazîra - Sources - ArabesThème : Thèses

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La conquête arabe d’al-Ğazîra dans les sources arabes

La conquête arabe d’al-Ğazîra dans les sources arabes

Ikram Shaba

Université de Versailles

Il nous paraît nécessaire de précéder notre sujet par une délimitation des frontières de la Mésopotamie avant d’entreprendre l’étude des opérations militaires qui ont permis aux troupes arabes venues de la Péninsule arabe de conquérir le territoire. Si la détermination des frontières politiques de cette Mésopotamie est très difficile à cause des guerres permanentes entre les deux empires, perse et romain qui se partageaient cet espace géographique, il nous est plus facile de tracer les limites de notre champ d’étude.
La Mésopotamie (al-Ğazîra), le sujet de notre étude, n’est pas la grande Ğzîra des géographes arabes qui commence, au sud, aux frontières Nord d’al-sawad (ligne fictive Anbâr-Takrît) mais la Mésopotamie parthe et romaine allant d’al-Raqqa à l’ouest jusqu’au Tigre à l’est. Au Nord cette région s’arrête aux sources des deux fleuves¹. C’est un espace correspond chez les géographes arabes et musulmans aux descriptions de la Ğizîra conquise.
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INTRODUCTION

Comme l’indique le titre de notre étude le sujet se veut bien précis. Il est consacré à la conquête de la Haute-Mésopotamie perse et byzantine d’après les récits des chronographes arabes (c’est à dire ceux qui ont écrit leurs ouvrages en langue arabe).

Le matériel de notre recherche était donc les nombreux textes en relation avec cette conquête. Ceux-ci s’étalant dans leur rédaction, sur une période de temps allant du VIIIe siècle (Kitâb al-Harâg d’Abû Yûsuf) au XVIIe siècle (Sadarât al-Dahab d'Ibn al-‘Imad) présentaient plusieurs difficultés. Mis à part les problèmes linguistiques parmi lesquels la vocalisation des noms propres et des toponymes constituaient un vrai obstacle pour une approche contenue, il y avait les problèmes intrinsèques des textes en ce qui concerne le style littéraire et les spécificités propres à la composition, à la rédaction et à l’utilisation des sources dont la majorité étaient orales et parfois contradictoires. Cela exigeait une méthodologie toute nouvelle à laquelle je n’étais bien préparée.

Dans leur ensemble les sources peuvent se diviser en deux grandes catégories : les textes de base : Kitâb al-Harâg, Futûh al-Buldân d’al-Balâdurî, Kitâb al-Futûh d’Ibn al-A’tam al-Kûfîet Tâ ’rîh al-Rusul w-al-mulûk d’al-Tabarî.

A ceux on peut ajouter Futûh al-Sâm d’al-Wâqidî (ouvrage tardif) dont l’original est aujourd’hui perdu. Dans ces recueils chronologiques, le mythe, les récits populaires et les sermons se mêlent aux réalités historiques dans une anarchie, parfois, déconcertante. Seule une entrée approfondie et une lecture entre les lignes de ces textes nous permet d’obtenir des informations nécessaires à notre étude. Quant à la deuxième catégorie, ce sont des textes écrits plus tard et souvent sur l’ensemble de la conquête islamique. Ces textes sont digne d’intérêt et représentent un nombre non négligeable d’informations.

Malheureusement l’écart temporel qui séparait la rédaction de ces ouvrages de l’époque de la conquête obligeait les auteurs de recueillir là où il pouvaient, auprès des personnes dignes de foi, les récits de cette « époque » devenue lointaine, d’où les imprécisions, les inexactitudes et les contradictions chez le même auteur comme c’est le cas chez al-Balâdurî et chez al-Tabarî.

L’appartenance ethnique, géographique et confessionnelle joua un rôle parfois décisif dans le choix des sources ou de tradition. Ainsi va du syrien al-Wâqidî, d’iranien al-Balâdurî ou Bal-Tabarî originaire de Tabaristan ou encore àlibn Haldûn natif du Maghreb. La présence de divergentes écoles comme celle de Bagdad, de Damas et du Caire, l’existence de différentes tendances politico-religieuses avaient, toutes un rôle dans la direction prise par l’auteur.

Nous pensons que ce modeste travail est une contribution de manière positive, à nos formations dans un domaine qui exige la persévérance et la ténacité pour mieux saisir toute la mécanique d’une étude textuelle et historique.

Chapitre I

La Mésopotamie à la veille de la conquête arabe

Il nous paraît nécessaire de précéder notre sujet par une délimitation des frontières de la Mésopotamie avant d’entreprendre l’étude des opérations militaires qui ont permis aux troupes arabes venues de la Péninsule arabe de conquérir le territoire. Si la détermination des frontières politiques de cette Mésopotamie est très difficile à cause des guerres permanentes entre les deux empires, perse et romain qui se partageaient cet espace géographique, il nous est plus facile de tracer les limites de notre champ d’étude.

La Mésopotamie (al-Ğazîra), le sujet de notre étude, n’est pas la grande Ğzîra des géographes arabes qui commence, au sud, aux frontières Nord d’al-sawad (ligne fictive Anbâr-Takrît) mais la Mésopotamie parthe et romaine allant d’al-Raqqa à l’ouest jusqu’au Tigre à l’est. Au Nord cette région s’arrête aux sources des deux fleuves¹. C’est un espace correspond chez les géographes arabes et musulmans aux descriptions de la Ğizîra conquise.

La Mésopotamie était partagée à l’époque romaine et byzantine en deux parties distinctes :
1) la Mésopotamie romaine correspondant en gros à ce qu’on a eu l’habitude d’appeler l’Osrhoène, située entre l’Euphrate à l’Ouest et le …

¹ B. Aggoula, Arabie et Arabes en Mésopotamie (du IIIe siècle av. J.- C. au IIIe siècle apr. J.- C.) présence arabe dans le Croissant Fertile avant l'Hégire(Actes de la Table Ronde, URA 1062, 13 novembre, 1993), Paris, 1994, p.73. et L. Dillemann, Haute Mésopotamie orientale et pays adjacents (BAH, LXII), Paris, 1964, p. 69, 80, 85, 90 et 99.




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