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Quatriemi Internationale, ns : La question kurde


Auteur :
Éditeur : Nouvelles Editions Internationales Date & Lieu : 1982, Bruxelles
Préface : Pages : 160
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 135x200 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Gén. Mai. Que. N° 1745Thème : Politique

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Quatriemi Internationale, ns : La question kurde

Quatriemi Internationale, ns : La question kurde

Livio Maintan

Nouvelles Editions Internationales

Au cours de la dernière décade l’Afrique australe est apparue comme une zone d’importance majeure dans la politique mondiale. La victoire des mouvements de libération dans les anciens territoires portugais, la fin du régime raciste blanc au Zimbabwe et l’émergence de luttes de masse en Afrique du Sud ont transformé ce qui était une région « stable » de la domination impérialiste  ...



EDITORIAL

La question nationale aujourd'hui

A plusieurs reprises au cours des dernières décennies, des gouvernements de pays semi-coloniaux ou néo-coloniaux, qui se veulent révolutionnaires ou progressistes et se sont installés à la suite de mobilisations anti-impérialistes des masses pour leur libération nationale, ont nié à des minorités nationales ou ethniques les droits démocratiques les plus élémentaires en ayant même recours à des répressions féroces. Il suffit de rappeler, par exemple, l’attitude prise par les gouvernements irakiens issus de la révolution de juillet 1958 à l’égard du peuple kurde dont le mouvement national a été la cible de véritables guerres ; les opérations militaires massives menées contre les kurdes iraniens par un régime surgi d’une montée révolutionnaires puissante ; la lutte sans merci du nouveau régime éthiopien contre le mouvement nationale d’Erythrée engagé dans son combat depuis plus de vingt années ; le rejet par les gouvernements algériens des revendications nationales des populations berbères.

Ce sont des événements et des drames pareils qui amènent les militants révolutionnaires à s’interroger encore une fois sur le problème national et donnent à des « théoriciens » en crise le prétexte pour proclamer la faillite du marxisme aussi bien sur le terrain des critères d’interprétations que sur celui des réalisations pratiques. Des telles attitudes ont été stimulées davantage par le fait que des questions nationales subsistent sous une forme aigüe dans des sociétés de transition. Les cas de l‘Union Soviétique et de la Yougoslavie sont éloquents en la matière.

Les phénomènes que nous avons mentionnés apparaissent paradoxaux à une époque où, d’un côté, dans toute une série de pays le capitalisme a été renversé depuis des décennies, et, d’autre côté, le capitalisme a été renversé depuis des décennies, et, d’un autre côté, le capitalisme dans son ensemble est entré dans une phase non seulement de déclin, mais même de décomposition et de putréfaction. Toujours est-il que la question nationale reste impérieusement à l’ordre du jour. Une analyse matérialiste — saisissant en même temps les aspects socio-économiques et les aspects politico-idéologiques — permet de comprendre les raisons de cette anomalie historique apparente.

Nous ne reviendrons pas sur les éléments théoriques de base ni sur les débats que le mouvement ouvrier international a connu en la matière à partir de la fin du siècle dernier (1).
Pour reprendre une caractérisation synthétique de Lénine, face à l’opposition entre les partisans d’une conception psychologico-culturelle et les partisans d’une conception historico-économique, les marxistes révolutionnaires se rangent avec ceux-ci. Ce fut, d’ailleurs, le choix de Lénine lui-même et de Trotsky à l’époque de sa maturité théorique.
La conception de Lénine, qui se relie à l’idée de Kautsky selon laquelle « l’Etat national est la forme d’Etat qui correspond le mieux aux conditions modernes » (2), est expliquée synthétiquement dans son écrit bien connu Du droit des nations à disposer d’elle-mêmes : « Dans le monde entier », écrit Lénine, « l’époque de la victoire définitive du capitalisme sur le féodalisme a été liée à des mouvements nationaux. Le fondement économique de ces mouvements, c’est que la victoire complète de la production marchande exige la conquête du marché intérieur par la bourgeoisie, le rassemblement au sein d’une même Etat des territoires dont la population parle la même langue et l’élimination de tout obstacle de nature d’entraver le développement de cette langue et sa consécration par la littérature. La langue est le plus important des moyens de communication entre les hommes, l’unité de la langue et son libre développement sont parmi les conditions les plus importantes d’un commerce vraiment libre, vraiment large et correspondant au capitalisme moderne, du groupement libre et large de la population dans chaque classe prise en particulier ; la condition, enfin, d’une étroite liaison du marché avec chaque patron, grand ou petit, avec chaque vendeur et chaque acheteur. La formation d’Etats nationaux, qui satisfont le mieux à ces exigences du capitalisme moderne, est donc une tendance propre à tout mouvement national, Les facteurs économiques les plus profonds y contribuent et pour l’Europe occidentale — plus encore, pour le monde civilisé tout entier — ce qui est typique, normal en période capitaliste, c’est donc l’Etat national... Cela ne veut pas dire qu’un tel Etat, sur le terrain des rapports bourgeois, puisse exclure l’exploitation et l’oppression des nations. Cela veut dire seulement que les marxistes ne peuvent perdre de vue les puissants facteurs économiques qui engendrent les tendances à la création d’Etats nationaux. Cela veut dire que, dans le programme des marxistes, la « libre détermination des nations » ne peut avoir, du point de vue historico-économique, d’autre signification que la libre détermination politique, l’indépendance en tant qu’Etat, la formation d’un Etat national » (Oœuvres, XX, pp. 418-423).

« La langue — écrit pour sa part Trotsky — est le plus important instrument de liaison d’homme à homme et, par conséquent, de liaison dans l’économie. Elle devient une langue nationale avec la victoire de la circulation marchande qui unit une nation. Sur cette base s’établit l’Etat national en tant que terrain le plus commode, les plus avantageux et normal des rapports capitalistes » (Histoire de la révolution russe, vol. II. p. 405).

Il est bien connu que dans le Parti bolchevik a fait autorité aussi Le marxisme et la question nationale que Staline a rédigé en 1913 sous l’inspiration de Lénine et dont Trotsky donne une appréciation fondamentalement positive (3). C 'est dans ce texte qu’on trouve la définition suivante : « La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique, qui se traduit dans la communauté de culture » (p. 9). Comme le rappelle l’auteur d’un des articles publiés dans ce numéro de notre revue, Michael Lowy a soumis le texte de Staline à une série de critiques tout à fait justes. Il est juste, notamment, de rejeter le critère schématique et rigide selon lequel, pour reprendre les mots de Staline, « l’absence même d’un seul des indices mentionnés suffit pour que la nation cesse d’être nation ». Il faudrait, tout au plus, préciser que le lien entre les différents « indices » est présenté sous une forme statique et non dans sa dynamique. En effet, la formation de l’Etat national répond à la nécessité de développement d’une communauté économique qui dépasse les limites des communautés qui l’ont précédée historiquement et qui, avant la naissance de cet Etat national, est encore embryonnaire, mais à son tour l’essor de cette communauté assure à l’Etat national sa cohésion. La définition de Staline semble présupposer au départ ce qui n’est que l’aboutissement du processus.

La nécessité de combiner des critères multiples pour définir une nation doit, toutefois, être saisie surtout sous un autre angle : pour qu’une nation ou une nation en formation existe, ce n’est pas suffisant qu’il existe des bases matérielles. Il est nécessaire que ces bases se traduisent dans une prise de conscience subjective en déterminant une action sur le terrain politique. C’est pourquoi pour les marxiste révolutionnaires le critère en dernière analyse décisif est celui de la volonté d’un peuple de lutter pour son indépendance, de l’arracher, si nécessaire, par les armes (4).

Pour en revenir à la situation des dernières décennies, le problème national s’est posé sur un triple terrain :
1) sur le terrain des contradictions, pour ainsi dire, classiques, qui sont à l’origine des luttes des peuples qui veulent en finir avec une oppression coloniale ou nationale du type traditionnel, quelles que soient les spécificités des régimes qui exercent une telle oppression;

2) sur le terrain des contradictions propre du capitalisme tardif qui peuvent remettre en question le cadre d’Etats nationaux existant de longue date ;

3) sur le terrain des contradictions déterminées par la gestion bureaucratique des sociétés de transition du capitalisme au socialisme.

Pour ce qui en est de la première des catégories indiquées dans notre schématisation, nous analysons deux cas significatifs, celui de l’Afrique du Sud et celui du Kurdistan. Nous n’avons pas besoin d’insister sur la spécificité de l’un et de l’autre cas : les textes que nous publions le font suffisamment. Il s’agit, en tout cas, sans contestation possible de luttes de libération nationale que les marxistes révolutionnaires doivent considérer comme un élément essentiel de leur stratégie. Il serait absurde de s’efforcer de définir à priori dans quelle mesure la lutte nationale coïncidera avec la lutte anticapitaliste de la classe ouvrière et des autres couches exploitées. Les marxistes révolutionnaires se battent pour qu’une dynamique de révolution permanente se développe, pour que la lutte pour les objectifs démocratiques révolutionnaires soit strictement liée à la lutte pour des objectifs socialistes. Mais ils ne subordonnent pas leur engagement dans un combat anti-impérialiste commun à l’acceptation préalable de ces objectifs socialistes par toutes les composantes de la lutte nationale.

Dans la deuxième catégorie une distinction supplémentaire s’impose. Certaines questions nationales ont des racines historiques lointaines. Elles émergent à nouveau dans la mesure où d’un côté, les aspirations nationales, loin d’avoir été satisfaites, ont été étouffées ou éludées et, de l’autre, des larges masses — surtout à cause de la déliquescence des directions du mouvement ouvrier — ne voient pas de solution d’ensemble aux problèmes posés par la crise du système capitaliste et espèrent donc de trouver une issue sur le terrain national ou régional. A ce propos nous analysons en particulier le cas d’Euzkadi.

Il y a, en deuxième lieu, des questions nationales ou « nationalitaires » qui surgissent ou resurgissent avec beaucoup plus de force que dans le passé, à la suite de la crise du capitalisme tardif et du développement inégal qui en découle au sein des sociétés capitalistes industrialisées elles-mêmes. Tom Nairn a analysé le problème en rapport aux nationalismes « périphériques » en Grande-Bretagne, stimulés par la crise de l’impérialisme britannique à partir de la deuxième guerre mondiale. Des analyses analogues pourraient être développées en ce qui concerne des problèmes nationaux ou « nationalitaires » qui se sont posés en France, notamment depuis la fin des années 1960, et même quelques nouvelles flambées d’autonomisme-indépendantisme en Sardaigne. Comme l’ont souligné des marxistes révolutionnaires français, ces cas sont « l’expression plus du développement chaotique du capital que d’une oppression économique nationale classique » (5). Ce n’est pas par hasard que de tels problèmes surgissent dans des régions ou provinces qui n’ont pas bénéficié du boom économique prolongé et ont connu, dans la meilleure des hypothèses, un développement très sectoriel et déformé marginalisant des couches très larges, voire majoritaires, de la population.

Ici, la nécessité de combiner question nationale ou « nationalitaire » et question sociale crève les yeux. L’idée qu’on pourrait résoudre les problèmes économiques pressants et surmonter la véritable paupérisation de couches larges grâce à une autonomie économique ou à la création de nouveaux Etats, est tout simplement utopique. Des économies « autonomes » ou « indépendantes » ne pourraient réaliser — dans la meilleure des hypothèse — qu’un développement encore plus déformé et elles risqueraient de devenir encore plus dépendantes par rapport à des groupes capitalistes étrangers et aux grandes multinationales (par exemple, pourraient connaître un tel sort, encore plus qu’elles ne l’ont connu jusqu’ici, des régions jouissant de conditions favorables à l’essor de l’industrie du tourisme).

Toujours est-il que dans aucun cas de figure les marxistes révolutionnaires n 'escamoteront leur orientation fondamentale : ils défendront le droit à l’autodétermination des nations ou régions qui le revendiquent. Toute attitude différente ne pourrait que créer des conflits au sein des masses travailleuses elles-mêmes et a fortiori entre le mouvement ouvrier et d’autres couches sociales avec lesquelles il a intérêt à établir des alliances. En dernière analyse, elle entraverait sérieusement la prise de conscience de la nécessité de lutter pour des solutions socialistes. Il va de soi que le mouvement ouvrier soutiendra les revendications nationales par ses propres moyens et sauvegardera son indépendance politique et organisationnelle.

Dans le cadre de leur choix préalable en faveur de l’autodétermination, les marxistes révolutionnaires définiront leurs options concrètes dans chaque cas spécifique — indépendance, autonomie, Etat fédéral, etc. — en s’inspirant des critères suivants :

a) quelle est la solution qui permet de créer les conditions les plus favorables pour l’unité du mouvement ouvrier dans la lutte et pour la réalisation de ses alliances ?

b) quelle est la solution susceptible de faire éclater le plus les contradictions du système ?

c) quelle est la solution qui peut créer les prémisses les plus favorables pour l’édification de l’économie planifiée d’un Etat ouvrier ?

Finalement, comme nous l’avons dit, le problème national ne cesse de se poser dans des sociétés de transition comme, par exemple, l’URSS et la Yougoslavie.

A propos de l’URSS Hélène Carrère d’Encausse écrit à la conclusion de son étude L’empire éclaté : « La politique nationale du pouvoir constitue une éclatante réussite et un échec non moins éclatant. Réussite, parce que le régime s’est donné pour but dans un premier temps de permettre, d’aider l’épanouissement des nations et nationalités et même des groupes ethniques les plus réduits, pour épuiser, dans cette liberté accordée, leurs volontés nationales. Cet épanouissement, tout témoigne qu’il a été atteint. Mais échec aussi, car le second volet, la seconde étape du projet bolchevik, c’est l’effacement des différences nationales, leur fusion dans une communauté historique nouvelle et supérieure, le peuple soviétique. Or, ce peuple soviétique peu importe que les dirigeants affirment qu’il existe... La réalité, ce sont ces nations qui s’expriment vigoureusement. Aucune magie ne les fera disparaître soudain au bénéfice du peuple soviétique » (p. 331). Nous n’affronterons pas ici la question de savoir dans quelle mesure le « projet bolchevik » est défini correctement par D’Encausse. Il est incontestable, en tout cas, non seulement que les nations « s’expriment vigoureusement », mais aussi que le pouvoir central exerce encore une véritable oppression nationale (à l’époque de Staline des nationalités entières furent objet d’une répression féroce et de déportations massives). Est-ce que cela révèle une faillite du « socialisme », comme le prétendent nos adversaires ? Non, c’est le résultat des méthodes bureaucratiques par lesquelles on a prétendu « résoudre » les problèmes nationaux et, plus généralement, d’une gestion de l’Etat ouvrier par une caste parasitaire qui se préoccupe surtout de défendre et accroître ses privilèges et de maintenir les positions de pouvoir qui sont la source de ces privilèges.

Cela vaut pour l’Union Soviétique, mais cela vaut aussi pour la Yougoslavie, où pourtant l’instauration de l’Etat ouvrier à la fin de la deuxième guerre mondiale avait permis de réaliser sur le terrain de la question nationale des progrès historiques incontestables. Il existe dans ce pays aussi bien des tensions découlant du développement inégal des différentes composantes de la Fédération que des conflits qui, dans le cadre de ce développement inégal, se traduisent dans des mouvements nationaux explosifs (c’est le cas notamment du Kosovo qui est analysé dans ce numéro de notre revue).

Des problèmes nationaux se posent, par ailleurs, à cause de la subordination que la bureaucratie de Moscou exige d’autres Etats ouvriers, qu’elle considère comme faisant partie de sa zone d’influence. Dans ce cas aussi l’oppression nationale est une manifestation de la domination bureaucratique. Par conséquent, la lutte nationale, dans ses différentes formes, n’est que l’un des aspects de la lutte antibureaucratique et les revendications nationales font partie intégrante du programme de la révolution politique.

Dans une telle optique Trotsky s’est prononcé dans les années 1930 « pour une Ukraine soviétique, ouvrière et paysanne, unie, libre et indépendante » et la IVe Internationale a inclu dans son programme pour la révolution politique depuis 1957 « le mot d’ordre des Républiques Socialistes Soviétiques indépendantes et souveraines de Pologne, de Hongrie, de Tchécoslovaquie, de Yougoslavie, de Roumanie, de Bulgarie, d’Ukraine, de Géorgie, de Lithuanie, de Lettonie et d’Esthonie, tout en préconisant en même temps la confédération sur un pied de stricte égalité de tous ces Etats ouvriers en une ou plusieurs fédérations démocratiques d’Etats ouvriers »

Notes :

(1) Rappelons qu’en plus des résolutions des congrès mondiaux de de la IVe Internationale faisant référence, directement ou indirectement, à des questions nationales, notre revue a publié en 1946 un numéro spécial sur la question nationale en Europe. Un article de Livio Maitan sur Trotsky : « Question nationale et révolution permanente » est paru dans le numéro d’octobre 1972. Mentionnons, par ailleurs, le livre remarquable de Georges Haupt,
Michael Lowy et Claude Weill, « Les marxistes et la question nationale », (Paris 1974).

(2) Kautsky ajoutait que les Etats à « composition nationale hétérogène sont toujours des Etats dont la formation interne est restée pour une raison ou pour une autre, anormale ou insuffisante ».

(3) V. Staline, où on lit, entre autres, que la définition de la nation par Staline « est non seulement correcte théoriquement, mais aussi utile du point de vue pratique ».

(4) Ce n’est que dans ce sens qu’on pourrait accepter l’affirmation de S. Jaber dans l’article que nous publions, d’après lequel la nation serait « un phénomène purement idéologique ». Il s’agit, en tout cas, d’une définition tout à fait unilatérale qui évacue les bases matérielles de ce « phénomène idéologique » et apparaît, donc, plus près d’une approche à la Pannekoek que de l’approche de Lénine et de Trotsky.

(5) V. le numéro spécial de Critique communiste sur le marxisme et la question nationale.

Question nationale et question de la terre dans la révolution sud-africaine

Le texte qui suit a été vote par le Secrétariat Unifié de la IV* Internationale comme base pour une discussion sur les problèmes de l’Afrique du Sud.

Au cours de la dernière décade l’Afrique australe est apparue comme une zone d’importance majeure dans la politique mondiale. La victoire des mouvements de libération dans les anciens territoires portugais, la fin du régime raciste blanc au Zimbabwe et l’émergence de luttes de masse en Afrique du Sud ont transformé ce qui était une région « stable » de la domination impérialiste en une zone de crises et de soulèvements. Le fait qu’un nombre considérable de matières premières stratégiques et qu’un volume substantiel d'investissements impérialistes soient concentrés dans cette partie du continent fait que cette situation de crise concerne profondément les puissances impérialistes.

La clef de l’avenir de l’Afrique australe se situe en Afrique du Sud. Ce pays est aujourd’hui la plus importante base régionale pour l’impérialisme et la principale force contre-révolutionnaire dans la région. Mais il détient aussi l’industrie la plus riche du continent africain, construite par le travail d'une large et puissante classe ouvrière noire. Si les forces productives en Afrique du Sud étaient libérées des entraves du racisme et du capitalisme, elles deviendraient une force sociale immense pour la libération de l’Afrique de la domination impérialiste.

I

La République sud-africaine est un pays capitaliste semi-industrialisé encore dépendant des investissements et des aides technologiques de l’impérialisme en dépit d’un développement industriel important. Mais c’est un pays capitaliste d’un type particulier. « Du point de vue de la majorité noire, l’Afrique du Sud est une ‘colonie esclave’ dépendante d’une minorité blanche raciste et des intérêts impérialistes » (L. Trotsky). La grande majorité de la population et l’immense majorité des producteurs industriels et agricoles n’ont pas le droit de citoyenneté dans leur propre pays, ni droits nationaux ….




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