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INTRODUCTION
Il convient, dans ce préambule, de présenter le Kurdistan, sous ses aspects historique, géographique, démographique et sociologique.
L’origine des kurdes remonte jusqu’aux peuples indo-européens, et l'un d'entre eux, les Mèdes, lègue son héritage culturel aux kurdes. Ces ancêtres modes s'établissent vers 1.000 avant J.C., dans la période antique, entre les lacs d'Urmia et de Van, et commencent à développer une culture originale. Mais celle-ci est brutalement freinée par la conquête arabe du premier siècle. Cependant, les kurdes connaissent alors une paix relative, en particulier lorsqu'est achevée leur conversion à l'Islam. Musulmans, les kurdes sont de religion sunnite.
Puis, l'invasion mongole au XIIIe siècle inaugure une nouvelle ère de troubles. Mais, c'est surtout à partir du XVIe siècle que commence le déclin dans l'histoire kurde, avec en définitive le partage en deux du Kurdistan, en 1639, avec les visées expansionnistes des pays centraux turc et perse, sur les deux parties du pays.
Puis, une série de révoltes jalonnent le XIXe siècle.
'Enfin, le traité de Versailles de 1919 envisage la création d'un Kurdistan, réitéré par le traité de Sèvres du 11 août 1920, qui accorde l'autonomie au Kurdistan.
Pour les kurdes, l'espoir d'accéder à un Etat indépendant n'est alors jamais aussi immense qu'après la Première Guerre Mondiale.
Le traité de Sèvres incarne, en effet, à leurs yeux, la première reconnaissan du pays, 6 millions en Iran, soit 16 % de la population totale, plus de 3 millions en Irak, soit 28 % de la population totale, et I million en Syrie, soit II % de la population totale.
D’autres kurdes, pour des raisons politique ou économique, se trouvent dans des pays limitrophes. Ainsi, 100 mille kurdes sont établis au Liban, quelques milliers en Jordanie et 300 mille à la frontière afgano-iranienne.
D’autre part, il existe une minorité kurde on U.R.S.S., établie depuis le XIXe siècle, et regroupant environ 320 mille personnes.
Certains kurdes, en outre, se sont vus obliger de quitter la région moyon-orientale. Ils sont près de 330 mille disséminés en Europe, dont 30 mille on France, 20 mille au Bénélux, 3 mille en Suède et le reste en R.F.A., Autriche et Suisse. 98 % d'entre eux sont des ouvriers originaires de Turquie, les autres constituant le groupe estudiantin et intellectuel exilé (I). Sociologiquement, le peuple kurde est avant tout un peuple des montagnes, vivant essentiellement de l'agriculture et de l'élevage.
Toutefois, dons les quatre Etats où les kurdes se trouvent être incorporés, il existe, de nos jours, un fort courant vers les métropoles, en raison de difficultés d'emploi. C'est ainsi que l'on retrouve un million de kurdes à Istanbul, en Turquie.
Les kurdes demeurent, dans l'ensemble, sous-scolarisés et 73 % d’entre eux, aujourd'hui, ne connaissent pas la langue officielle des Etats qui les dominent. De plus, le Kurdistan est volontairement maintenu dans un état de sous-développement économique.
Les kurdes, jusque-là laissés-pour-oompte de la vague mondiale des libérations nationales, ne s'estiment toutefois pas vaincus, et font tout aujourd'hui pour se faire entendre par les nantis des indépendances.
Note de l‘introduction :
(I) Chiffres avancés par M. Kendal Nezan, Directeur de l’Institut Kurde de Paris, dans la revue "Médecins du Monde", mars 1983, n° 0/19.
Premiere Partie :
Les differentes positions de la question kurde
Chapitre I
Les kurdes en iran : la republique de mahabad (janvier - decembre 1946)
- I - Les affrontements irake-kurdes de 1945 et le départ du général Barzani en Iran.
Dès le mois d'août 1945, le Kurdistan irakien sera le théâtre d'opérations armées, entre d'une part les forces irakiennes et d'autre part, les " rebelles " kurdes, sous la direction du général Moustapha Al Barzani. Cet affrontement n'est malheureusement pas le premier qui oppose les irakiens aux combattants kurdes.
Ainsi, dès 1943, après dix ans de semi-captivité, le général Barzani reprend la lutte contre la répression qui s'abat sur le Kurdistan et pour la liberté de cette région en Irak. Des révoltes éclatent alors à Barzan, d'où le général Barzani est originaire. Celles-ci ne peuvent laisser indifférent le gouvernement de Bagdad, étant donné l'ampleur que prend le mouvement insurrectionnel très rapidement. Le gouvernement irakien est alors obligé de concéder des terres aux kurdes dans le département d'Erbil et dans le Badinan, c'est à dire dans le nord de l'Irak. Les troupes irakiennes laissent donc ce territoire libre, et le général Barzani et ses partisans jouissent alors d'une relative autonomie.
Et, jusqu'en juin 1945, nous assistons à l'établissement d'une trêve entre les irakiens et les kurdes.
Cependant, cette situation de précaire accalmie ne dure pas. En effet, des affrontements sérieux vont très vite faire rage au Kurdistan irakien, conséquence … |
