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Les figures de style chez Djagarkhwin « Cegerxwîn »


Auteur :
Éditeur : Université de la Sorbonne Date & Lieu : 1993-03-01, Paris
Préface : Pages : 324
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Jem. Par. N° 5409Thème : Thèses

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Les figures de style chez Djagarkhwin « Cegerxwîn »

Les figures de style chez Djagarkhwin « Cegerxwîn »

Mamed Jemo

Université de la Sorbonne

C'est le Français Roger Lescot (1914-1975) qui a créé une chaire de kurdologie à l'École Nationale des Langues Orientales Vivantes (aujourd'hui INALCO) en 1945. Avec les trois regrettés Roger Lescot (1914-1975), Basile Nikitine (1885-1960) et le Père Thomas Bois (1900-1975), la Kurdologie en France a connu un épanouissement éclatant des recherches sur l'histoire et la culture kurdes. Depuis, on attend Godot.
A certaines époques où le destin d'un peuple ou des individus va basculer autrement, ses valeurs spirituelles et historiques sont décisives pour freiner et réparer ...



AVANT-PROPOS

C'est le Français Roger Lescot (1914-1975) qui a créé une chaire de kurdologie à l'École Nationale des Langues Orientales Vivantes (aujourd'hui INALCO) en 1945. Avec les trois regrettés Roger Lescot (1914-1975), Basile Nikitine (1885-1960) et le Père Thomas Bois (1900-1975), la Kurdologie en France a connu un épanouissement éclatant des recherches sur l'histoire et la culture kurdes. Depuis, on attend Godot.

A certaines époques où le destin d'un peuple ou des individus va basculer autrement, ses valeurs spirituelles et historiques sont décisives pour freiner et réparer la déconstruction.

En dirigeant notre travail de DEA et du Doctorat, notre professeur, Charles-Henri de Fouchécour, en a donné la preuve. Il mérite de rappeler que le Père Thomas Bois est un autre exemple unique dans l'histoire de la Kurdologie en France. Il faut voir les remarquables travaux du Père Thomas Bois sur la culture kurde pour juger soi-même les faits. Les Kurdes, eux-mêmes, savent à quel point ils sont redevables au Père Thomas Bois.

En effet, aimer l'aspect culturel d'un peuple, c'est aimer son entité représentative ; aimer son aspect politique, là rien n'est sûr. Et aimer son aspect politique dont le caractère est une alliance contre-nature, là aussi il ne faut s'attendre qu'aux résultats identiques de cette antinomie. Paul Claudel disait : « Le thème de l'Humanité. Quelle idole sans substance ! ».
Nous sommes très reconnaissant à notre directeur de recherche, Charles-Henri de Fouchécour, pour son aide à l'accomplissement de ce travail. Tout au long des années de nos études, il a veillé à ce que nous soyons bien orientés dans le domaine littéraire de la culture kurde. En effet, nous avons suivi plusieurs séminaires sur sa demande. Ainsi avons-nous pu faire une étude esthétique propre au cours de laquelle notre professeur, Charles-Henri de Fouchécour, a apporté constamment des remarques et des conseils précieux. Nous tenons à lui en remercier vivement et à lui adresser notre très sincère gratitude.

Nous tenons aussi à manifester notre profonde reconnaissance à Monsieur le Professeur, Pierre Lecoq, qui a bien voulu donner des séminaires sur la grammaire historique du Kurde à 1EPHE. Les résultats inestimables de ces séminaires sont évidents dans notre thèse. Nous devons encore de vifs remerciements à Pierre Lecoq pour avoir accepté d'être membre du jury de soutenance de cette thèse.

Et nous avons l'ambition dès cette année universitaire 1993/1994 de nous inscrire à l'EPHE pour faire un autre travail dans le domaine linguistique kurde toujours sous la direction du Professeur Pierre Lecoq.

Il reste à souligner le fait que vu la situation des Kurdes, nous n'avons fait aucun certificat en kurde. Toutes nos études jusqu'au baccalauréat étaient en arabe. Nous avons fait une licence en langue et littérature anglaises. Ensuite, nous avons poursuivi nos études supérieures en France. Autrement dit, nous avions un degré faible de la grammaire et de la littérature kurdes.

Introduction

La figure de style est un écart dont le fondement est linguistique. La statistique que nous avons établi pour les figures de style dans ce travail (Cf, appendice) montre que le nombre des figures syntagmatiques est beaucoup plus élevé que celui des figures paradigmatiques. Sur deux mille cent sept figures, nous avons la statistique suivante :

- mille cent quatre-vingt-dix-neuf figures syntagmatiques, soit 56,90 %
- cinq cent neuf figures paradigmatiques, soit 24,15 %
- trois cents quatre-vingt-dix-neuf figures redondantes dont cent trente-deux sont sémantiques et deux cent soixante-sept sont phoniques, soit 18,93 %

Si on ajoute les figures redondantes sémantiquement à celles de syntagmatiques et les figures redondantes phoniquement à celles de paradigmatiques, nous aurons le pourcentage suivant :
- 63,17 %, pour les figures syntagmatiques ;
- 36,82 %, pour les figures paradigmatiques.
La réalité pour l'homme est un continuum. Il n'y qu'une seule réalité. Dans le discours, il y en a deux :

1) la norme ;
2) l'écart.

L'alogicité des choses, des définitions et des délimitations se trouvent essentiellement au niveau des termes linguistiques qui représentent la forme de la logicité. Dire que la terre ne tourne pas était un écart et ne l'est plus aujourd'hui ; dire qu'un tel système n'était pas étemel était un écart et ne le sera plus dans une autre époque. En termes du langage poétique, on peut dire que le poète est un écarteur linguistique ; il est un syntaxierpour reprendre le terme de Mallarmé (9. C'est tout le résumé de la position que nous prenons pour analyser les quelques huit cents titres de poèmes du poète contemporain kurde, Djagarkhwin. Ils sont répartis dans huit recueils ainsi que dans certaines revues.

Nous avons donc consacré notre travail aux figures de style dans les titres de la poésie de Djagarkhwin. A propos de la définition les figures de style ainsi que du titre général de notre thèse, nous les devons à notre directeur de recherche, Charles-Henri de Fouchécour O. Les figures que nous détectons dans les titres sont celles que nous trouvons aussi dans les poèmes. Le titre est une partie du poème et parfois un extrait abrégé d'un vers de poème. C'est son reflet dans un état minimum sur le plan de la forme et du contenu. Il ramasse souvent le maximum d'informations dans un énoncé court. Il a parfois une fonction cataphorique ; il anticipe les informations du contenu du poème. Il arrive aussi que la polysémie active les sens possibles du titre. Le titre n'échappe pas non plus à l'ambiguïté du sens.

…..

(1) Mallarmé dit : "Je suis syntaxier", cité par J. Cohen, Structure dulangagepoétique, Paris, Flammarion, 1966, p. 42.

(2) Il convient de citer ce qu'écrit Patrick Bacry au sujet de la notion figures de style ou figures de discours : "Pour la rhétorique française traditionnelle, les figures de style ne constituent en fait qu'une partie, parmi d'autres, des figures du discours - le style étant défini comme «fart de peindre la pensée par tous les moyens que peut fournir une langue» (...) Rappelons que le mot style vient du latin stilus, qui signifie d'abord «pointe à graver, à écrire» (Cf. en français stylo, stylet), puis évoluer pour signifier aussi «manière, style». Quant au terme latin de figura, il remonte à une racine qui signifie «façonner, modeler» (sens qu'on retrouve dans les mots français feindre, fiction, qui comportent bien cette notion de modelage de la réalité) : une figure, c'est donc un façonnement particulier du discours", Les figures de style, Paris, Belin, 1992, p. 8. Pour une vue d'ensemble de la question, consulter aussi Les figures de style de Henri Suhamy, PUF, coll. «Que sais-je ?», n° 1889, pp. 3-19.




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