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Mahwî entre l’ésotérisme, l’exotérisme et l’image de la bien-aimée


Auteur :
Éditeur : Université de Franche-Comté Date & Lieu : 1999-01-01, Besançon
Préface : Pages : 368
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 130x210 mm
Code FIKP : Liv. Fra. Mal. Mah. N° 4335Thème : Thèses

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Mahwî entre l’ésotérisme, l’exotérisme et l’image de la bien-aimée

Mahwî entre l’ésotérisme, l’exotérisme et l’image de la bien-aimée

Ahmed Mala


Université de Franche-Comté


Le choix d'un sujet n'est guère innocent, surtout lorsqu'il s'agit d'une œuvre aussi complexe que celle de Mahwî. Il est un des poètes classiques kurdes qui ont introduit, au sein de l' « École de Nâlî », un nouveau langage marquant son affinité avec la tendance soufie. Notre choix est motivé aussi par le fait que la poésie mystique kurde est quasi absente lorsqu'on aborde la littérature mystique musulmane. Nous avons tenu aussi à présenter une version française de l'œuvre de Mahwî, en sachant que la traduction de la poésie est semblable aux fleurs du revers du tapis, comme le poète de Daghstan, Hamzatof, le souligne avec tant d'exactitude.
Nous sommes partis du postulat suivant : si Mahwî était ...



INTRODUCTION GENERALE

0-1- Préambule

Le choix d'un sujet n'est guère innocent, surtout lorsqu'il s'agit d'une œuvre aussi complexe que celle de Mahwî. Il est un des poètes classiques kurdes qui ont introduit, au sein de l' « École de Nâlî », un nouveau langage marquant son affinité avec la tendance soufie. Notre choix est motivé aussi par le fait que la poésie mystique kurde est quasi absente lorsqu'on aborde la littérature mystique musulmane. Nous avons tenu aussi à présenter une version française de l'œuvre de Mahwî, en sachant que la traduction de la poésie est semblable aux fleurs du revers du tapis, comme le poète de Daghstan, Hamzatof, le souligne avec tant d'exactitude.

Nous sommes partis du postulat suivant : si Mahwî était un poète soufi, cela supposerait tout d'abord que son univers poétique traduit « un tempérament plutôt qu'une doctrine, une atmosphère plutôt qu'une philosophie »1. Dans le prolongement de cette citation, précisons que l'œuvre de Mahwî organise d'une manière ou d'une autre son propre espace de contradiction. Le texte s'inscrit fortement dans la pensée islamique. Néanmoins, il tente d'établir ses propres règles, qui ne les sont jamais une fois pour toutes. De là vient cette tension textuelle qui doit laisser une empreinte personnelle aussi bien dans la littérature kurde que dans la poésie mystique. Pouvons-nous lire un texte sans qu'une interprétation s'impose ? Comme Daniel Bergez le souligne : « toute lecture est déjà une interprétation. Dès les premiers mots, c'est la totalité du sens qui est en jeu. Selon la logique de la langue, l'assemblage des mots postule un niveau de signification supérieur à chacun d'eux. Le sens reste donc toujours potentiel ; il s'élabore pas à pas à partir d'hypothèses construites et sans cesse validées ou rectifiées. »2

0-2- Présentation de Mahwî : Muhammad 'Uthmân de Ba 1 kh
Après la Fondation de Sulaymâniyya, ville du Kurdistan d'Irak, par Brâîm Pâshâ (Ibrâhîm Pâshâ), le père de Mahwî s’y installe. Mahwî est donc né à Sulaymâniyya, en 1830. Il y poursuit ses études. Ensuite, il part pour Sanandudj et Mahâbâd, deux villes au nord-ouest de l'Iran, et enfin il séjourne à Bagdad pour y obtenir de sa licence (idjâza) de fin d'études auprès du mufti Zahâwî.

En 1862, il revient à Sulaymâniyya et devient magistrat. En 1868, il donne sa démission pour se consacrer à l'enseignement. Selon la tradition familiale, il devient le disciple de Shêkh Bahâudîn de Tawêla, l'un des grands shêkhs de l’ordre de Naqshbandiyya. Puis nous ne savons pas pour quelle raison Mahwî, avec quelques autres professeurs, est exilé à Bagdad en 1874. Après son pèlerinage à la Mecque en 1883, il va à Istanbul afin d'y rencontrer le sultan 'Abdulhamîd IL Un décret du sultan lui permet d'ouvrir une confrérie dans sa ville natale, jusqu’en 1906, date de sa mort. En plus de ses préoccupations professorales, il compose des poésies.

0-3- Description du corpus
Afin de donner quelques traits généraux du texte de Mahwî, nous nous proposons d'en faire une description globale. Une commission sous la direction d"Alî Kamâl Bâpîr décide d'éditer l'oeuvre complète de Mahwî en 1922. Mahwî était déjà connu en tant que poète bien avant la parution de cette édition. Têgayshtinî Râstî, journal en langue kurde, dans le numéro 32, en date du 10/06/1918, parle déjà du talent du poète et de son oeuvre établie. Sous la direction de l'Académie Scientifique Kurde, la seconde édition paraît en 1977. Cette réédition est beaucoup plus complète, au plan des commentaires et des annotations. Elle est considérée comme celle qui fait autorité, car des spécialistes des oeuvres classiques tels que Malâ 'Abdulkarîmî Mudarîs et Muhammadî Malâ Karîm y ont collaboré. La même version a été rééditée en 1984. Pourtant, entre la deuxième édition et la troisième, beaucoup d'études ont été faites.3 Par exemple, sous la direction d"Abdullâh 'Azîz Khâlid, un ouvrage, d'une dizaine d'auteurs critiquant l'édition du 19844, voit le jour.

Nous mènerons notre étude en nous fondant sur l'édition de 1984 qui contient cinq cent quatre-vingt-sept pages. En prenant pour base un bon nombre de références kurdes et/ou arabes, l'ouvrage débute par une courte biographie du poète. Muhammadî Malâ Karîm consacre deux pages de notes aux manuscrits et une brève explication de la préparation de l'oeuvre. Cette entreprise remonte aux années 1960-1961.

Ensuite, viennent deux pages zincographiées, écrites par Mahwî lui-même, puis une courte introduction, qui présente une vision globale mystico-poétique, et quelques lignes générales sur l'époque de Mahwî.
Mahwî, comme les poètes classiques, composait ses poèmes en trois langues : le kurde, l'arabe et le persan. L'ouvrage se divise donc en trois parties : une dans chaque langue.

L'organisation de la première partie comporte cent cinq poèmes classés selon l'ordre alphabétique. Nous illustrerons les première et troisième partie par ces tableaux qui à la fois peuvent indiquer le nombre de poèmes et leurs rimes, en alphabet kurde, et leur transcription. Comme la tradition le veut, et puisque les poèmes n'ont pas de titres, la classification de l'oeuvre classique kurde est organisée selon les rimes, de alîf à î.

1 Brontë Emily : Expérience spirituelle et création littéraire, Paris, Jacques Blondel, P.U.F., 1989, p. 189.

2 Bergez Daniel : Introduction aux Méthodes Critiques pour l ’analyse littéraire. La critique thématique, Paris, Bordas, 1990, p.16.

3 A titre d’exemple nous citons : ‘Abdullâh ‘Azîz Khâlid, remarque sur l’introduction de l’édition de 1977, in A soi Zânko, n° 10, 1978. ‘Omar Ma’rûf Barzindjî, Lumière sur l’édition de 1977, in Roshinbtrî nwê, n° 68, 1978. Hasan Qizildjî : La Nouvelle édition de Mahwî, in Pâshkoî Irak, n° 18-19, 1978. Sorân Mah wî : Lumière sur Dîwânî Mahwî, in Rôshinbîrî nwê, n° 87, 1979, etc.

* La bâraî Mah wî lutkawa : à propos de Mah wî : le Grand, ‘Abdullâh ‘Azîz Khâlid, Bagdad, 1986.

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