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AVANT PROPOS
Nous avons été d'emblée intéressés par l'idée d'une recherche sur l'établissement des frontières dans le Moyen-Orient. En effet, ce thème rejoignait ce qui constituait pour nous, le but essentiel d'un travail de recherche : contribuer à l'étude de l'histoire du peuple kurde, ce peuple, que l'on dit, sans histoire. Le sujet nous donnait la possibilité d'étudier la division du Kurdistan entre les quatre Etats de la région, dont trois, la Turquie républicaine, la Syrie et l'Irak, sont nés de l'effondrement de TEmpire ottoman après la première guerre mondiale.
Nous ne pouvions mener directement une recherche sur l’histoire du Kurdistan dans le cadre de l'histoire des relations internationales en raison du manque de documents et de l'indisponibilité immédiate des différentes archives diplomatiques des Etats se partageant le territoire des Kurdes. Il fallait donc trouver un sujet qui, engloberait l'étude d'une partie de l’histoire du Kurdistan. En d'autres termes, il fallait un cadre géographique plus vaste, pour avoir la possibilité d'évoquer le cas du Kurdistan comme une entité à cheval sur plusieurs Etats. En accord avec Monsieur Thobie le directeur de thèse, nous avons décidé de limiter cet espace géographique à la partie asiatique de l'Empire ottoman.
L’étude des frontières des Etats nés du démembrement de l'Empire ottoman nous a permis de constater que les revendications du peuple kurde n'étaient pas les seules a avoir été négligées. Les revendications des Arméniens de l'Empire ottoman n'ont pas abouti à la création d'un Etat arménien dans ses limites historiques. Cependant, le cas des Kurdes demeure l'exemple frappant d'une nation sans Etat au Moyen-Orient.
Précisons aussi que dans le cadre de cette recherche, il est question des frontières terrestres et non maritimes. Car la question des frontières maritimes ne s'est pas posée pendant la période concernée par cette étude.
Introduction generale
En Asie occidentale, les frontières, bien qu'internationalement reconnues, ne paraissent pas stables. Car, outre les problèmes posés entre Israël et ses voisins, soulignons les revendications syriennes sur le Liban, le conflit Iran-Irak, et plus récemment le conflit entre l'Irak et le Koweït, pour ne citer que les problèmes territoriaux les plus en vue lesquels créent un champ d'interactions et d'ingérences multiples.
L'annexion du Koweït par l'Irak, en août 1990, est un exemple récent des litiges territoriaux qui divisent les Etats du Moyen-Orient. La guerre sanglante entre l'Irak et l'Iran qui dura plus de huit ans, avait également ses origines dans un conflit frontalier. Si ce conflit est vieux de plus de trois siècles, les conflits qui opposent les Etats construits sur les ruines de l'ancien Empire ottoman et modelés par les puissances européennes sont dus aux frontières contestées et contestables.
A la contestation par certains Etats du tracé de leurs frontières, s'ajoutent les conflits ethniques et nationaux qui éclatent au Moyen-Orient comme un peu partout dans le monde, conséquences directes ou indirectes, dans la plupart des cas, du tracé des frontières. Ces conflits créent des tensions et des inimitiés entre les Etats et rendent la question des frontières encore plus complexe.
La question la plus intéressante à étudier à propos des frontières du Moyen-Orient était de chercher a savoir en quoi les différents tracés ont influencé, d'une manière ou d'une autre, la société moyen-orientale.
En effet, les frontières des Etats nés du démembrement de la partie asiatique de l'Empire ottoman résultent au nord du renouveau de l'Etat turc et au centre de la rivalité franco-britannique. Dans la péninsule arabique, malgré la forte présence britannique, les frontières ont été tracées avec le concours des émirs de la région. La frontière orientale de l'ancien Empire ottoman, bien que très ancienne, demeure toujours un lieu de conflit meurtrier.
Beaucoup de questions se posaient autour de ce sujet : qui avait choisi les tracés des frontières dans cette région ? Quels étaient les buts de ces …
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