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Enquete Aupres des Ouvriers Kurdes de Montbeliard


Auteur :
Éditeur : Université de Paris VIII Date & Lieu : 1991-01-01, Paris
Préface : Pages : 150
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295mm
Code FIKP : Liv. Fre. Dem. Enq. N° 3226Thème : Mémoire

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Enquete Aupres des Ouvriers Kurdes de Montbeliard

Enquete Aupres des Ouvriers Kurdes de Montbeliard

Ali Demirel


Universite de Paris VIII


A notre avis, il y a deux facteurs essentiels à l'origine de ces réactions, de ces questions lorsqu'il s'agit des migrants kurdes : le premier facteur est d'ordre idéologique ; ce serait le conditionnement par le droit international étatique établi dans le monde, l'ordre des Etats-Nations. La notion de la nation est identifiée à l'Etat. Par conséquent toutes les nations sans Etat ou les minorités, privées d'une autonomie nationale internationalement reconnue sont souvent réduites, assimilées à l'Etat-nation qui se trouve souvent en position du dominateur, oppresseur colonialiste. Ce dont il s'agit justement en ce qui concerne ...



INTRODUCTION

L’objet de cette recherche est d'étudier l'immigration des ouvriers kurdes, originaires de Turquie, dans le cadre d'une analyse conjointe de leurs conditions de vie et de travail en France, et des particularités de leur histoire socio-politique dans le pays d'origine.

Pourquoi faire une telle recherche ? L"'immigration des ouvriers kurdes originaires de Turquie en France". Le titre même peut surprendre et entraîner une série de questions, de discussions : "Y a-t-il une immigration kurde en France ? Pourquoi distinguer les migrants kurdes des migrants turcs, alors qu’ils viennent tous de Turquie et sont tous travailleurs immigrés ? Ne diviserait-on pas ainsi la classe ouvrière ? Est-ce qu'il ne s'agit pas là d'une approche nationaliste etc." Ces questions peuvent avoir différentes raisons, fondées sur une problèmatique réelle. On y reviendra plus loin. Mais il est intéressant de voir que le genre de questions, provoquées chez certains par ce titre. Par exemple si je remplaçais l'adjectif "kurde" par "turc", c'est à dire, si je disais les "ouvriers turcs", "l'immigration turque", tout en étudiant les migrants kurdes, cela ne poserait apparemment aucun problème de ce genre. Par exemple ceux qui qualifient le titre de cette recherche d'approche nationaliste, n'auraient pas pensé à le traiter du nationalisme turc. La preuve : les recherches effectuées sur "l'immigration turque" en France.

De même, par exemple il est impensable d'étudier les immigrés algériens sous le nom d'une autre appartenance nationale comme marocaine, égyptienne etc. d'autant plus qu'ils parlent tous l'arabe et ils sont musulmans... Et en principe on ne prétend pas que les recherches sur tel ou tel autre groupe immigré divise la classe ouvrière. Alors pourquoi étudier les migrants Kurdes, en les appelant par leur vrai nom d'origine, suscite des questions ?

Qu'est ce qui est en question ?

A notre avis, il y a deux facteurs essentiels à l'origine de ces réactions, de ces questions lorsqu'il s'agit des migrants kurdes : le premier facteur est d'ordre idéologique ; ce serait le conditionnement par le droit international étatique établi dans le monde, l'ordre des Etats-Nations. La notion de la nation est identifiée à l'Etat. Par conséquent toutes les nations sans Etat ou les minorités, privées d'une autonomie nationale internationalement reconnue sont souvent réduites, assimilées à l'Etat-nation qui se trouve souvent en position du dominateur, oppresseur colonialiste. Ce dont il s'agit justement en ce qui concerne les Kurdes. Ils sont souvent assimilés aux nations des Etats dont ils ont la nationalité : turque, iranienne, iraquienne ou syrienne. Parmi eux les Kurdes de Turquie ont une situation plus particulière. Dans ce pays, on ne reconnaît même pas leur existence nationale, bien qu'ils constituent plus de 20% de la population totale. Depuis la fondation de l'Etat national turc, selon l'Etat et les institutions étatiques turques il n'y a pas de Kurdes en Turquie mais des "Turcs Montagnards" qui auraient perdu leur origine, leur langue turque. En dépit des améliorations, imposées ces dernières années par la poussée de la lutte de libération nationale kurde, l'Etat turc tient toujours sa position répressive, chauvine et assimilationiste.

Quant aux migrants kurdes de Turquie, dont on estime à 600 milles le nombre en Europe, pour les institutions officielles du pays d'immigration et du pays d'émigration, une telle migration n'existe pas. Les migrants kurdes sont absents dans les conventions internationnalles bilatérals. En Turquie, sous la politique répressive de l'Etat turc, ils sont considérés comme "Turcs" contre leur gré ; quand ils viennent à l'étranger ils sont obligés de continuer à porter l’"identité officielle turque" : dans leur carte de séjour, dans leurs relations avec les institutions officielles turques et françaises étc.

Deuxièmement, il y a une méconnaissance des migrants kurdes en France et de la question kurde en Turquie. Ce qui est lié en effet au précédent facteur. Cette méconnaissance concerne ainsi bien …




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