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Le Mouvement Ouvrier et les Grèves en Turquie - III


Auteur :
Éditeur : Université d’Aix-Marseille III Date & Lieu : 1975-01-01, Marseille
Préface : Pages : 274
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295mm
Code FIKP : Liv. Fre. Guz. Mouv. (III) N° 5705Thème : Thèses

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Le Mouvement Ouvrier et les Grèves en Turquie - III

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Le Mouvement Ouvrier et les Grèves en Turquie - III

Mehmet Şehmus Güzel

Université d’Aix-Marselle

Nous avons souligné depuis le début de cette partie de notre étude plusieurs changements intervenus dans la vie politique, sociale, économique et juridique de la Turquie. Ces changements se répercutèrent sur les mouvements sociaux qui, au cours de cette période, prirent des dimensions jamais atteintes.
A plusieurs égards les années 1960-1971, constituent pour la classe ...



CINQUIEME PARTIE

L’Histoire des Greves (1964-1971)

Chapitre I

L'Histoire des Greves de 1964-1966 et la Fondation de la D.I.S.K.

Nous avons souligné depuis le début de cette partie de notre étude plusieurs changements intervenus dans la vie politique, sociale, économique et juridique de la Turquie. Ces changements se répercutèrent sur les mouvements sociaux qui, au cours de cette période, prirent des dimensions jamais atteintes.

A plusieurs égards les années 1960-1971, constituent pour la classe ouvrière de Turquie une période importante, pleine d’expérience et de lutte. Au cours de cette période, comme nous l’avons déjà précisé, la croissance quantitative de la classe ouvrière est manifeste ; ceci est dû au développement économique et à l’industrialisation, confinée surtout dans le triangle d’ISTAMBUL IZMIR et ANKARA. Parmi d’autres faits à souligner, il faut citer le développement de la conscience politique au sein de la classe ouvrière. Les grèves de cette période en sont, comme nous allons voir, une démonstration. Il est normal que la situation favorable de la vie politique sociale et juridique du pays ait comme corollaire le passage de la conscience économique à la conscience politique. Nous avons déjà montré, à travers des mouvements sociaux des années 1961-1965, cette évolution : La détermination et la résistance ainsi que les mots d’ordre des grévistes et des manifestants de ces trois premières années d’une part ; l’attitude des employeurs et des gouvernements ainsi que des forces de l’ordre envers les mouvements sociaux, leur peur et leur hâte à les réprimer nous confirme le fait que l’on va effectivement vers une prise de conscience grandissante au sein de la classe ouvrière. La fondation du Parti Ouvrier de Turquie, le 12 février 1961, la lente diffusion des idées socialistes y sont pour beaucoup.

Dans cette partie de notre thèse, nous essayons d’abord, d’examiner le mécanisme des grèves, analysant plusieurs grèves caractéristiques de la période, pour ensuite tirer quelques conclusions.

I - Les Greves en 1964

A - Vue Generale

Le nombre des grèves en 1964 est supérieur à celui de 1963. En effet, en 1964 on observe 88 grèves dont 6 dans le secteur public, touchant au total 97 établissements dans 15 branches d’activité économique (tableau n° 122). Celles-ci affectèrent 9499 ouvriers. Nous voyons la répartition de ces grèves dans les secteurs privé et public sur le tableau 123.
Sur 88 grèves, 6 furent donc organisées dans le secteur public affectant 15 établissements. On oonstate sur le tableau 124 que ces 6 grèves du secteur public impliquèrent 2172 ouvriers, soit un pou plus de 22% du total de grévistes au nombre de 9 499. On y constate que la participation à la grève est particulièrement importante et oscille entre 47,83 % et 100,00 % et se situe, en moyenne, environ à 80,.5%. On peut dire, de ce fait, que la participation est massive. La durée journalière totale est de 282, soit 13% du total. Les journées de travail perdues s’élèvent à 31.206, ce qui montre la durée relativement courte des grèves du secteur public.
Les grèves entraînèrent au total 1.850.761 journées de travail perdues. Sur 88 grèves, à l’exception de 6, toutes frirent déclenchées à la suite de l’échec des négociations collectives. Parmi ces 6 grèves "exceptionnelles", 2 furent déclenchées pour protester contre le refus de l’employeur de répondre à la convocation des négociations collectives : celle à l’usine de textile ”Bozkurt" à Istanbul, déclenchée le 10 janvier 1964 par 796 ouvriers considérée comme "illégale", fut interdite par le Tribunal du Trovai. le 20 janvier, l’autre déclenchée le 27 mars 1964 à l’usine "Singer" -machines à coudre- par 146 ouvriers fut suspendue dix jours après son déclenchement - le 27 mars 1964- le 6 avril 1964, sur la décision du commandement de l’état de siège d’istambul. Deux autres grèves furent déclenchées pour revendiquer le paiement du repos hebdomadaire ; celles à l’usine de savon "FERIT EMEKLI" à ISTANBUL par 6 ouvriers et à la tuilerie ”Alibilcanli par 70 ouvriers ; …




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