La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Peintres de l’Anfal


Auteur :
Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : 1993-01-01, Paris
Préface : MultimediaPages : 96
Traduction : ISBN :
Langue : Français, AnglaisFormat : 205x205 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Ikp. Pei N° 5836Thème : Art

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Peintres de l’Anfal

Peintres de l’Anfal

Institut Kurde de Paris

Compte d’auteur

Mot mystérieux extrait d’un verset coranique justifiant le pillage des biens des infidèles, Anfal est le nom générique donné par Saddam Hussein à sa campagne d’extermination programmée du peuple kurde en Irak.
Au cours de cette campagne, qui fit rage de 1987 à 1991, plus de 4500 villages et une dizaine de villes du Kurdistan furent rasés, leurs habitants déportés et internés dans des camps ; les hommes jeunes furent ...



PEINTRES DE UANFAL

Mot mystérieux extrait d’un verset coranique justifiant le pillage des biens des infidèles, Anfal est le nom générique donné par Saddam Hussein à sa campagne d’extermination programmée du peuple kurde en Irak.

Au cours de cette campagne, qui fit rage de 1987 à 1991, plus de 4500 villages et une dizaine de villes du Kurdistan furent rasés, leurs habitants déportés et internés dans des camps ; les hommes jeunes furent massacrés par dizaines de milliers, le bétail abattu, la végétation détruite, les sources d’eau bétonnées pour empêcher toute reprise de la vie.
Certaines localités, comme Halabja, furent gazées. Seules quelques grandes villes ont pu échapper à cette gigantesque entreprise d’extermination et de destruction que fut f Anfal, version irakienne de la Shoah.

Cette tragédie qui fit irruption dans la conoscience universelle lors de l’Exode d’avril 1991 marquera pour longtemps la mémoire collective kurde. Il y a et il y aura dans l’histoire kurde un avant et un après-Anfal.
Confrontés à cette catastrophe nationale et écologique, les peintres réagirent de manière diverse. Certains rejoignirent les maquis où ils partagèrent leur temps entre la résistance armée et une production picturale réalisée avec les moyens du bord, recourant à des procédés directs et figuratifs pour témoigner du sort de leur peuple dans un langage accessible au plus grand nombre. D’autres, restés dans les grandes villes, ont dû souvent se cacher pour échapper à la terreur et créer des œuvres reflétant de façon abstraite, allusive, voire sublimée, l’épreuve endurée.

Dans la tourmente de Y Anfal ces œuvres connurent des fortunes diverses. Certaines furent saisies et détruites par la redoutable police de Saddam, d’autres brûlées, perdues ou mutilées durant l’Exode. Quelques unes survécurent, donnant une mémoire picturale aux années d'Anfal. Une sélection représentative de celles-ci effectuée sur place par une mission de l’Institut kurde composée de Marlyse Lescot et Luc Desmarquets a pu, pour la première fois, quitter le Kurdistan pour être présentée au public occidental. A l’exception d’Azad Showqi qui continue de peindre son Kurdistan, pays de cocagne, d’avant-Anfal, les autres peintres évoquent dans des formats et avec des procédés picturaux variés les mille et un visages de la douleur, de la cruauté, de la terreur, de la mort, le fragile espoir, le souffle têtu de la vie résistant à la noire nuit de l’oppression et du silence.

A travers l’alchimie des couleurs et des formes, ils lancent de poignants cris, des appels qui franchissent enfin le désert de l’indifférence qui a longtemps, trop longtemps entouré la tragédie kurde.
Pour les peintres de Y Anfal le fait de présenter en Occident, en particulier à Paris, capitale des arts dont ils ont tous rêvé, celles de leurs oeuvres sauvées du naufrage constitue sans doute un hommage fort apprécié. Grâce à l’accueil chaleureux du Monde de l’Art, dont la réputation d’ouverture sur “les arts vivants d’ailleurs” n’est plus à faire, grâce aussi au soutien précieux du Ministère de la Culture du Kurdistan et de la Fondation France-Libertés au projet de la présente exposition, proposé par l’Institut kurde, le public occidental se voit offrir la possibilité de découvrir ces témoignages artistiques de l’un des épisodes les plus funestes de ce siècle qui inventa le génocide et qui fut particulièrement fertile en massacres et atrocités de masse dictés par le fanatisme, l’intolérance, le racisme et autres délires idéologiques.

Kendal Nezan
Président de l’Insitut kurde de Paris

.....




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues