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Le Kurdistan irakien entité nationale


Auteur : Multimedia
Éditeur : Baconnière Date & Lieu : 1970-01-01, Neuchâtel
Préface : MultimediaPages : 418
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 155x215 mm
Code FIKP : Liv. Fr. Gén. 4Thème : Histoire

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Le Kurdistan irakien entité nationale

Le Kurdistan Irakien entité nationale, étude de la Révolution de 1961

Ismet Cheriff Vanly

Baconnière


Le Kurdistan, avec un demi-siècle de décalage, c'est la Pologne du Moyen-Orient : nation écartelée, pays partagé, mais combien réel. Peuple d'origine et de langue indo-européennes, et l'un des plus nombreux de la région - avec ses 13 à 15 millions d'habitants en 1970 - les Kurdes devaient cependant accéder à l'indépendance aux termes du Traité de Sèvres, traité signé en 1920 puis volatilisé dans l'odeur du pétrole et les jeux des grandes puissances impérialistes. Depuis, leur combat pour se recréer une existence nationale - puisque le Kurdistan médiéval se composait de principautés indépendantes, comparables à celles de l'Allemagne de l'époque - pose l'un des problèmes les plus lancinants de notre temps. Ce problème en pose un autre, plus général, dont on n'a pas pris pleine conscience, celui du « colonialisme des Etats sous-développés ». Dans l'indifférence de cette « masse impotente » - les Nations Unies - que l'auteur appelle « Le club des privilégiés de Manhattan », et devant les insuffisances d'un droit international qui est encore celui « de la jungle », les Kurdes mènent leur combat sur plusieurs fronts, sous diverses formes et, chose méritoire, en cherchant l'amitié des peuples voisins. Ce combat, ils le veulent aussi pour le progrès social et économique, contre les dictatures, pour la démocratie.

Au Kurdistan Irakien - puisque le pays kurde est à la fois un et plusieurs - la révolution dure depuis 1961. Structurée, dotée d'une armée populaire régulière et menée obstinément mais intelligemment, cette révolution est un exemple typique des ...


AVANT-PROPOS

Dans le présent ouvrage, en neuf chapitres, nous nous proposons de procéder à une étude systématique de la révolution du Kurdistan irakien - ou méridional - commencée en septembre 1961 et qui dure encore. Cette révolution sera étudiée notamment sous ses aspects politique, social, institutionnel, militaire, économique, ainsi que dans ses répercussions sur les plans irakien, arabe, kurde, moyen-oriental et international. Le premier chapitre sera toutefois réservé aux données historiques et géographiques de base de la question nationale du Kurdistan irakien. L'introduction permettra une approche préliminaire de cette question et la situera dans son contexte véritable : celui de l'ensemble du Kurdistan - ou le grand - Kurdistan, dont on sait qu'il est partagé entre les Etats de Turquie, d'Iran, d'Irak et de Syrie.

Les données relatives au grand Kurdistan, dans l'introduction, seront forcément sommaires. Mais le lecteur désireux d'avoir plus de références à ce sujet et de remonter aux origines, à l'antiquité, pourra consulter le grand Kurdistan, ses bases historiques, géographiques et morales, autre ouvrage que nous venons de terminer et qui, si tout va bien, sera édité en même temps que le présent volume. Il y trouvera, entre autres, la justification des chiffres concernant la population et la superficie du Kurdistan. Les deux ouvrages se complètent, celui-ci (ou deuxième) étant en quelque sorte la continuation de l'autre. II serait donc utile de mentionner les sujets traités dans l'autre ouvrage : Chapitre premier, « La genèse ethnique du peuple kurde » ; chapitre II, « De l'Antiquité au Haut Moyen Age » ; chapitre III, « La civilisation du Kurdistan médiéval » ; chapitre IV, « Le Kurdistan entre les Empires ottoman et persan »; chapitre V, « Les bases historiques du mouvement national kurde » ; chapitre VI, « La phase moderne du mouvement national kurde » ; chapitre VII, « Le grand Kurdistan, pays et population ».

La révolution en cours au Kurdistan irakien, je l'ai servie en tant que Kurde, comme représentant et délégué à l'étranger, comme membre de son Conseil: c'est dire que d'aucuns pourront s'interroger sur l'objectivité de cette étude. Le lecteur verra peut-être mes sentiments de Kurde percer à travers les documents, les chiffres, les faits - que j'ai voulus rigoureux. Mais à quelques nuances près, ces sentiments sont représentatifs de l'état d'esprit d'une majorité des Kurdes et, à ce titre, ils constituent un fait digne d'être noté et observé. La science, si j'ose employer le mot, n'est que la recherche de la vérité. Or, la vérité que je vois, toute simple, c'est que les Kurdes sont un peuple opprimé, que leur combat de libération est un combat juste. Voilà pourquoi je prendrai position, en m'appuyant toujours sur les faits dégagés. J'aurais pris position de la même façon en parlant du Biafra, de la guerre d'Algérie, de la cause vietnamienne ou - et l'exemple ne sera pas unanimement admis - du Canada français. Je reste au demeurant convaincu qu'une étude sur les Kurdes, par un Kurde, s'imposait. En résumé, la méthode que j'aurai adoptée dans ce travail est celle de l'observation - participation. Dans la conclusion, notamment, je me permettrai de laisser une place à mes opinions personnelles.

L'orthographe des noms propres sera celle de l'usage courant. Les personnes physiques citées seront désignées par leurs vrais noms. La chronologie des événements est fondée sur la date des documents cités, parfois sur celle des nouvelles de presse, et dans certains cas sur mes notes personnelles ou l'apport de ma mémoire d'« observateur – participant ».

Certains auteurs ou documents seront cités textuellement, ou reproduits en annexes en fin d'ouvrage ; certains autres, pour des raisons d'économie, seront résumés ; d'autres encore ne seront cités que partiellement ou par fragments. Dans ce dernier cas, les passages ou lignes sautés - qui pourront être marqués par des points de suspension (...) - ne représentent qu'un intérêt relatif, ou point du tout, ou sont étrangers au sujet, ou encore il s'agit simplement de redites, et celles-ci foisonnent en particulier dans les textes arabes à caractère politique. Il est évident que la place manquerait de citer intégralement des documents parfois trop longs. Mais quelle que soit la méthode employée, je resterai scrupuleusement fidèle à la pensée de l'auteur ou du texte cités. Toutes références nécessaires seront par ailleurs données, de sorte que le lecteur le désirant pourra retrouver le texte original.

Puisque je serai amené à parler de la politique du Gouvernement irakien envers le peuple kurde, à suivre sa guerre semi - coloniale au Kurdistan, à regretter l'absence de toute réaction positive, dans les milieux arabes gouvernants, en faveur des Kurdes, je ne puis terminer cet avant-propos sans formuler l'espoir que les amis arabes, et là je pense surtout aux peuples, le comprendront. On ne me tiendra pas rigueur d'avoir été franc, ou insistant, dans la recherche de la vérité.

Mon but serait atteint si le présent ouvrage, si imparfait soit-il, devait contribuer un peu à une meilleure compréhension entre les Kurdes et leurs voisins, dans la justice et l'égalité entre nations.

Il va de soi que mes opinions d'auteur n'engageront que ma responsabilité personnelle.

Lausanne, été 1969.
I. C. V.




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