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Histoire du Sultan Djelal Ed-Din Mankobirti


Éditeur : Ernest Leroux Date & Lieu : 1895, Paris
Préface : Pages : 494
Traduction : O. HoudasISBN :
Langue : FrançaisFormat : 36x605 mm
Code FIKP : Liv. Fr.Thème : Histoire

Histoire du Sultan Djelal Ed-Din Mankobirti

Histoire du Sultan Djelal Ed-Din Mankobirti, Prince du Kharezm

Mohammed En-Nesawi

Ernest Leroux

Louange à Dieu qui a créé les êtres et a fixé un terme à la durée de leur existence, qui a multiplié leur postérité et leur a imposé l'obligation de revenir vers lui. Pour lui, la genèse des atomes n'offre pas plus de complications que celle des êtres en masse ou isolés. Sa puissance est environnée de gloire alors que celle des autres en est dépouillée; aucune défaillance ne saurait atteindre son pouvoir, les siècles ne l'altéreront point et ni les mois, ni les années n'amoindriront la durée de son existence. Chantons les louanges de cet Artisan incomparable et tout-puissant qui a crée le monde sans autre instrument que les deux lettres kaf et noun1 car lorsqu'il veut une chose il n'a qua dire : «Qu'elle soit!» et la chose est...


Table des Matières

Avertissement / V
Doxologie / 1
Préface / 2

Chapitre premier.— Les Tatars maudits; leurs débuts et leur patrie / 7
Chapitre II. — Récit de ce qu'il advint du sort de Djenguiz-Khân et de ses deux alliés à la suite de leur révolte / 10
Chapitre III. — Ce qu'il advint à Kechlou-Khân à la suite de sa rupture avec Djenguiz-Khân / 12
Chapitre IV. — Kechlou-Khân périt de la main de Douchî-Khàn, fils de Djenguiz-Khân, en l'année 612 (2 mai 1215-20 avril 1216). —C'est par erreur que Ibn El-Atsir met cet événement en 616 (19 mars 1219-8 mars 1220) / 16
Chapitre V, — Des motifs qui engagèrent le sultan à se rendre dans l'Iraq en l'année 614 (10 avril 1217-30 mars 1218) / 20
Chapitre VI. — Récit du voyage du sultan dans l'Iraq et de ce qui lui advint dans cette province / 24
Chapitre VII. — La situation de l'atabek Ouzbek et sa sortie d'Ispahan. Il réussit à échapper aux liens de la captivité après avoir été sur le point d'être pris / 26
Chapitre VIII. — Récit de ce qu'il advint de Noçret ed-Din Mohammed ben Pichteguin après sa captivité / 31
Chapitre IX. — Fin de l'histoire de l'atabek Sa'd ben Zengui, seigneur du Fars / 33

Chapitre X. — Le sultan Mohammed se met en marche sur Bagdad; il revient sur ses pas / 35
Chapitre XI. — Le sultan, avant son départ pour l'Iraq, institue certaines choses que comportent l'autorité et l'étiquette / 37
Chapitre XII. — Des événements qui se produisirent après le retour du sultan de l'Iraq / 46
Chapitre XIII — De la situation de Nidhâm el-Molk après sa révocation / 52
Chapitre XIV. — Des événements qui eurent lieu dans la Transoxiane après que le sultan en fût revenu / 57
Chapitre XV. — Arrivée des ambassadeurs de Djenguiz-Khân après l'assassinat des négociants / 60
Chapitre XVl. — Des mesures funestes que prit le sultan quand il sut que Djenguiz-Khân marchait contre lui à la tête de ses armées / 61
Chapitre XVII. —Stratagème grâce auquel Djenguiz-Khân réussit à inspirer au sultan des soupçons contre ses émirs et à l'engager à se séparer d'eux / 63
Chapitre XVIII. — Tourkân-Khâtoun évacue le Khârezm à la fin de l'année 616 (10 mars 1219-8 mars 1220) / 66
Chapitre XIX. — Quelques détails sur Tourkân-Khâtoun et sa conduite / 72
Chapitre XX. — Départ du sultan de Kotlof après la prise de Bokhara par Denguiz-Khân / 73

Chapitre XXI. — Des souffrances qu'eut à endurer le sultan et des défaites qu'il eût à subir jusqu'au moment où il alla mourir dans une île de la mer Caspienne / 76
Chapitre XXII. — De l'arrivée de Chihâb ed-Dîn El-Haïraqi du Khârezm à Nesâ. Siège de Nesâ par les Tatars qui y font périr Chihâb ed-Din et en massacrent la population / 82
Chapitre XXIII. — Résumé des événements qui eurent lieu dans le Khorasan après le départ du sultan. (Point n'est besoin d'entrer dans les détails, car tous ces faits se ressemblent les uns aux autres; il ne s'agit en effet que d'extermination et de dévastation générales.) / 89
Chapitre XXIV. — Le sultan désigne son fils Djelâl ed-Dîn comme son héritier présomptif après avoir dépouillé de ce titre son autre fils Qothb ed-Dîn Azlàgh-Châh / 93
Chapitre XXV. — De la situation du Khârezm après que Tourkân-Khâtoun t'eût évacué / 94
Chapitre XXVI. — Djelâl ed-Dîn accompagné de ses deux frères Azlâgh-Châh et Aq-Châh revient dans le Khârezm. Ils évacuent ensuite le pays, divisés en deux groupes animés de sentiments opposés / 95
Chapitre XXVII. — Nidhâm ed-Dîn Es-Sem'âni ; son séjour chez moi dans la citadelle de Khorendez. Son départ précipité sous l'empire de la terreur / 97
Chapitre XXVIII. —Départ de Djelâl ed-Din et des causes qui le provoquèrent / 100
Chapitre XXIX. — Qothb ed-Din et son frère Aq-Châh quittent le Khârezm après le départ de Djelâl ed-Dîn. Motifs du départ de ces deux princes; suite et fin de leur histoire / 103
Chapitre XXX. — Arrivée de Djelâl ed-Din à Nisâbour; son départ de cette ville dans la direction de Ghazna / 107

Chapitre XXXI. — Situation de Bedr ed-Dîn Aïnândj; ses aventures au Khorâsânet ailleurs après qu'il eût évacué Bokhârâ et jusqu'au moment où il mourut à Cha'b-Selmân / 112
Chapitre XXXII. — Situation du fils du sultan Rokn ed-Din Ghourchaïdji, prince de l'Iraq, et ce qu'il lui advint / 117
Chapitre XXXIII. — Situation de Ghiyâts ed-Din. Son voyage au Kermân / 122
Chapitre XXXIV. — Ghiyàts ed-Dîn se rend dans le Fars où il faitde nombreuses incursions. Son armée ravage la contrée / 127
Chapitre XXXV. — De divers événements qui se produisent à Ghazna avant l'arrivée de Djelâl ed-Dîn / 131
Chapitre XXXVI. — Des événements qui se passèrent à Ghazna après le retour de Djelâl ed-Dîn dans cette ville / 134
Chapitre XXXVII. — Récit de la bataille livrée par Djelâl ed-Dîn à Djenguiz-Khan sur les bords de l'Indus. - Gombal des plus mémorables et revers terrible / 139
Chapitre XXXVIII. — Récit de la traversée de l'Indus par Djelâl ed-Din — Divers événements de l'année 619 (15 février 1222-4 février 1223) / 141
Chapitre XXXIX. - Des relations entre Djelâl ed-Dinet Qobâdja: leurs rapports tantôt amicaux, tantôt hostiles / 144
Chapitre XL. — Des événements qui suivirent la victoire remportée sur Qobâdja par Djelàl ed-Din et de ce qui eut lieu jusqu'à son départ de l'Inde entre ce prince et Chems ed-Din Iltoumich / 149

Chapitre XLI. — Les Tatars assiègent Khârezm au mois de dzou'l-qa'ada de l'année 619 (28 décembre 1220-27 janvier 1221) et s'en emparent au mois de safar 618 (27 mars-25 avril 1221) / 153
Chapitre XLII. — Djelàl ed-Din quitte l'Inde et arrive dans le Kermân en l'année621 (24 janvier 1224-13 janvier 1225). — Des événements qui lui arrivèrent jusqu'au moment où il s'empara de l'Iraq / 157
Chapitre XLIII. — Quelques indications sur la conduite que Ghiyâts ed-Dîn tint au pouvoir / 164
Chapitre XLIV. — Histoire de Fakhr ed-Dîn Ali ben Abou'l-Qâcem El-Djoudi jusqu'au moment où il fut élevé au vizirat et où il reçut le titre de Cheref el-Molk Khodja-Djihân! / 167
Chapitre XLV. — Des causes qui m'amenèrent à la cour du sultan et du temps que je passai à son service / 173
Chapitre XLVI. — Le sultan se dirige vers le Khouzistân, à la suite de la capture de sou frère / 180
Chapitre XLVII. — Le sultan s'empare de l'Adzerbaïdjàn / 182
Chapitre XLVIII. — Le sultan défait les Kordj / 185
Chapitre XLIX. — Le sultan revient de Zoun à Tebriz et laisse l'aile droite de son armée dans le pays des Kordj. — Mois de redjeb de l'année 625 (}juillet-8 août 1225) / 190
Chapitre L. — Le sultan s'empare de Guendjeh et du reste de la province
d'Errân 195

Chapitre LI. — Le sultan épouse la fille de Toghril ben Arslân / 196
Chapitre LII. — Causes qui amenèrent la nomination de 'Izz ed-Din aux fonctions de cadi de Tebrîz et la destitution de Qaouàm ed-Din El-Djedâri / 198
Chapitre LIII. — Le sultan retourne dans le pays des Kordj et s'empare deTiflis / 202
Chapitre LIV. - Le sultan songe à châtier Borâq le chambellan, dans le Kermàn, mais il renonce à ce projet avant d'être arrivé dans cette province / 204
Chapitre IV. — Ce qui arriva aux troupes royales dans le pays des Kordj durant l'absence du sultan
Chapitre LVI. — Arrivée de Chems ed-Din, ambassadeur de l'Occident, en l'année 623 (2 janvier 1226-22 décembre 1226) / 211
Chapitre LVII — Le sultan donne les deux villes de Beilaqân et d'Ardouil, ainsi que leurs territoires à Cheref El-Molk, en l'année 624 (22 décembre 1226-12 décembre 1227) / 214
Chapitre LVIII. - Le prince Khamouch, fils de l'atabek Ouzbek. Il entre au service du sultan / 215
Chapitre / LIX. — Les seigneurs de l'Iraq portent plainte contre Cheref ed-Din 'Ali El-Tefrichi, ministre du sultan dans l'Iraq / 217
Chapitre LX — Les Ismaéliens mettent à mort Orkhân, à Guendjeh / 219

Chapitre LXI. — Le sultan se rend dans l'Iraq en l'année 624 (22 décembre 1225 12 décembre 1227). 11 rencontre les Tatars aux environs d'Ispahân / 223
Chapitre LXII. — Brouille entre le sultan et Ghiyâts ed-Din Pirchâh. Ce qui advint à ce dernier après avoir quitté le sultan / 233
Chapitre LXIII. — Des Ismaéliens qui furent envoyés par 'Ala ed-Din, seigneur d'Alamout, auprès du sultan en témoignage d'amitié / 241
Chapitre LXIV. — Çafy ed-Dîn Mohammed Eth-Thoghraii est révoqué de ses fonctions de vizir du Khoiâsân et remplacé par Tâdj ed-Dîn Mohammed El-Balkhi, le secrétaire d'État / 242
Chapitre LXV. — Je suis nommé vizir de Nesâ. Événements qui surgirent à ce propos entre Dhiya el-Moik et moi
Chapitre lLXVI. —Le sultan envoie à Bagdad le cadi Modj-îr ed-Dîn pour tirer de sa cachette une chose qui y avait été enterrée par une opération magique / 249
Chapitre LXVII. — Des événements qui eurent lieu dans l'Errân et l'Azerbaïdjân / 251
Chapitre LXVIII. — Situation de la princesse fille de Toghril et fin de son histoire / 254
Chapitre LXIX. — Arrivée d'Imâd ed-Din, ambassadeur des Roum / 257
Chapitre LXX. — Cheref el-Molk fait la conquête de l'Adzerbaïdjân et de l'Erràn, pendant que le sultan est dans l'Iraq / 259

Chapitre LXXI. — Cheref El-Molk fait mettre à mort des négociants ismaéliens dans rAdzerbaïdjân, tandis que le sultan est dans l'Iraq / 262
Chapitre LXXII. — Le chambellan 'Ali El-Achrafi défait Cheref el-Molk à Haurech en l'année 624 (22 décembre 1226 — 12 décembre 1227). Après la perte de ses bagages et la dispersion de ses troupes, Cheref el-Molk va chercher du renfort dans l'Errân. Ce qui lui arriva dans l'Errân jusqu'à son retour; il venge largement sa défaite / 264
Chapitre LXXIII. — Le chambellan 'Ali E)-Achrafl s'empare d'une partie de l'Adzerbaïdjân. Ce qui se passa entre lui et Cheref el-Molk à la suite de la défaite de ce dernier / 270
Chapitre LXX1V. — Histoire de 'Izz ed-Dîn Belbân El-Khelkhàly et de la façon dont il finit ses jours / 279
Chapitre LXXV. — Arrivée de Kedjm ed-Din Er-Râzi et de Rokn ed-Din Ibn 'Atthaf, ambassadeurs du khalife Edh-Dhahir-biamrillah / 282
Chapitre LXXVI. — Le sultan établit ses quartiers d'hiver dans l'Adzerbaïdjân. Il découvre certains agissements de Cheref el-Molk qui modifient son opinion sur ce vizir / 283
Chapitre LXXVII. — Kourka vient se mettre au service du sullan / 286
Chapitre LXXVUI. — Ce que fit Cheref el-Molk à Mouqân, lorsqu'il apprit que le sullan, ayant découvert ses menées, avait changé de sentiments à son égard / 289
Chapitre LXX1X. —Arrivée de Cherouân châh Ifridoun, fils de Feriberz / 291
Chapitre LXXX. — Le sultan se dirige vers la ville de Louri dans le pays des Kordj / 292

Chapitre LXXXI. — Le sultan assiège la citadelle de Bahram le Géorgien / 295
Chapitre LXXXII. — Le sultan fait arrêter Ikhtiyâr ed-Dîn, le majordome / 296
Chapitre LXXX11I. — Le sultan se rend à Nekhdjaouân et fait partir ses bagages avec le gros de son armée dans la direction de Khélâth par la voie de Qaqzaouân / 299
Chapitre LXXXIV. — Le sultan se rend à Khélâth; il fait le siège de cette ville et s'en rend maître / 302
Chapitre LXXXV. — Événements qui se produisirent durant le siège de Khélâth /303
Chapitre LXXXVI. — Le sultan s'empare de Khélâth à la fin de l'année 626 (fin de l'année 1229) / 330
Chapitre LXXXVII. — Conduite du sultan à Khélâth après avoir conquis cette ville, l'avoir mise au pillage et avoir concédé les fiefs qui en dépendaient / 337
Chapitre LXXXVIII. — Arrivée des ambassadeurs du glorieux Divan après la prise de Khélâth / 340
Chapitre LXXX1X. — Le sultan se rend dans le pays de Roum. Il y livre une bataille rangée dans laquelle il est défait par les armées combinées de Syrie et de Roum / 342
Chapitre XC."— El-Malik El-Achraf se rend à Khélâth. Il fait auprès du sultan des démarches pour la conclusion de la paix. Sa bienveillance en cette circonstance, montre que sa générosité a été nourrie d'encens et pétrie de musc et de ben / 347

Chapitre XCI. — Graves questions qui motivèrent mon envoi dans l'Iraq / 350
Chapitre XCII. — Mon voyage à Alamout et la façon dont je m'acquittai de ma mission / 353
Chapitre XCIII. — L'affaire de 'Izz ed-Dîn Belbân El-Khelkhâly- et sa mise à mort / 360
Chapitre XCIV. — Djihân Bahlouân Ouzbek Bâ'm; son arrivée de l'Inde dans l'Iraq / 362
Chapitre XCV. — A Qazouin, je me sépare( de Cheref ed-Dîn, le gouverneur de l'Iraq, et me rends dans l'Adzerbâïdjân, n'ayant pas alors le choix de prendre une autre direction / 364
Chapitre XCVI. — L'avant-garde des Tatars arrive aux frontières de l'Adzerbâïdjân. Le sultan quitte Tebrîz et se rend à Mouqân / 365
Chapitre XCVII. — De la défaite infligée au sultan par les Tatars aux environs de Chîrkebout / 369
Chapitre XCVIII. — Le sultan envoie Modjîr ed-Dîn Ya'qoub vers son frère El-Malik El-Achraf Mousa / 372
Chapitre XCIX. — Situation du sultan après la défaite que lui infligèrent les Tatars à Mouqân / 373
Chapitre C. — Conduite de Chems ed-Dîn Elh-Thoghrâïi à Tebrîz à cette époque / 378

Chapitre CI. — Je quitte Guendjeh pour reprendre mon service auprès du sultan / 379
Chapitre CII — Le sultan fait emprisonner Cheref el-Molk dans la citadélie de Djarîberd et le fait ensuite mettre à mort plus d'un mois après cela / 385
Chapitre CIII. — Quelques mots sur la conduite de Cheref el-Molk / 389
Chapitre CIV. — Le sultan se met en marche vers Guendjeh; il s'empare de vive force de cette ville / 392
Chapitre CV. — Une dépèche venue de Khélâth à Myafareqin annonce que les Tatars ont passé à Barkeri à la poursuite du sultan. Je quitte El-Malik El-Modhaffer afin de rejoindre le sultan / 400
Chapitre CVI. — Le sultan s'arrête dans la ville de Amid et songe à se mettre en route pour Ispahàn. Il renonce à ce projet après l'arrivée de l'ambassadeur du prince Ales'oud, seigneur de Amid. Les Tatars lui infligent une défaite dans la matinée du second jour de son arrêt à Amid / 403
Chapitre CVII. — Suites fâcheuses qu'eut cette affaire pour le sultan. / 408
Chapitre GVIII. — Quelques mots sur la conduite du sultan; son portrait, formules de ses apostilles et titres que lui donnèrent les khalifes et autres souverains, et titres qu'il leur donna à son tour / 411

Index des noms propres par ordre alphabétique / 415


AVERTISSEMENT

Le manuscrit arabe, dont j'ai précédemment publié le texte1 et dont je donne aujourd'hui la traduction, appartient à la Bibliothèque nationale de Paris. A la page 341 et sous le numéro 1899, le catalogue imprimé de cette bibliothèque en formule la description de la manière suivante:

... «Histoire du Sultan Djalal al-Din Mankobirti [Dieu donné)», roi de Kharizm, par Schihab al-Dîn Mohammed ibn Ahmad 'Ali al-Nasawi (...), secrétaire de ce souverain. Cet ouvrage, composé en 639 de l'hégire, a beaucoup servi à M. D'Ohsson fils, pour la rédaction de son Histoire des Mongols [voyez à la page III de l'Exposition du premier volume). On remarque à la page 314 cinq lignes d'écriture en langue et en caractères mongols, suivies des mots arabes: ...

... : «Ceci est la lettre (ou l'écriture) de l'émir Saïf al-Din, lieutenant gouverneur d'Al-Karak.» Le feuillet qui porte ces lignes est un bout de rouleau qui paraît avoir contenu une dépêche officielle et n'a aucun rapport avec le texte d'Al-Nasawi. Ms. daté de l'an 660 de l'hégire (1262 de J.-C).

«Papier. 337 pages. Hauteur, 21 centimètres; largeur, 14 centimètres. 15 lignes par page.— [Ancien fonds 849.)»

A ces renseignements, qui suffisent amplement à établir l'identité du ms., je n'ajouterai que quelques simples observations.

Le nom du prince est écrit ..., mais, à défaut d'autres indications, on peut reconnaître que l'avant-dernière lettre du mot a été privé d'un de ses points diacritiques, car celui qui reste se trouve tracé en dehors de la place où il devrait être régulièrement écrit s'il avait été unique. Il est vraisemblable que sur l'original il n'y avait aucun point diacritique et c'est ce qui explique les lectures fautives de Mancberni par d'Ohsson et ... dans l'édition d'Ibn Khaldoun faite à Boulaq.

La mention arabe, qui accompagne les cinq lignes de mongol, dont on trouvera le fac-similé en tête du présent volume, parle d'une localité dite Al-Karak, or d'après Yaqout cette orthographe avec l'article ne serait pas celle de la ville bien connue de Kérah, mais d'une petite bourgade située sur le territoire de Baalbek. j'aurais voulu pouvoir donner la traduction de ce fragment, mais les démarches que j'avais faites à ce sujet ne m'ont même pas valu l'honneur d'une réponse.

La date du manuscrit a été lue 667 par M. le Dr Gottwald de Kazan dans une copie qu'il a faite des dernières pages que l'humidité et les vers avaient assez fortement endommagées. C'est également la date que j'ai adoptée, et si elle n'est pas d'une certitude absolue, quant au chiffre des unités, il est tout au moins indubitable qu'il y a dans le texte un mot représentant des unités.

La notice imprimée n'a pas non plus indiqué que les premières pages et les dernières du manuscrit avaient été reproduites, les premières par une main inconnue, les dernières par M. le Dr Gottwald. Enfin on n'a pas dit que l'exemplaire jusqu'ici unique de la Bibliothèque nationale avait été copié par le cheikh Tantawi pour la Bibliothèque de Saint-Pétersbourg. Je suppose que cette copie existe toujours, bien qu'il ne m'ait pas été possible d'en obtenir communication.

Je n'ai donc eu pour exécuter mon travail qu'un seul exemplaire, celui de la Bibliothèque nationale qui est d'une bonne écriture, mais qui n'a qu'un nombre insignifiant de points diacritiques tracés par le copiste; les points diacritiques marqués au crayon par les lecteurs de l'ouvrage ont été mis souvent sans beaucoup d'attention et constituent plutôt une gêne qu'un secours. Aussi aurais-je hésité à entreprendre la tâche lourde et ingrate d'éditer ce texte et d'en donner la traduction intégrale, si je n'avais été encouragé et soutenu dans ce travail par M. Ch. Schefer, le savant administrateur de l'Ecole des langues orientales vivantes.

On trouve dans l'Histoire des Mongols de d'Ohsson (éd. de MDCCC.XXIV, tome 1, p. x et suiv.) un aperçu assez complet et assez exact sur la personne de En-Nesawi et sur son œuvre; ce que j'en vais dire ici n'en diffère pas sensiblement.

Né à Khorendez2, citadelle voisine de Nesa, ville du nord du Khorasan, Mohammed ben Ahmed ben Ali ben Mohammed El-Monchi En-Nesawi, fut appelé au service du sultan Djelal ed-Din, lorsque celui-ci rentra dans la partie occidentale de ses États après sa grande défaite sur les bords de l'Indus. On verra au cours de cet ouvrage qu'il avait peu de goût pour les fonctions publiques et qu'il ne se résigna à son emploi de secrétaire qu'à cause des grands avantages pécuniaires qu'il y trouva. Cependant peu à peu il gagna la faveur du sultan qui le récompensa de ses services en lui octroyant le fief de Nesa, mais à la condition qu'il le ferait administrer par un lieutenant et qu'il resterait à la cour.

Ainsi, sauf de rares moments qu'il consacra à remplir des missions de confiance, En-Nesawi ne quitta point Djeldl ed-Din pendant la plus grande partie de son règne, et il était encore auprès de lui la veille du four où ce prince allait dans sa fuite succomber sous le poignard d'un Kurde sauvage. Non seulement il a assisté à la plupart des événements qu'il raconte, mais la plus souvent il y a pins personnellement une part plus ou moins active, aussi peut-on dire jusqu'à un certain point que sa «Vie de Maukobirti» constitue de véritables mémoires.

Grâce à la confiance dont l'honorait le sultan, grâce aussi à ses relations intimes avec les plus hauts personnages de l'empire, En-Nesawi a pu voir les choses autrement qu'un spectateur ordinaire; il lui a été loisible d'en pénétrer les causes ou d'en démêler les origines. Et, comme il ne composa son ouvrage que dix ans après la mort de son maître, on comprend qu'il ait pu parler en toute franchise sur tous les sujets qu'il traitait. On sent du reste dans son récit que, si parfois il exprime ses critiques avec une certaine réserve, c'est qu'il ne veut pas être accusé d'ingratitude envers celui à qui il dut toute sa fortune. Peut-être aussi avait-il encore à cette époque à ménager la réputation de quelques-uns de ses amis quoique, sous ce rapport, il ne semble pas cacher ses vrais sentiments. Dans tous les cas la modération même dont il use est un gage de sa sincérité.

Non content de décrire ce qu'il a vu ou de rapporter ce qu'il a entendu dire, En-Nesawi apprécie les événements dont il parle ; il en recherche les causes et en tire des renseignements souvent curieux si on se reporte à ces époques lointaines. Il semble que, tout eu admirant le Kamil d'ibn El-Atsir, il sente la sécheresse un peu trop marquée de cette chronique et qu'il ait voulu montrer, pour sa part, qu'on pouvait employer une forme plus attachante, où la curiosité de l'esprit trouvait sa satisfaction et où la raison rencontrait un aliment qui lui convenait.

En-Nesawi manie la langue arabe avec beaucoup d'élégance; néanmoins on sent devis son style l'influence persane. Ses longues périodes et sa façon même de présenter les idées rappellent à s'y méprendre les procédés indo-européens. Ce n'est plus le langage mâle et sobre du véritable arabe; mais si l'expression y perd quelque peu de sa clarté et de sa force, en revanche elle y gagne un charme particulier auquel -nous serions encore plus sensibles, s'il ne s'y mêlait des images singulières ou des métaphores exubérantes qui choquent notre goût. Dans ma traduction, j'ai essayé de donner une idée de la façon d'écrire de En-Nesawi et, tout en usant dune certaine liberté, j'ai cherché à conserver les allures de l'auteur quand elles ne heurtaient pas de front nos habitudes.

Pour la lecture et la transcription des noms propres j'ai été souvent très embarrassé. Naturellement j'ai dû transcrire d'après le texte arabe et ne pas tenir compte toujours de la prononciation turque ou persane. M. J. Gantin, qui a bien voulu se charger de faire l'index et l'a fait avec le soin et l'exactitude qu'il apporte à tous ses travaux, a pensé qu'il serait bon de reproduire l'orthographe persane dans les indications qu'ils ajoutées aux noms historiques ou géographiques. Pour ma part, je ne vois à cela aucun inconvénient.

En terminant je remercie vivement M, J. Gantin de la nouvelle preuve de dévouement qu'il vient de donner à nos travaux.

Paris, 25 février 1895.

1. L'errata du texte arabe se trouve encarté dans le présent volume.

2. C'est ainsi qu'il faut lire, et non Kharender.



Vie du Sultan
Djelal Ed-Din Mankobirti

Doxologie

Au nom du Dieu clément et miséricordieux. Seigneur, rends notre tâche facile et assiste-nous de ta miséricorde!

Louange à Dieu qui a créé les êtres et a fixé un terme à la durée de leur existence, qui a multiplié leur postérité et leur a imposé l'obligation de revenir vers lui. Pour lui, la genèse des atomes n'offre pas plus de complications que celle des êtres en masse ou isolés. Sa puissance est environnée de gloire alors que celle des autres en est dépouillée; aucune défaillance ne saurait atteindre son pouvoir, les siècles ne l'altéreront point et ni les mois, ni les années n'amoindriront la durée de son existence. Chantons les louanges de cet Artisan incomparable et tout-puissant qui a crée le monde sans autre instrument que les deux lettres kaf et noun1 car lorsqu'il veut une chose il n'a qua dire : «Qu'elle soit!» et la chose est.

1. Selon l'auteur, Dieu, pour créer une chose, n'a qu'à manifester sa volonté en prononçant le mot koun (sois!) qui, en arabe, s'écrit avec les deux seules lettres kaf et noun (k et n).

(Mankobirti)


Mohammed En-Nesawi

Histoire du Sultan Djelal Ed-Din Mankobirti
Prince du Kharezm

Ernest Leroux

Ernest Leroux, Editeur
Publications de L'école des Langues Orientales Vivantes
IIIe Série. — Vol. X
Histoire du Sultan Djelal Ed-Din Mankobirti
Prince du Kharezm
Par Mohammed En-Nesawi
Traduit de l'arabe
Par O. Houdas
Professeur à l'Ecole des Langues Orientales Vivantes

Paris
Ernest Leroux, Editeur
Librairie de la Société Asiatique
De l'Ecole des Langues Orientales Vivantes, Etc.
28, rue Bonaparte, 28

1895

Angers, l'Up. Orientale de A. Burdin et Cie, Rue Garnier, 4.



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