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Une européenne au pays des Kurdes


Auteur :
Éditeur : Karthala Date & Lieu : 2011, Paris
Préface : Pages : 288
Traduction : ISBN : 978-2-8111-0509-9
Langue : FrançaisFormat : 135x215 mm
Code FIKP : Liv. Fr.Thème : Général

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Une européenne au pays des Kurdes

Une européenne au pays des Kurdes

Hélène Krulich

Karthala

C'est au cours d'une fête à l'université, dans une Tchécoslovaquie alors sous régime communiste, qu'Hélène Krulich, surnommée ici Léna, fait la connaissance d'Abdol Rahman Ghassemlou. À son léger accent, elle le croit slovaque. Il est kurde, musulman, mais se revendique non-croyant. Pour pouvoir l'épouser à l'ambassade d'Iran à Prague, Léna se convertit à l'islam. En convolant, elle épouse avec lui la cause kurde : son mari deviendra en effet, au fil des ans, secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI) et le chef le plus respecté parmi les différents mouvements kurdes de son pays, et d'ailleurs.

Léna et Abdol Rahman partent s'installer à Téhéran. Ce qu'il y a d'exceptionnel chez Léna, c'est l'amour qu'elle portera désormais au Kurdistan, dont les paysages l'envahissent et ne la quitteront plus, et aux Kurdes qu'elle apprend progressivement à connaître et à aimer. Cette Occidentale deviendra kurde dans l'âme, sans se départir de la forte conscience qu'elle a de l'égalité nécessaire entre les hommes et les femmes.

Un jour, Léna s'est retrouvée seule avec ses filles. A. R. Ghassemlou, lui, a payé de sa vie son combat. À Vienne, en juillet 1989, il est abattu lors d'un guet-apens tendu par des émissaires du successeur de l'Ayatollah Khomeiny, avec lesquels il était censé entreprendre des pourparlers de paix. Léna se demande encore comment cet homme, si vif et si fin, a pu faire confiance aux promesses des dirigeants iraniens dont il connaissait pourtant la duplicité. Une trajectoire politique que restitue Marc Kravetz dans la postface de cet ouvrage.

« La vie des combattants est composée de périodes de dangers, écrit Hélène Krulich, mais aussi de moments de bonheurs et d'autres de malheurs personnels. J'ai décidé de ne pas me plonger trop dans l'histoire de notre mouvement, mais plutôt de raconter ce que les jours nous apportaient. Beaucoup des histoires contenues dans ce récit auraient chacune pu faire l'objet d'un livre entier. J'ai voulu d'abord donner une image de ce qu'étaient nos vies de combattants et notre quotidien ».



Je dédie ce livre à nos enfants, à nos petits-enfants et à notre famille kurde,
ainsi qu'à mes amis iraniens, kurdes et non kurdes,
qui tous y trouveront, je l'espère, une partie de leur histoire.

Si un sage n'a pas droit à la parole parmi les niais
Cela n'a rien d'étonnant
car le son du luth s'éteint dans le roulement des tambours
et le relent de l'ail angloutit le parfum de l'ambre.

Le jardin des roses de Cheikh
Mosleheddine Sa'adi Chirazi

AVANT-PROPOS

Cher lecteur, chère lectrice,

Beaucoup d'ouvrages ont été publiés au fil des ans sur les Kurdes et le Kurdistan. Certains sont de grande qualité.

Après l'assassinat d'Abdol Rahman Ghassemlou, d'autres ouvrages ont été édités relatant l'histoire du PDKI (Parti démocratique du Kurdistan iranien) ou décrivant la personnalité de son secrétaire général. C'est la raison pour laquelle j'ai longuement hésité à écrire mes mémoires, bien que nombre de mes amis m'aient demandé instamment de le faire. Il est compréhensible qu'une Européenne mariée à un Oriental qui, de plus, devient un dirigeant connu, suscite une certaine curiosité. Néanmoins, écrire des mémoires aurait exigé de traiter aussi de l'histoire du Kurdistan d'Iran ainsi que de celle du parti politique d'autant plus que, comme c'est notre cas, la mémorialiste a pris part à cette lutte. Mais j'ai estimé que ce travail a déjà été fait par des auteurs qui connaissent ces aspects mieux que moi.

J'ai pourtant décidé de relater ce que j'ai vécu après m'être rendu compte que nos vies avaient donné lieu à de nombreux malentendus. Certains récits étaient médisants, d'autres dithyrambiques. Les deux manquent d'objectivité. Afin de pouvoir nous regarder, ma famille et moi même, aussi objectivement que possible, comme de l'extérieur, j'ai choisi d'écrire à la 3e personne et de prénommer mon personnage Léna, qui est en fait un raccourci de mes quatre prénoms.

Ce ne sont donc pas précisément des mémoires mais plutôt un récit autobiographique auquel j'ai adjoint ce qui m'a été raconté par d'autres. J'ai bien conscience que, compte tenu du fait que les acteurs et les spectateurs-témoins d'un événement en ont souvent une vision différente les uns des autres, ce récit peut comporter quelques erreurs. Mais je me suis reportée à mes multiples notes et à la mémoire de ceux de mes interlocuteurs que j'ai jugés les plus fiables.

La vie des combattants est composée de périodes de danger, mais aussi de moments de bonheurs et d'autres de malheurs personnels ainsi que des banalités quotidiennes. C'est pourquoi j'ai décidé de ne pas trop me plonger dans l'histoire de notre mouvement, qui est longuement traitée ailleurs, mais plutôt de raconter ce que les jours nous apportaient. Parfois une anecdote peut sembler n'avoir pas de lien direct avec la précédente, mais elle appartient au fil conducteur logique qui forme le tissu d'une vie... Beaucoup des histoires contenues dans ce récit, si j'avais voulu les décrire dans leurs détails, auraient chacune pu faire l'objet d'un livre entier. Mais je ne voulais, dans ma narration, que donner une image de ce qu'étaient nos vies de combattants, celle de notre quotidienneté et du contexte dans lequel elles se sont déroulées.



Présentation

Le courage d'une femme

Le récit qu'on va lire est celui d'une femme courageuse, de ce courage dont on ne parle guère car il n'est pas fait de gestes spectaculaires ou de grandes déclarations. Le courage tenace du quotidien des femmes, lorsqu'elles se retrouvent dans des situations exceptionnelles qu'elles n'ont pas toujours choisies.

Rien, apparemment, ne prédisposait Léna à devenir ce qu'elle est devenue. Ou peut-être si...

Une enfance fracassée à la suite de l'assassinat de sa mère alors qu'elle n'a que six ans, un père qui se désintéresse d'elle et une grand'mère paternelle volontairement mutique et méprisante (la mère de Léna n'appartenait pas à son monde). Heureusement chaque fois que possible la tendresse, qui ne se démentira jamais, d'une tante maternelle trop pauvre pour la garder auprès d'elle - son mari est mineur de fond dans une des dures régions charbonnières de Tchécoslovaquie - mais qui la comprend et cherche à lui rendre la vie un peu plus douce. Et l'orphelinat, dont les éducateurs attentifs et affectueux ainsi que les enseignants d'écoles qu'elle fréquentait, sans aucun doute charmés par cette petite fille si avide d'apprendre, lui apportent un peu de bonheur. Mais cette enfance aura créé chez elle l'irréductible besoin de se donner à une cause, celle de la justice, en même temps que les traits de caractère qui lui vaudront l'affection et le respect des Kurdes qu'elle rencontrera au fil de ses tribulations - courage, rigueur, respect, souci de faire face et une certaine forme d'abnégation.

Peu après la fin de la Seconde guerre mondiale, la prise du pouvoir par les communistes ouvre lycées et universités aux enfants d'ouvriers et aux orphelins comme Léna. Tout en travaillant, elle suivra les cours du soir au lycée puis à l'université…




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