Éditeur : Geuthner | Date & Lieu : 2014, Paris |
Préface : | Pages : 698 |
Traduction : | ISBN : 978-2-7053-3901-2 |
Langue : Français | Format : 155x240 mm |
Code FIKP : Liv. Fra. Hel. Chr. 1260 | Thème : Religion |
Présentation
|
Table des Matières | Introduction | Identité | ||
Chroniques de massacres annoncés
|
Par le truchement des missionnaires, des contacts ont été établis entre les hiérarchies orientales et les Églises occidentales, le pape de Rome, l’archevêque de Canterbury, le saint-synode russe, les différentes Églises luthériennes nationales et les presbytériens américains. En raison des liens entre les missionnaires et les ambassades ou les consulats des pays auxquels ils appartenaient, les orientaux eux-mêmes n’ont pas tardé à mettre à profit ce réseau international de contacts diplomatiques. Plusieurs documents témoignent de la manière dont ils ont essayé de gagner les puissances chrétiennes à leur cause. Dans ce contexte, on comprend l’intérêt porté par bon nombre de diplomates au sort et à la situation des communautés chrétiennes locales, comme en témoigne une abondante correspondance diplomatique. Introduction L’histoire des chrétiens assyro-chaldéens de la région d’Ourmia1 et du Hakkari ottoman au tournant des xixe et xxe siècles est indissociable de celle des populations qui échangeaient depuis des siècles « le pain et le sel », à la croisée des empires iranien, russe et ottoman et dont la vie fut brisée dans les massacres et les tragédies de la première guerre mondiale. Au début du xixe siècle, les chrétiens assyro-chaldéens d’Ourmia relevaient de l’Église chaldéenne et de l’Église syrienne d’Orient, Église qui s’enracina dans l’Iran sassanide (224-651) lors de synodes réunis à Séleucie Ctésiphon, sur le Tigre, entre 399 et 420 de l’ère chrétienne. L’Église d’Orient, de langue syriaque, dérivée de l’araméen parlé dans le petit royaume d’Édesse, se démarqua des Églises de langue et de tradition grecques en adoptant, dans les querelles christologiques des ive et ve siècles, les concepts diophysites (deux qnome) de Théodore de Mopsueste (350-428), dont Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 à 431 avait été l’un des étudiants. Aussi l’Église syrienne d’Orient fut-elle improprement désignée comme nestorienne2. Les luttes entre les empires sassanide et romain, puis byzantin, accentuèrent les divergences entre catholicos et patriarches des différentes Églises : l’Église syrienne d’Orient se développa à l’est de l’Euphrate d’où elle essaima jusqu’en Chine et jusqu’au sud de l’Inde. Les chrétiens passèrent sous la domination de dynasties musulmanes au cours du premier siècle de l’hégire (vne siècle de l’ère chrétienne) : ils furent tolérés et protégés en tant que gens du livre. Ils jouèrent un grand rôle auprès des califes abbassides jusqu’à la prise de Bagdad par les Mongols en 1258 ; puis ils furent tour à tour soutenus et persécutés par les Ilkhanides mongols qui s’établirent en Azerbaïdjan, autour de Tabriz et de Maragheh, dans la seconde moitié du xme siècle et au début du xive siècle. Les attaques de Tamerlan à la fin du xive siècle les obligèrent à se replier dans les montagnes kurdes. Ils y adoptèrent la structure tribale environnante et le patriarche de l’Église d’Orient fut porté à la tête des tribus Assori/assyriennes. Au xvie siècle, des chrétiens réunis autour de Jean Soulaqa menèrent des ouvertures en direction de l’Église catholique romaine ; ils initièrent ainsi une rupture ... |