Éditeur : Triangle | Date & Lieu : 1984, Paris |
Préface : | Pages : 364 |
Traduction : | ISBN : 2.85809 1315 |
Langue : Français | Format : 165x240 mm |
Code FIKP : Liv. Fra. Gur. Dos. 1488 | Thème : Général |
Présentation
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Table des Matières | Introduction | Identité | ||
Le Dossier Arménien |
Introduction On ne saurait imaginer une nation ou une communauté dépourvues d’histoire. Un groupe humain dont les membres appartiennent à une même race, ont une même origine, une même religion, une même langue et ont vécu, ne serait-ce que quelque temps dans une même région, constitue une communauté qui de toute évidence a son histoire propre. Une communauté possède une histoire même si elle ne s’est jamais constituée sous la forme d’un Etat, même si elle est assujettie à une nation plus puissante ou morcelée entre plusieurs pays. Car l’histoire est la somme des divers événements survenus dans la destinée d’une communauté, c’est-à-dire d’un groupe possédant les traits énumérés ci-haut. Il est assurément normal que les ressortissants d’une nation ou d’une communauté écrivent leur propre histoire. Cependant pour ce faire, il faut d’abord qu’ils possèdent une écriture. Bien que celle-ci ait été inventée par les hommes il y a fort longtemps, on constate qu’elle est apparue chez divers peuples à des stades différents de leur développement. Par conséquent, ceux qui veulent acquérir des notions sur la période de leur histoire non consignées dans leur propre langue, peuvent en retrouver des éléments dans l’histoire des peuples voisins, dotés d’une écriture avant eux. Il est, certes, tout à fait naturel qu’ayant acquis l’accès à l’écriture, une communauté relate son histoire en sa propre langue après l’avoir étudiée à travers des sources étrangères. Mais si ceux qui le font se permettent d’ajouter au récit leurs propres inventions ou de s’approprier l’histoire d’autres peuples, les théories qu’ils auraient ainsi avancées ne seront jamais universellement admises et ne se propageront guère hors d’un cercle très étroit. Si pour écrire des livres d’histoire il faut, en premier lieu, posséder une langue écrite, la seconde condition pour élaborer une œuvre historique digne de ce nom c’est d’être objectif et de se placer sur un terrain scientifique. Sinon l'“histoire” en question ne sera pas une œuvre historique mais de la mythologie, une légende ou un conte. On ne saurait dire que les historiens — surtout ceux du Moyen Age — aient été parfaitement objectifs en relatant l’histoire de leur pays. Par conséquent, si on veut examiner de façon objective les événements qui se sont déroulés au cours d’une période éloignée, il est indispensable d’étudier l’histoire de divers autres Etats ayant eu un rapport avec les événements en question et d’établir une “moyenne” plausible entre les diverses versions. |