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Une encyclopédie mazdéenne : le Dënkart


Auteur :
Éditeur : Presses Unlversilairés de France Date & Lieu : 1958, Paris
Préface : Pages : 118
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 160x230 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Men. Enc. N° 867Thème : Général

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Une encyclopédie mazdéenne : le Dënkart

Une encyclopédie mazdéenne : le Dënkart

Jean-Pierre de Menasce

Presses universitaires de France

La littérature mazdéenne qu ont connue les musulmans, celle du moins à laquelle ils se sont intéressés au point de la traduire en arabe, semble avoir consisté surtout ou tout d’abord en livres d’histoire et de morale. On connaît depuis longtemps ceux qu’énumère Al-Nadim (1), et on a relevé l’usage que font les historiens arabes des Andar: attribués a des rois ou à des sages. Leurs apophtegmes oui été recueillis également dans des recueils persans. Les savants musulmans ont, eux aussi, utilisé la science iranienne dans ce qu’elle recélait de science grecque et indienne. Mais il est naturel, par contre, que dans le domaine de la pensée philosophique et religieuse, les livres mazdéens n’aient pu jouir d’aucune diffusion parmi les musulmans, et que les mazdéens lettrés qui résistaient à l’Islam n’aient, pu en rédiger ou en conserver qu’en nombre fort réduit. Sans doute se rattrapaient-ils en sauvant de la destruction totale les lambeaux de leurs Écritures : quelle que soit la date que l’on adopte pour la codification écrite de l’Avesta, les documents qui prétendent nous la rapporter ...



AVANT-PROPOS

C’est dans un sentiment de vive confusion que je livre à 1 impression ce petit volume contenant, largement remaniées, les quatre conférences que j’ai eu l’honneur de prononcer à l’Université de Paris, en 1946, sous les auspices de la fondation Ratanbai Katrak.

Depuis cette date, il m’est arrivé tantôt de reprendre ma rédaction pour l’abandonner presque aussitôt dans l’espoir qu’une étude plus assidue des textes me mettrait à même d’en donner en traduction de plus vastes extraits, tantôt, au moment où je me résolvais à la publier sans changements, d’être empêché par de graves accidents de santé de m’appliquer même à l’indispensable labeur du « finissage ».

L’inlassable patience de M. Katrak, que la piété filiale poussait cependant à exiger la publication de ces conférences, jointe à la conscience que j’ai de n’avoir produit en dix ans qu’un ouvrage rapide, n’ont fait qu’accroître cette confusion. C’est donc à plusieurs titres qu’il me faut m’excuser auprès du fondateur de ces Lectures illustrées jusqu’ici par des savants éminents : MM. Benveniste, Nyberg, Christensen, à Paris ; Gray, Bailey, Henning, à Oxford.

Ma consolation serait de penser que j’offre du moins à ceux qui débutent dans les études pehlevies un guide qui leur permette à la fois de s’orienter dans un livre compact et difficile et de le situer dans son contexte historique et idéal.

Je tiens à remercier mes collègues de la 5e Section de l’École pratique des Hautes Études, qui ont bien voulu accueillir l’ouvrage dans cette collection, et les jeunes savants qui, depuis plusieurs années, s’exercent avec moi au déchiffrement et à l’interprétation des grands textes mazdéens.



I

La synthèse apologétique

La littérature mazdéenne qu ont connue les musulmans, celle du moins à laquelle ils se sont intéressés au point de la traduire en arabe, semble avoir consisté surtout ou tout d’abord en livres d’histoire et de morale. On connaît depuis longtemps ceux qu’énumère Al-Nadim (1), et on a relevé l’usage que font les historiens arabes des Andar: attribués a des rois ou à des sages. Leurs apophtegmes oui été recueillis également dans des recueils persans. Les savants musulmans ont, eux aussi, utilisé la science iranienne dans ce qu’elle recélait de science grecque et indienne. Mais il est naturel, par contre, que dans le domaine de la pensée philosophique et religieuse, les livres mazdéens n’aient pu jouir d’aucune diffusion parmi les musulmans, et que les mazdéens lettrés qui résistaient à l’Islam n’aient, pu en rédiger ou en conserver qu’en nombre fort réduit. Sans doute se rattrapaient-ils en sauvant de la destruction totale les lambeaux de leurs Écritures : quelle que soit la date que l’on adopte pour la codification écrite de l’Avesta, les documents qui prétendent nous la rapporter témoignent, du moins, clairement de la rareté du livre saint dans l’Iran sassanide. La conquête arabe, l’islamisation du peuple et des élites devaient rendre plus sensible encore la pauvreté de cette littérature ; n’est-ce pas dans l’écrit que se réfugie tout naturellement la voix des oppositions proscrites ou opprimées ? Bientôt, le succès de l’écriture arabe devait réduire encore le nombre des Iraniens capables de lire couramment un texte pehlevi. Quatre siècles auparavant, les Manichéens avaient, pour noter leur …

(1) Fihrisl, ed. Caire, p. 424; et cf. S. II. Sadighi, Les mouvements religieuse iraniens au IIe et au IIIe siècle de VHégire, Paris, 1938, pp. 72 sq.

 




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