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Quelles Frontières Pour Le Moyen-Orient ? - II


Auteur :
Éditeur : Université de Paris I Date & Lieu : 1996-01-01, Paris
Préface : Pages : 536
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Gha. Que. (2) N° 4601Thème : Thèses

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Quelles Frontières Pour Le Moyen-Orient ? - II


Quelles Frontières Pour Le Moyen-Orient ? - II

Soheila Ghaderi

Université de Paris I

L'étude historique de la délimitation des frontières des Etats sous mandat s’avéra être la partie la plus compliquée de cette recherche. En effet, la question syrienne à elle seule est la plus embarrassante. A la méfiance certaine des musulmans pour les Français, il faut ajouter la rivalité anglo-française ainsi que la question de la création d'un foyer national pour les Juifs en Palestine, considérée par certains comme partie intégrante de la Grande Syrie.
L'histoire des frontières entre la Syrie et la Palestine, la Transjordanie et l'Irak a pour objet commun, la Convention franco-britannique ...



TROISIEME PARTIE

Les frontières des Etats sous mandat et
les revendications des peuples non constitués en Etats indépendants

Chapitre 6
La Frontiere des Etats Sous Mandat

L'étude historique de la délimitation des frontières des Etats sous mandat s’avéra être la partie la plus compliquée de cette recherche. En effet, la question syrienne à elle seule est la plus embarrassante. A la méfiance certaine des musulmans pour les Français, il faut ajouter la rivalité anglo-française ainsi que la question de la création d'un foyer national pour les Juifs en Palestine, considérée par certains comme partie intégrante de la Grande Syrie.

L'histoire des frontières entre la Syrie et la Palestine, la Transjordanie et l'Irak a pour objet commun, la Convention franco-britannique de 1920.
En effet, cette Convention délimitait les frontières des Etats sous mandats français et anglais. Bien entendu, les limites choisies furent provisoires et susceptibles d'être modifiées par la suite. Ainsi, il nous a fallu étudier l'ensemble des frontières des Etats sous mandats français et britannique qui avaient été délimitées par la Convention de 1921, avec toutefois une exception, concernant la frontière entre la Palestine et la Transjordanie. Ce dernier pays, séparé de la Palestine historique, ne fut déclaré indépendant qu'en 1922. Auparavant, et depuis la conférence du Caire de mars 1921, la Transjordanie était considérée comme une province arabe de la Palestine.
Nous étudierons selon l'ordre chronologique, la frontière entre la Syrie et la Palestine, la frontière entre la Palestine et la Transjordanie, la frontière entre la Syrie et la Transjordanie et finalement la frontière entre la Syrie et l'Irak et enfin la frontière entre la Syrie et le Liban.

Titre 1 : La frontière entre la Syrie et la Palestine

A la veille de la première guerre mondiale, la majeure partie des intérêts des Puissances alliées, ceux des Arabes et des Sionistes se concentraient dans la région qui s'étendait de la Grande Syrie à la Mésopotamie.
Cependant, si la Syrie et le Liban furent placés sous mandat français, sans objection de la part des Britanniques, ce ne fut pas le cas pour la Palestine. La France assurant la protection des chrétiens de Syrie et du Liban, espérait étendre son influence sur la Palestine qu'elle considérait comme la Syrie du sud". Elle rivalisait avec l'Italie pour apparaître comme la puissance catholique protectrice en Orient. 1

La délimitation des frontières de la Palestine suscita beaucoup de débats. D’une part la Grande-Bretagne qui soutenait les revendications sionistes à travers la Déclaration Balfour, était tenue également par ses promesses à l'égard des Arabes. Ceux-ci réclamaient la création d'un royaume arabe dont les limites correspondaient à celles établies par la correspondance Hussein-Mac Mahon.2

D'autre part, il fallait tenir compte des revendications des Français qui loin de penser aux intérêts de la Syrie ou des Arabes, tentaient de préserver les intérêts coloniaux de la France.

Cette remarque étant également valable pour les Britanniques, qui avaient une politique coloniale différente de celle de la France et menaient leurs projets par l'entremise des populations locales, ou celles étant directement impliquées, telles que les Sionistes.

…..
1- Les intérêts de la France en Syrie ne datent pas des temps modernes. Bien avant l’ère chrétienne, Marseille était en relations commerciales avec les rivages syriens. Plus tard, la France, cette "fille aînée de l'Eglise" se mit à la tête des Croisés, et gouverna ensuite ce domaine sacré. En récompense de leur valeur, le Pape conféra aux rois de France le titre de "Défenseur des chrétiens d’Orient". (Trois principautés chrétiennes furent creees dans ce territoire à l’issue de la première croisade et l’investiture de Jérusalem en 1099 : les principautés d’Antioche, d’Edesse et de Tripoli. Le royaume de Jérusalem s'y ajouta ayant à sa tête un noble français : Godefroy de Bouillon). Des églises romanes et des châteaux d’architecture française s’y élevèrent un peu partout. Des liens économiques,commerciaux, et surtout culturels, renforcèrent les relations entre la France et la Syrie. In I.Bowman, Le monde nouveau. Tableau général de géographie politique universelle, traduit par J. Brunhes, Pans, Payot, 1928, pp. 87 et suiv.

2- Voir le chapitre concernant les accords territoriaux pour le partage de 1 Empire ottoman pendant la première guerre mondiale.

 




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