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Compte Rendu de l'Enquete du Terrain


Auteur :
Éditeur : Université d’Aix-Marseille III Date & Lieu : 1993-11-01, Marseille
Préface : Pages : 70
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295mm
Code FIKP : Liv. Fre. Asl. Com. N° 4048Thème : Thèses

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Compte Rendu de l'Enquete du Terrain

Compte Rendu de l'Enquete du Terrain

Mustafa Aslan


Université d’Aix - Marseille III


Depuis les années cinquantes, les médecines traditionnelles exercées notamment dans les pays en voie développement, retiennent l'attention des chercheurs. Cette attention a été encore renforcée par la suite de la mise en place, dans ces pays, des systèmes médicaux modernes. Lors de ce mise en place, les responsables autochtones du projet se voyaient comme les "seuls occupant légitime de la xsanté" (J. Benoist, in : La santé dans le Tiers Monde, p.237).
Outre leur effort pour progresser dans la lutte contre ...



AVANT PROPOS

Ce travail est le fruit d'une enquête menée durant trois mois au sein de la société kurde. Pour recueillir les données que nous avons, j'ai dû affronter beaucoup de difficultés, voir même de dangers, auxquels je m'attendais déjà avant mon départ sur le terrain.

Comme, je le mentionne dans les pages suivantes, je n'ai pas pu mener à terme mon enquête, à cause de ceux-ci. D'où le fait que l'analyse risque de rester incomplète. C'est encore la raison pour laquelle que je le présente comme le compte rendu des données et non pas une esquisse de thèse. Celle-ci ne pourrait pas être complétée, sans disposer davantage des données. Pour ceci je compte effectuer une deuxième enquête qui devra se dérouler dans autre région kurde, en l'occurrence en Syrie.
Ce projet n'aurait pas pu voir le jour sans les encouragements de M. Le Professeur Jean Benoist qui dirige le présent travail. A cette occasion, je tiens à le remercier.

Il me faut par ailleurs mentionner l'aide et l'accueil que j'ai eu de part des enseignants de la faculté de médecine à Diyarbakir ; en particulier d'Ersen Ilcin Le Directeur de département de la santé publique, et de Mme Nuran Elmaci qui a aimablement accepté d'encadrer l'enquête du terrain. J'exprime envers eux mes profondes reconnaissances.

Je remercie également les habitants du Nurshin et du Kahta qui m'ont bien accueilli et ont mis à ma disposition tous leurs moyens, pour la réussite de l'enquête. Dans ce fait l'aide de la famille du Cheikh Seyda à Nurshin a été d'une importance particulière.

Si ce travail a pu mériter tous ces soutiens, le but, pour moi, aurait été atteint.

Aix, le 26 novembre 1993

Introduction

Depuis les années cinquantes, les médecines traditionnelles exercées notamment dans les pays en voie développement, retiennent l'attention des chercheurs. Cette attention a été encore renforcée par la suite de la mise en place, dans ces pays, des systèmes médicaux modernes. Lors de ce mise en place, les responsables autochtones du projet se voyaient comme les "seuls occupant légitime de la xsanté" (J. Benoist, in : La santé dans le Tiers Monde, p.237).

Outre leur effort pour progresser dans la lutte contre les maladies, ils menaient en même temps un autre combat contre les médecines traditionnelles qu'ils traitaient de "charlatanismes" et d'"obscurantismes" (J. Benoist op. cit. p.237).

Ces préjugés existent toujours dans ces pays dont la Turquie est un exemple par excellence. Dans ce pays on continue à interdire, voire même condamner les pratiques de la médecine traditionnelle. D'ailleurs ce sont surtout des médecins, ou leurs professeurs à la faculté, qui s'y opposent les plus.

De leur part, des scientifiques ont marqué des progrès considérables dans ce domaine. Ils ont pu démontrer que ces pratiques ne méritaient pas ces préjugés. Avec le mis "à jour les itinéraires diagnostiques et thérapeutiques suivis par les malades, ils ont pu révéler l'ampleur du pluralisme qui règne dans la réalité de toutes les sociétés et qui ajuste de mille façons les héritages traditionnels aux techniques les plus modernes" (J. Benoist, in : La médecine traditionnelle est-elle efficace, p.211).

Parallèlement 1'OMS a organisé des conférences internationales, notamment celle d'Alma-Ata en 1978, sur les soins primaires de santé. A la clôture de cette conférence, les participants ont publié une déclaration qui met en considération toute pratique, qu'elle soit traditionnelle ou d'autre nature. Ceci a été repris dans une réunion ultérieure qui a eu lieu à Genève. On soulignait encore une fois qu'il faut utiliser... toutes les ressouces disponibles, compris celles qu'offre la médecine traditionnelle, voire les guérisseurs, sorciers et chamanes (souligné par nous)" (J. Benoist, op.cit. p.236)

Depuis, les anthropologues se sont engagés de plus en plus dans les recherches concernant la maladie et la santé. Nombreux ceux qui ont été appelés, à partir des années cinquante et notamment aux Etat-Unis," à participer à l'implantation de services de santé modernes" dans les pays en question (P. Mitrani 1982, p.95). Certains chercheurs américains ont en même temps consacré la reflexion à la problématique du Chamanisme, en Asie aussi bien qu'en Amérique du sud, et au rôle que le chamane joue en tant que thérapeute. On compte parmi ceux-ci des figures comme A. Métraux (1967), R. R. Crépeau (1988), A. Butt (1967), J. P. Chaumeil (1983).

Par ailleurs, le terme de 1'Anthropologie Médicale, en tant qu'une discipline, ne sera cité que tardivement par des chercheurs tels que Scotch (1963) et Lieban (1973) (les noms sont cités par P. Mitrani 1982). De leur part, les chercheurs français et anglais ont contr ibué à la progression de cette discipline, effectuant des études en Afrique et en Asie.

Plus les études se multipliaient, plus le champ de recherche s'élargissait. En outre de l'utilité des pratiques traditionnelles, on a essayé de comprendre la perception populaire de la santé et celle de la maladie, aussi que l'interprétation que telle ou telle société donnait de ses causes. D'où les termes commes "disease" et "illness" et la distinction qu'on fait pour les deux (J. Benoist in : Bulletin d'Ethnomédecine p.4).

Ces termes, qui ont été utilisés par des cherchuers américains tels que Kleinman A. (1980 et 1978), sont repris par J. Benoist, pour faire la distinction entre "les états organiques ou fonctionnels" et les "perturbations qui peuvent être une maladie mais qui peut être aussi d'une autre nature" (J. Benoist J. op. cit. p.4). Il met ainsi l'accent notamment sur la nécessité d'une médecine pluraliste et s'interroge sur l'efficacité de la médecine traditionnelle (1).

D'autres chercheurs français comme A. Zempléni, F. Laplantine, A. Augé et C. Herzlich ont consacré des études pour cette problématique. Par la suite d'autres chercheurs tels qu'A. Epelboin, B. Hours, N. Sindzingre, J. Andoche, J. P. Dozon et D. Fassin ont observé des différentes percpectives le phénomène de la médecine traditionnelle.

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