La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

Pouvoir de guérir, pouvoir social et prestige religieux : au tour du cheikh kurde


Auteur :
Éditeur : Université d’Aix-Marseille III Date & Lieu : 1998-03-01, Marseille
Préface : Pages : 316
Traduction : ISBN : Liv. Fre. Asl. Pou. N° 3905
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295mm
Code FIKP : Liv. Fre. Asl. Pou. N° 3905Thème : Thèses

Présentation
Table des Matières Introduction Identité PDF
Pouvoir de guérir, pouvoir social et prestige religieux : au tour du cheikh kurde

Pouvoir de guérir, pouvoir social et prestige religieux :
au tour du cheikh

Mustafa Aslan


Université d’Aix - Marseille III


Le présent travail ne concerne pas la totalité de la société kurde. Il s'agit plutôt d'une tentative de mise à jour des rapports entre la mission thérapeutique des cheikhs dans la prise en charge de la maladie, leur charisme religieux et leur pouvoir politique (que j'ai essayé d'observer) dans trois régions habitées par les Kurdes, à savoir Kahta, Nurshin et Qamichliye¹.
Depuis longtemps, j'avais été frappé par l'importance des cheikhs au sein de la société kurde et du rôle qu'ils jouaient dans les rapports sociaux. Ainsi, j'entendais parler des familles de cheikhs comme celle de Cheikh Ahmad Khaznawi résidant à Talmaarouf, en Syrie. Les soufis, les murids et les simples visiteurs, qui après s'y être ...



AVANT PROPOS

Ce travail est le résultat des recherches que j'ai effectuées sur la mission thérapeutique des cheikhs Naqshbendî kurdes dans trois régions différentes (Kahta et Nurshin en Turquie et Qamichliye en Syrie). Dans ce but j'ai réalisé deux enquêtes dont la première a eu lieu du 25 juin au 25 septembre 1993 en Turquie et la deuxième du 15 mars au 15 juin en Syrie.
Ce travail ne pourrait pas se réaliser sans l'appui encourageant de mon directeur de thèse, le Professeur Jean Benoist. Avant toute chose j'exprime ma gratitude profonde envers lui. Je suis également reconnaissant envers Monsieur Martin Van Bruinessen qui m'a orienté notamment en phase de rédaction. Ses critiques ainsi que ses conseils m'ont été très instructifs.
Cependant, il m'est difficile de dire ce que ce travail doit aux habitants des trois régions qui m'ont accueilli et, en m'accordant leur plus grande confiance, m'ont permis d'observer leurs rapports sociaux, leurs conflits.
Parmi eux ils sont nombreux ceux qui ont volontiers répondu à mes questions en essayant ainsi de me fournir le maximum d'informations.
Enfin, je remercie le Professeur Ersen Ilçin et le Professeur Nuran Elmaci qui ont appuyé mes recherches de terrain en Turquie, ainsi que Madame Laurence Kottobi qui m'a aidé pour la mise en page et la réalisation finale de mon travail.

Mustafa Aslan

Introduction

Le présent travail ne concerne pas la totalité de la société kurde. Il s'agit plutôt d'une tentative de mise à jour des rapports entre la mission thérapeutique des cheikhs dans la prise en charge de la maladie, leur charisme religieux et leur pouvoir politique (que j'ai essayé d'observer) dans trois régions habitées par les Kurdes, à savoir Kahta, Nurshin et Qamichliye¹.

Depuis longtemps, j'avais été frappé par l'importance des cheikhs au sein de la société kurde et du rôle qu'ils jouaient dans les rapports sociaux. Ainsi, j'entendais parler des familles de cheikhs comme celle de Cheikh Ahmad Khaznawi résidant à Talmaarouf, en Syrie. Les soufis, les murids et les simples visiteurs, qui après s'y être rendus, racontaient avec enthousiasme l'éminence de ce cheikh et le nombre considérable de gens qui venaient chaque jour lui rendre visite. Mais tout cela me paraissait imperceptible et je n'ai pleinement saisi l'importance des cheikhs que quand pour la première fois, au cours des années quatre-vingts, j'ai séjourné dans la famille de Cheikh Seyda, à Nurshin en Turquie. Depuis ce court séjour, j'ai voulu mener une recherche anthropologique sur les cheikhs. A la fin de l'année de mes études de D.E.A., j'ai décidé d'analyser le rôle thérapeutique des cheikhs dans la prise en charge de la maladie.
Le choix du lieu de l'enquête a été fait d'une manière imposée et sélective. Les circonstances ne m'ont pas permis d'effectuer mes recherches dans une seule région. Alors que je pensais réaliser mon enquête à Nurshin, j'ai dû me déplacer d'abord à Kahta, puis à Qamichliye, villes qui avaient néanmoins certaines affinités géographiques, sociales et économiques entre elles. D'autre part, les cheikhs que j'ai étudiés dans les trois régions ont des rapports spirituels, c'est-à-dire les uns sont disciples des autres et ils ont des relations de parenté par alliance. Mes connaissances de ces régions ont également influencé le choix du terrain, mais c'était surtout le poids religieux et social des cheikhs en question dans leurs régions respectives qui a été décisif.

Certes, les cheikhs kurdes comme tous leurs confrères turcs ou arabes de la région avaient déjà fait l'objet de nombreuses études historiques, politiques et sociologiques . Dans ces études, ce qui est constamment souligné, c'est la vénération des Kurdes pour leurs cheikhs, ce qui a toujours frappé les chercheurs ou les visiteurs du Kurdistan.

1 Cf. annexe lV, cartes 1 et 3.

…..




Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues