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AVAIT PROPOS
Incluse dans le mouvement migratoire turc, la migration kurde n’est officiellement reconnue ni par le gouvenement d’Ankara, ni par le gouvernement français. Elle existe pourtant et se révèle de plus en plus, grâce à l’ouverture le 24 février 1985, de l’institut kurde à Paris. Le gouvernement d’Ankara nie l’existence même des kurdes en temps que peuple possédant sa propre langue, sa propre culture, sa pre histoire.
Aucune étude scientifique n’a été faite à notre connaissance sur l’émigration kurde, et peu sur la migration turque. Celles-ci ne distinguent pas d’ailleurs, la migration kurde à l’intérieur de la migration turque. Les conditions politiques de la Turquie, ne permettent pas à des turcs de faire une étude sociologique sur ce peuple. La seule étude, effectuée sur ce peuple par un sociologue turc (1), a couté à celui-ci 12 années de prison. D’autre part, les sociologues européens laissent de côté cet aspect particulier de migration turque.
La migration kurde est donc un problème difficil à cerner, mais, kurde nous même, connaissant la société d’origine et son langage vernaculaire, nous pensons pouvoir être à même d’apporter des éléments à l’étude des particularités cela migration kurde. Le manque de chiffres reste le probleme majeur de notre travail, malgré nos démarches auprès dee services de la main d’oeuvre étrangère et de l’IKSEE, nous n’avons pu obtenir de renseignements.
L’institut kurde de Paris estinïe à 450 000, les travailleurs kurdes répartis dans les pays d’Europe occidentale, dont 50 000 en France.(2) Il y aurait 12000 réfugiés kurdes dans la région parisienne.(3)
A Lyon, la communauté kurde se compose d’une centaine de personnes, dont une dizaine de familles.(4) La majorité d'entre eux est originaire de Konya.(5)
Dans sa très grande majorité, l’émigration kurde est d’origine rurale. Le taux d’analphabétisme est particulièrement élevé dans cette communauté très peu scolarisée, notamment chez les femmes.(6)
I - Aperçu général du Kurdistan de Turquie
Le Kurdistan forme l’épine dorsale du moyen orient situé en plein coeur de l'Asie mineure, il occupe la plus grande partie de la région montagneuse qui s’étend entra mer Noire et les steppes de la Mésopotamie d'une part, l’Antitaurus et le plateau iranien d’autre part.(7)
Le Kurdistan de Turquie constitue la partie la plus vaste et la plus peuplée du territoire national kurde. D'une superficie de 230 000 Km2 (30% du territoire de la Turquie), il englobe les dix-huit départements de l’Anatolie de l’est et du sud est de la république turque.(8)
Au recensement général de 1970, la population du Kurdistan de Turquie se chiffrait à 7 557 000 habitants. L'élément kurde y représente environ 82% soit 6 200 000 habitants. Par ailleurs, la communauté kurde vivant hors du Kurdistan comptait en 1970, de deux à deux millions et demi de personnes. Au total 8,5 millions de kurdes soit des habitants de la Turquie (35,7 millions en 1970).(9)
Les kurdes contestent ce chiffre de 8,5 millions et s’estime être plus de 10 millions en Turquie(10), d'autre part, pour le gouvernement d’Ankara, les kurdes n'existent pas, il existe seulement de « turcs montagnards » ou anatoliens.
Le peuple kurde vit essentiellement de l’agricu ture et de l’élevage. L’industrie n’occupe qu’une faible de la population. Les structures socio-économiques évoluent très lentement.
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(1) Ismaïl Beçikçi - Structures de l’Anatolie orientale, fondements socio-économiques et ethniques
(2) - le Parisien du 19 juillet 1983
(3) - Le Parisien du 19 juillet 1983
(4) - Estimation des kurdes de Lyon
(5) - Konya : Ville située à proximité du Kurdistan de Turquie.
Après la révolte kurde de 1925, le régime kémaliste déporta, au cours de l’hiver 1926-1927, environ 1 million de femmes, d’hommes et d'enfants kurdes. Nombre d'entre eux regagnèrent le Kurdistan, mais la plus grande partie est restée sur place, préservant jalousement la langue et les coutumes kurdes.
(6) - Fédération Internationale des Droits de l’Homme – N° 16 du 15 juillet 1985
(7) - Les kurdes et le droit - L. Raabout - Les éditions CERF - P. 11
(8) - Les kurdes et le Kurdistan. - Petite collection l'asp… P. 71 - Adiyaman, Agrî, Bingol, Bitlis, Diyarbakir, Elaziz, Eizincen, Erzurum, Gazi Antep, Hakkari, Kars Malatya, Muş, Mardin, Siirt, Tunceli, Urfa, Van.
(9) - Idem P. 72-73
(10) - Le terrorisme d’Etat en Turquie - brochure présenté à l’assemblée du conseil européen par la communauté kurde.
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