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Etude de la Sociologie et de l'Histoire du Mouvement Kurde - I


Auteur :
Éditeur : École Pratique des Hautes Etudes – Sorbonne Date & Lieu : 1969-05-01, Paris
Préface : Pages : 236
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295mm
Code FIKP : Liv. Fre. Vie. Con. N° 3699Thème : Thèses

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Etude de la Sociologie et de l'Histoire du Mouvement Kurde - I


Contribution à l'Etude de la Sociologie et de l'Histoire
du Mouvement National Kurde

Jean-Pierre Viennot

École Pratique des Hautes Etudes –Sorbonne

Etant donné que le Kurdistan se trouve divisé principalement ent trois Etats : l'Irak, l'Iran et la Turquie, certains noms de lieux et de personnes peuvent se transcrire en français de façons différentes suivant que l'on adopte la prononciation kurde, arabe, persane ou tur que.
Pour les noms très usuels, nous avons ...




- REMARQUES PRELIMINAIRES -

Le sujet de notre étude peut paraître ambitieux tant parla période de temps qu’il couvre : 1920 à nos jours, que par sa non limitation géographique à l’un quelconque des pays du Moyen Orient où vivent les Kurdes. Du fait de la dispersion des Kurdes entre 5 Etats différents ; Turquie, Iran, Irak, Syrie, Arménie Soviétique, et de la non simultanéité des soulèvements kurdes en Turquie, Iran et Irak, l’unité ethno-linguistique et géographique du Kurdistan ainsi que la continuité historique du mouvement national du peuple kurde sont restées voilées à beaucoup d’observateurs superficiels (journalistes en particulier) qui ont tendance à voir dans les insurrections successives qui jalonnent l’histoire du Kurdistan depuis un siècle et demi des incidents sporadiques s’apparentant à des querelles de caractère tribal plutôt que les manifestations d'un même mouvement national. De ce fait, le choix de notre sujet de thèse nous a semblé approprié afin de mieux appréhender la réalité du mouvement national kurde dans le temps et dans l’espace.

Nous défendons en effet une "thèse" dans les pages qui suivent c’est-à-dire une proposition affirmant que le mouvement kurde est un mouvement de caractère national et c’est là la seule thèse, à proprement parler, de notre travail. Ceci peut paraître une évidence ne nécessitant pas un travail de plusieurs centaines de page: pour être démontrée mais le fait d’affirmer ce caractère national apparaîtrait déjà comme une position partisane si notre thèse devait être présentée à une Université à Ankara, Bagdad ou Damas.

S’ensuit-il que nous ne soyons pas objectifs ? sans nous engager dans dé longues considérations philosophiques sur le concept d’objectivité, on peut se demander si les phénomènes historiques ont une signification en< eux-mêmes, en dehors de la signification que leur donne l’historien pour les "expliquer". L'Histoire, même purement événementielle, peut être taxée de non objective : pourquoi rapporter tel fait plutôt que tel autre si ce n'est en fonction de la signification que lui donne l'historien et de son apport à la thèse qu’il défend ? le vocabulaire même que nous employons trahit déjà un jugement de valeur : le mot "rébellio: par exemple n’est pas chargé du même contenu que celui de "révolution". Nous faudra-t-il avant l’emploi de chaque terme du voc ; bulaire politique et social : Etat, classe, ethnie, nationalité etc... donner au préalable notre propre définition, qui peut-êt: différente de celle communément admise ? travail bien fastidieu:

La question kurde donne lieu au Moyen Orient à des affront ments politiques passionnels et son étude même est rendue diffi le par les conditions politiques qui régnent au Kurdistan. Il r te enfin à poser la question de l’attitude de l’historien à 1' égard de son sujet d'études, tout comme on peut poser celle de l’ethnologue par rapport à la société qu'il étudie. Est-il poss ble de vivre l'histoire contemporaine tout en l'écrivant ? L'au teur de cette thèse est conscient du fait que ses sympathies po mouvement kurde apparaîtront ici et là, bien qu'il se soit effo cé de rester sur un plan de stricte neutralité. Ayant effectué voyage au Kurdistan irakien en 1964 et au Kurdistan iranien et turc en 1966, des rapports se sont noués entre lui et la sociét kurde, d'une autre nature que ceux qu'entretient le physicien a son matériel de laboratoire. Il espère que Messieurs les membre du Jury voudront bien tenir compte de ce fait, dont il n'a pu f re totalement abstraction. Enfin si certaines analyses font réf rence au marxisme, ce n'est nullement en tant qu’idéologie mais méthode d'analyse de la réalité sociale, dont certaines conclusions sont aujourd’hui communément admises par les sociologues relations entre l'infrastructure économico-sociale et la superstructure idéologique des sociétés, réalité des tensions sociales au sein des mouvements nationaux, relations entre la prise de conscience nationale et l’évolution des conditions économi -ques etc....

L'ampleur de notre sujet, dans l'espace et le temps, nous a amené à traiter d’une manière plus approfondie les domaines sur lesquels nous disposions de documents suffisants : la question kurde a été effleurée en Turquie, au moment de l’effondre; ment de 1’Empire ottoman et de l’émergence de la "révolution nationale" conduite par Moustafa Kémal ( notre non-connaissant de la langue turque ne facilitait pas une étude approfondie ) ; en Iran nous nous sommes limités à la période de la deuxième guer re mondiale qui vit naître l’éphémère République kurde de Mahâbâd. Par contre, l'étude de la question kurde en Irak depuis Septembre 1961 constitue la partie centrale de nôtre travail. Une très larg place a été faite à l'attitude des mouvements politiques arabes, tant en Irak qu'en Orient arabe, à l'égard du problème ’ kurde ( à partir de documents de première main en langue arabe) et c’est pourquoi notre thèse pourrait tout aussi bien avoir pour titre : "contribution à l'étude des relations arabo-kurdes en Irak".

Le problème kurde en Syrie et Arménie soviétique, n’ayant pas un caractère aigu, a été envisagé très sommairement.
Une introduction a été consacrée à la question nationale en général^ et la question kurde a été envisagée comme un élément du processus mondial de la montée des nationalismes, depuis le siècle dernier.

⁻ Note sur le système de transcription adopté -

Etant donné que le Kurdistan se trouve divisé principalement ent trois Etats : l'Irak, l'Iran et la Turquie, certains noms de lieux et de personnes peuvent se transcrire en français de façons différentes suivant que l'on adopte la prononciation kurde, arabe, persane ou tur que.

Pour les noms très usuels, nous avons adopté l'écriture courante et non la rigoureuse transcription phonétique des orientalistes, ains Kassem au lieu de Qâsim, Mossoul au lieu de al-Mawsil, Baas au lieu d Ba'th, Irak au lieu de 'Iraq

Pour les noms kurdes de lieuse et de personnes, nous avons adopté la transcription arabe simplifiée (pas de notation spéciale des emphn tiques) et non la transcription kurdo-turque en alphabet latin, ainsi
Djalâl Tâlabânî au lieu de Celal Talebanî
Ehabât au lieu de Xebat, shawresh au lieu de şoreş …




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