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Enquête sur les populations victimes de déplacements ...


Auteur :
Éditeur : Compte d'auteur Date & Lieu : 2005-03-19, Marseille
Préface : Pages : 74
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210 x 295mm
Code FIKP : Liv. Fre. Cmr. Enq. N° 5702Thème : Général

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Enquête sur les populations victimes de déplacements ...

Enquête sur les populations victimes de déplacements

CMRDHT-MOKT

Ligue des Droits de l'Homme

Les kurdes vivent dans les pays du Proche Orient. Ils sont sans conteste l'un des peuples les plus anciens d'Asie occidentale.
Les avis diffèrent sur l'origine des kurdes. Pour certains historiens, ils vivent dans cette partie du monde depuis la Haute Antiquité. Pour d'autres historiens, il s'agit d'une population d'origine iranienne qui s'est déplacée au Vile siècle avt JC. Pour d'autres encore, leur origine est indo-germanique.
Les kurdes se considèrent quant à eux comme les descendants des Mèdes de l'Antiquité.
Le terme « kurde » est employé dès


I. INTRODUCTION SUR LE KURDISTAN DE TURQUIE

Les Kurdes : Peuple sans Etat, victime de violence politique de tous temps.

« Qui sont ces millions d'hommes et de femmes fantômes que le monde, vaguement informé de leur nom, n'entend ni ne voit ? » Mustafa Ovayolu

Qui sont les kurdes ?

En tant que peuple, les Kurdes demeurent privés de toute reconnaissance officielle. Aucun pays n'est désigné comme le leur. La langue et la culture kurdes demeurent encore principalement interdites, en droit ou en fait, dans les quatre Etats où ils vivent (hormis dans les trois gouvernorats du kurdistan du nord de l'Irak).

A. Aux origines...

Les kurdes vivent dans les pays du Proche Orient. Ils sont sans conteste l'un des peuples les plus anciens d'Asie occidentale.
Les avis diffèrent sur l'origine des kurdes. Pour certains historiens, ils vivent dans cette partie du monde depuis la Haute Antiquité. Pour d'autres historiens, il s'agit d'une population d'origine iranienne qui s'est déplacée au Vile siècle avt JC. Pour d'autres encore, leur origine est indo-germanique.
Les kurdes se considèrent quant à eux comme les descendants des Mèdes de l'Antiquité.
Le terme « kurde » est employé dès le Vile siècle. Le terme « Kurdistan » apparaît au 12e siècle, où il est reconnu comme pays pour la première fois par un sultan turc.
La région kurde recouvre une superficie équivalente à celle de la France. Pourtant, le Kurdistan ne figure sur aucune carte. Il existe cependant un peuple, une langue et un pays.

Un peu d'histoire :

La « question kurde » remonte au Moyen-Age et s'était déjà posée entre le Vile et le XVIe siècle, à l'époque où les principautés kurdes sont apparues et ont pour la première fois revendiqué leur existence et leur droit à l'indépendance, face aux envahisseurs arabes, turcs et mongols et à leurs visées d'expansion territoriale ou religieuse.
Les kurdes ont vécu sous forme de principautés autonomes jusqu'au milieu du 19e siècle entre les grands empires perses et ottomans, après avoir connu leur heure de gloire au 12e siècle, à l'époque de Saladin, prince kurde qui a réuni le monde musulman proche-oriental contre les Croisés et repris Jérusalem.
« Grâce au soutien des princes kurdes (en contrepartie d'un pacte prévoyant /'indépendance de seize principautés), /'Empire ottoman a remporté la guerre contre /'empire perse en 1514, à Tcha/deran. Cette date est en généra/ considérée comme le début du partage du Kurdistan entre l'Iran et /a Turquie. En même temps, /es Kurdes servaient à assurer /es frontières des deux empires. Aussi /e Kurdistan, pays frontalier, est-H redevenu un champ de bataille. Ce premier partage, qui a fait perdre aux principautés kurdes leur indépendance, a renforcé /e sentiment national kurde qui deviendra te ferment des luttes tout au long des lfT et 2Œ siècles. Me/e Mehmûd Bayazidî, historien kurde du 75e siècle, écrivait que le Kurdistan était devenu une sorte de tampon, fait du sang et de la sueur des Kurdes, entre /Iran et la Turquie. Toutes ces guerres et ces révoltes ont empêché la réalisation de l'unité nationale du Kurdistan » (in Mustafa Ovayolu, « Kurdistan, avis de recherches »)
Au milieu du 19e siècle, l'Empire ottoman a entamé une période de centralisation et de réforme qui a abouti à la suppression des principautés dans lesquelles les kurdes avaient vécu jusqu'alors.
La deuxième partie du 19e siècle est ponctuée de révoltes kurdes pour retrouver les privilèges abolis et reconstituer des émirats indépendants du pouvoir central (ottoman et perse). Elles sont réprimées dans le sang. Naissent alors aussi progressivement des mouvements en faveur de l'indépendance du Kurdistan, mais en ordre dispersé (La seule grande insurrection qui ait englobé le Kurdistan d'Iran et ottoman a eu lieu en 1880-1881 menée par le chef d'une grande confrérie religieuse de trois millions d'adeptes, et qui voulait un Kurdistan indépendant).
Lors de l'effondrement de l'Empire ottoman au lendemain de la Première Guerre mondiale et du partage qui s'en est suivi au Proche-Orient, le droit des kurdes à un Etat indépendant a été reconnu, puisque le traité de Sèvres de 1920 signé entre les puissances alliées et la Sublime Porte, humiliant les Turcs, préconisait la création d'un Etat du Kurdistan, d'un Etat arménien et d'un Etat d'Arabie sur les dépouilles de l'Empire ottoman.
Trois ans plus tard, les français et britanniques ont redessiné la carte du Proche Orient tout autrement, sans tenir compte des populations locales. Le traité de Lausanne signé le 24 juillet 1923 entre les Alliés et la Turquie a partagé en quatre la région du Kurdistan : entre la Turquie de Mustafa Kémal, l'Iran, l'Irak (Grande Bretagne) et la Syrie (France). Le traité n'a plus dit un mot des arméniens et kurdes. Le traité de Lausanne a installé une nouvelle servitude et injustice pour les kurdes.
Le traité de Sèvres a été rendu caduc par la détermination de Mustafa Kémal, secondé par une partie de l'armée, qui a mené une guerre d'indépendance nationale. Après la signature du traité de Lausanne qui lui a garanti la souveraineté, Mustafa Kémal s'est lancé à la fois dans une politique nationaliste farouche et dans la mise en œuvre de réformes importantes (latinisation de l'alphabet...) et de modernisation (suppression du califat, adoption d'un code civil, droit de vote des femmes...).
Désormais, nul en Turquie ne peut être autre que turc, et s'ensuit une politique de « turquification ». Les droits des minorités quelles qu'elles soient sont niés. En 1924, la langue kurde est interdite.
S'ensuit une politique de négation de l'existence de la minorité kurde. Le simple fait de la mentionner en tant que telle a justifié de lourdes condamnations aux auteurs, journalistes ou hommes politiques qui en faisaient état jusqu'à une période très récente. En réponse à la guérilla du Parti des Travailleurs
Collectif Méditerranéen pour le Respect des Droits de l'Homme en Turquie (Marseille) - mission d'observation mars 2005 - Sud-Est Turquie du Kurdistan (PKK), l'Etat d'urgence est déclaré dès 1990 dans de nombreuses provinces de l'est, conférant tous pouvoirs aux gouverneurs et empêchant la population kurde de revendiquer ses droits.
La situation a depuis progressivement évolué positivement, bien que la politique de la Turquie reste fondamentalement nationaliste et que les droits des minorités soient encore bafoués.
Les territoires où vivent les Kurdes restent cependant de vastes régions sur-militarisées et sous pression.
Si l'intensité des affrontements en Turquie a considérablement chuté depuis 1996, et si quelques timides avancées sont survenues en faveur du peuple kurde, la situation est encore loin d'être normalisée.

B. Démographie

Il n'existe aucun recensement fiable de la population kurde.
Les estimations varient entre 25 et 45 millions de personnes selon les sources. Ils sont :
- plus de 50% en Turquie
- près de 25% en Iran
- plus de 15% en Irak
- 5% en Syrie

Ils sont quelques centaines de milliers dans les diasporas kurdes du Caucase, en Arménie, en Géorgie, en Azerbeijan, en Russie, au Kazakhstan, au Liban et en Jordanie.
Ils sont plus d'un million en Europe (dont 550 000 en Allemagne), et 10 000 aux Etats-Unis.
C'est la plus importante communauté humaine au monde sans Etat.
….




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