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Les Kurdes et le Kurdistan en 1920


Auteur :
Éditeur : Verone Date & Lieu : 2022-01-01, Paris
Préface : Pages : 90
Traduction : ISBN : 9791028418373
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Gen. Cig. Kurd. N° Thème : Général

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Les Kurdes et le Kurdistan en 1920

Les Kurdes et le Kurdistan en 1920

Sabri Cigerli

Verone

Le présent ouvrage constitue l'un des rares témoignages sur les Kurdes. Écrit dans les années 1920 par un diplomate occidental, il décrit l'organisation sociale, les traditions, le mode de vie, la structure familiale, le rôle des femmes, les fêtes, les cérémonies, les croyances, ou encore les relations des Kurdes avec les puissances régionales après la Première Guerre mondiale. Il permet de comprendre les révoltes, les résistances, la ténacité des Kurdes et la formation de leur mouvement national.
Le Kurdistan est une région stratégique, riche en matières souterraines et source des deux grands fleuves qui irriguent la Turquie, la Syrie et l'Irak. Cette région a toujours fait l'objet de convoitises. Aujourd'hui, la question kurde reste l'un des principaux enjeux du Moyen-Orient.

Sabri Cigerli a publié de nombreux ouvrages sur la question kurde, parmi lesquels Les réfugiés kurdes d'Irak en Turquie en 1998, Les Kurdes et leur histoire en 1999, Ocalan et le PKK : Les mutations de la question kurde au Moyen-Orient, coécrit avec Didier Le Saout et publié en 2005, et Les Kurdes : L'émergence du nationalisme kurde, publié en 2019 avec Didier Le Saout.



INTRODUCTION

Les Archives diplomatiques Françaises regorgent de trésors, elles sont réservées aux chercheurs et enseignants, j’y passe moi-même beaucoup de temps pour trouver des écrits qui permettent d’enrichir l’histoire du peuple kurde. A l’occasion d’une journée de recherches je suis tombé sur un document écrit qui a attiré mon attention. L’auteur avait simplement nommé ce travail « rapport » sans plus d’explications. Cela a éveillé ma curiosité et m’a donc motivé à le publier. Cet ouvrage trouvera sans doute sa place parmi les ouvrages sur les Kurdes, ces derniers, publiés en français sont peu nombreux au début du 20ème siècle.

Ce qui manquait, c’est la partie consacrée à la préface et le nom de l’auteur de ce rapport. C’est pourquoi je l’ai intitulé Les Kurdes et le Kurdistan en 1920.

Pour bien comprendre la portée de cet écrit, il est important de déterminer la nationalité de la personne qui la rédigé, d’après plusieurs éléments il semblerait que cet avant-gardiste puisse être un(e) Français(e) ou francophone, Anglais ou anglophone. Nombreuses éléments attestent cette hypothèse notamment l’utilisation de mesures en anglais (mile) pour la distance : « La route est construite sur une longueur de 12 miles ». Mais parfois en français (mètre) : « l’altitude varie entre 6 et 8 mètres ».
Néanmoins dans d’autres paragraphes l’auteur écrit « Ce qu’il croit possible et qu’il voudrait voir réaliser c’est l’autonomie du Kurdistan méridional, sous notre protection, les Kurdes éclairés comprennent que la Grande Bretagne est la mieux qualifiée pour mener à bien ce gouvernement » ce qui laisse penser que l’auteur est très probablement d’origine anglaise.

Les thématiques qu’il aborde laissent également penser qu’il pourrait être sociologue, anthropologue, géographe ou les trois à la fois.
En poursuivant ma recherche et mon analyse, certains indices nous montrent que la date de la rédaction de ces notes correspond aux années 1920. L’auteur parle du leader kurde Seyit Abdülkadir Efendi (1851-1925), il sera pendu en 1925 à Diyarbakir, donc après la rédaction de ces notes. Ce leader avait dirigé avec son père Cheikh Ubeydullah (1825-1883) la révolte kurde contre le Sultan Ottoman en 1879 : « Sayyid Abdul Kader effendi est actuellement, président du Conseil ».

Autre élément qui attesterait d’une rédaction en 1920, l’auteur utilise le mot « avant la guerre » ou « la route de Arghana Maden a été récemment réparée, ayant été très abîmée par les camions automobiles allemands pendant la guerre ».
Ce rapport est consacré aux Kurdes du Kurdistan de Turquie, d’Irak, d’Iran et de Syrie. Un chapitre est même consacré aux « Kurdes hors du Kurdistan », néanmoins les Kurdes du Béloutchistan, d’Afghanistan et de Khorasan déportés par le Chah Abbas (1571-1629) le Chah Safavide (Iran) et par Nadir Chah fondateur de la dynastie des Afcharides (Iran) (1688 - 1747) pour servir de rempart contre les Turcomans, ne figurent pas dans ce travail.

Le Kurdistan étant partagé par les Etats voisins les plus forts, d’abord entre l’Empire Ottoman et l’Empire Perse, puis depuis la première guerre mondiale divisé entre des Etats-Nations où les Kurdes vivent sans aucun statut, tyrannisés, déportés, exilés, massacrés, sans vraiment attirer l’attention de l’Occident. Se réfugier dans les montagnes était leur seul abri.
Cette solitude a toujours joué contre les Kurdes, qui n’ont jamais été pris comme interlocuteurs par d’autres pays. C’est pourquoi l’adage très connu « Les Kurdes n’ont pas d’amis, leur seule amie c’est la montagne » est une réputation internationale.

Les publications en langue française sur les Kurdes à cette époque ne dépassent pas le nombre de doigts des deux mains.
Également dans les années 1920 il n’y a pratiquement pas de Kurdes en Europe et particulièrement en France, donc pas encore de diaspora kurde. C’est pourquoi, l’ouvrage présente un grand intérêt pour connaitre les Kurdes du début du 20ème siècle.
Cet ouvrage apporte un éclairage sur différents points propres aux Kurdes et au Kurdistan relativement méconnus à ce jour : la géographie du Kurdistan, la structure des tribus, leur histoire, les conflits entre tribus et la médiation ayant permis d’y mettre fin, le mode de vie de la société kurde, les maladies auxquelles elles ont été confrontées, la culture, la place des femmes, la croyance religieuse et le mouvement kurde au début du vingtième siècle sont principalement étudiés.

L’auteur décrit les frontières du Kurdistan : il précise les lieux, les montagnes, les villes qui entourent le Kurdistan et le mode de vie de chaque tribu kurde, décrit comment ces tribus kurdes vivent à côté de leurs voisins Turcomans, Circassiens et Arméniens où les Kurdes prédominent.
Il décrit l’autorité de l’Etat, des villes, des sous-préfectures et des villages, le rôle des fonctionnaires de l’Etat, le travail des fonctionnaires, des gendarmes etc. Il précise les lieux exacts où il y a des blés, des mines de fer, de cuivre etc.

Il fait les descriptions sur le climat, les saisons, il fait le portrait des villages successifs, des routes où il est passé, cela prend une place importante dans ce travail. Ce qui veut dire que forcément l’auteur a vu tout cela de ses propres yeux. Cet ouvrage est probablement un rapport au service d’une puissance occidentale qui se rendra sur place.
Cependant la rigueur de certaines observations de l’auteur prime et donne l’originalité de l’ouvrage.
Il est écrit dans une langue simple, directe avec un style parlé, on peut dire un peu journalistique. Il raconte des anecdotes, des commentaires et des évènements parfois dramatiques.

Il mentionne des historiens, sociologues et anthropologues kurdes.
L’auteur ne semble pas avoir une connaissance directe des Kurdes sans doute du fait d’un temps de séjour court dans la région kurde, toutefois il évoque deux visions de la population kurde : une vision intérieure du fait de son immersion et extérieure en tant qu’observateur étranger. Il semble également être un relais d’informations collectées directement auprès d’informateurs locaux de l’Etat. Je pense qu’il n’avait pas une connaissance directe des Kurdes et qu’il n’a pas vécu longtemps dans les régions kurdes.
L’auteur de ce rapport a certains préjugés sur les Kurdes. On retrouve dans ses arguments la propagande de la nouvelle République turque, il ne faut pas leurs donner une « autonomie complète » car « ça sera un présent inutile…ils ne peuvent connaître les arts, la civilisation, le respect des lois, le maintien de l’ordre ». N’oublions pas que c’est le début de l’apparition du mouvement Kémaliste, pro-occidental et le début de la fondation de la nouvelle République Turque. La propagande anti Kurdes est déjà très active en Turquie.

Le récit de l’auteur est vraiment simple et naturel. Il a pris soin d’écrire le nom des lieux, des tribus, des villages, du folklore comme la prononciation en langue kurde. Il a écrit ses observations en étant certainement influencé par les autorités locales qui étaient très actives dans les régions kurdes. L’auteur ne s’est pas fait corriger par quelqu’un qui connait la région et qui parle la langue de la région car l’écriture des lieux, des villes et les noms des personnes sont souvent mal écrits par exemple Kharput est écrit « Kharpu », Ismail « Ismai », Hisyar, « Hisya », comme on prononce en français.
A travers l’exposé de l’auteur, nous constatons qu’il a beaucoup voyagé dans les villes « névralgiques » kurdes où de nombreux intellectuels, hommes d’influence kurdes sont nés et ont diffusé leur savoir, ces intellectuels qui nourrissaient le mouvement national kurde. Ceci augmente sur certains thèmes développés la crédibilité des écrits de l’auteur.
Il apporte des précisions sur le mode de vie des Kurdes qui dans ce contexte étaient obligé de se réfugier dans les montagnes. « C’est dans ces montagnes que les Kurdes se cachaient pour échapper aux exterminations ». Cette posture privait les Kurdes de participer aux activités des Nations sur le plan scientifique, économique, politique et diplomatique.

A cette époque les Kurdes étaient totalement inconnus des peuples occidentaux, cet ouvrage semble donc s’adresser à l’origine aux classes instruites parmi lesquels les diplomates et des hommes d’Etat.
En parallèle ce récit nous informe sur les raisons qui ont amené les épisodes de grandes révoltes (49 révoltes) et soulèvements, des déportations, des massacres des Kurdes. L’auteur pense que « les luttes intestines démontraient le manque d’unanimité des Kurdes et l’impossibilité où ils se trouvaient d’oublier les différences existantes entre eux pour travailler dans un but commun ».
A travers ces observations l’auteur nous expose selon lui, les raisons pour lesquelles les Kurdes n’ont pas un pays indépendant. Cependant, vu les difficultés et l’insécurité sur place, ajoutons que l’auteur ne parlait pas le kurde ce qui l’empêchait forcément de récolter des informations plus précises et plus correctes sur les Kurdes.
Au début du 20ème siècle le grand public occidental n’a aucune connaissance de l’existence des Kurdes et seuls quelques curieux et autres voyageurs ont pu s’informer dans le peu de livres consacrés à ce sujet.
En général dans les ouvrages de référence publiés sur les Kurdes, les principales caractéristiques des Kurdes sont énumérées par ordre d’importance : le rôle des femmes, la tolérance religieuse envers d’autres communautés non musulmanes, l’attirance envers les valeurs occidentales, comme par exemple chez Henry Binder (1858-1903), Basile Nikitine (1885-1960) ou Vladimir Minorsky (1877-1966).
Pratiquement dans les ouvrages écrits sur les Kurdes aux 18ème et 19ème siècle nous constatons que le rôle des femmes dans la société kurde est un facteur important. L’auteur de cet ouvrage n’a pas violé cette règle, lui aussi met en avant le rôle des femmes kurdes dans la société kurde : « Leurs femmes sont d’une remarquable beauté et jouissent d’une grande liberté ». Donc les fameuses amazones kurdes contre Daesh, particulièrement en Syrie à Kobané, sont remarquées par l’auteur depuis les années 1920.

Pourtant le peuple kurde, bien qu’il soit une minorité, constituait et compose toujours un peuple distinct des Turcs, Arabes et Perses, par sa langue, ses traditions et sa culture.
Cette non reconnaissance est allée tellement loin que l’existence des Kurdes était totalement niée officiellement et officieusement, au point que ces derniers étaient nommés comme Arabes, Perses et Turcs jusqu’aux années 1990.
Cependant en dépit de cela les Kurdes ont su préserver leur langue, ainsi qu’une partie de leur culture mais malheureusement ils n’ont pas pu garder leur patrimoine architectural historique. Tous les édifices qui rappelaient la kurdité étaient systématiquement détruits. Autre exemple, des barrages étaient construits sur les sites archéologiques enfouissant la ville historique kurde Hasankeyif (Turquie) sous l’eau, malgré des contestations des ONG internationales pendant plusieurs années. Aujourd’hui il est très rare de trouver des monuments qui rappellent la culture ou l’histoire des Kurdes dans la région du Kurdistan.
L’auteur situe les différentes régions en utilisant les mots comme Kurdistan sud, Kurdistan nord, Kurdistan d’Iran, Kurdistan de Syrie, des expressions qui étaient à l’époque interdites dans ces pays, probablement pour bien expliquer la situation géographique aux lecteurs qui ne connaissent pas la région, ce n’est pas pour violer l’omerta des pays de cette région qui avaient interdit l’utilisation des mots Kurde et Kurdistan. Sans oublie les autres minorités qui vivaient dans les villes kurdes. Ainsi les Arméniens, les Chrétiens Jacobites sont souvent cités.

L’auteur du rapport semble pourtant sous l’influence des autorités en place ayant de nombreuses fois recours à des qualificatifs péjoratifs à l’encontre des Kurdes : « voleurs, brigands, demi-sauvages » contrairement aux autres publications consacrées aux Kurdes du 19ème et début de 20ème siècles. Ces jugements étaient utilisés par les autorités en place.
Il porte sur la société kurde un regard nuancé, donne parfois ses interprétations, il donne corps à l’existence du Kurdistan et des Kurdes en les mettant au même niveau que leurs voisins Arabes, Perses et Turcs.
Heureusement aujourd’hui les choses ont changé, en Irak la reconnaissance d’une région kurde autonome voir de facto indépendante dans le Nord de l’Irak a brisé le silence qui régnait sur les Kurdes pour le monde entier, elle légitime leur existence sur l’échiquier international. Cette reconnaissance internationale bien qu’elle soit insuffisante ouvre une fenêtre pour les Kurdes longtemps ignorés.

L’apparition de Daesh a propulsé les Kurdes devant la scène internationale. Les Kurdes d’ores et déjà font partie intégrante du paysage politique du monde au moins en ce qui concerne le Moyen-Orient.
Le jaillissement d’une génération éduquée souvent laïque, peu influencée par l’islam politique radical, particulièrement chez les Kurdes de Rojava en Syrie a hissé plus haut les Kurdes dans le concert du monde.
Ces notes écrites par l’auteur nous montrent le destin tumultueux traversé par les Kurdes qui n’ont pas disparu de cette région contrairement aux Arméniens, Chaldéens et d’autres.

Si nous parlons encore de l’existence des Kurdes sur la scène internationale, leur ténacité, persévérance, endurance et résistance y est pour quelque chose.
Cet ouvrage en nous éclairant sur la situation des Kurdes et Kurdistan il y a un siècle doit nous permettre de mieux comprendre encore aujourd’hui les enjeux du Kurdistan sur la scène internationale. Le passé permet de faire la passerelle avec le présent, et de comprendre les enjeux futurs, c’est en connaissant ce qu’il s’est passé qu’on peut avancer. Tout le monde a besoin de connaître son histoire.
Les cartes et les photos ont été ajoutées par moi-même.

Chapitre I – Le Kurdistan Et Les Kurdes

1 – Le Kurdistan et ses frontières.

Le pays comprend une grande région montagneuse qui limite au nord les plaines fertiles de l’Euphrate et du Tigre, d’Alep jusqu’au Lac Urmyah, et à l’est du Lac Urmyah à travers la frontière Persane de Mandali à Pushti-Kuh. A l’intérieur de ce demi-cercle les frontières de ce pays coïncident avec la limite des basses plaines et des bords des massifs montagneux, car la grande majorité des tribus kurdes sont montagnardes et ne descendent dans la plaine qu’à certaines saisons de l’année. A l’extérieur, au nord et à l’est, il est plus difficile de définir les frontières du pays.
Une quantité de tribus nomades et semi nomades se déplacent sans cesse de la montagne dans la vallée et réciproquement. De petites tribus inconnues s’installent d’une manière plus ou moins fixe partout où il se trouve un terrain favorable à la culture. Ces tribus kurdes sont mélangées d’une façon inextricable avec des Turcomans, des Circassiens et des Arméniens.

Les différences de religion forment autant de divisions distinctes entre ces peuples que leurs races et leurs caractéristiques nationales.
Bien qu’il soit impossible de définir exactement les frontières, on peut dire que les Kurdes prédominent dans tout le pays limité au sud par les plaines et s’étendant de Birijik, extrême pointe ouest, vers le nord en direction de Malatia presque jusqu’à Erzingan. A partir de ce point, la frontière suit une ligne mal définie jusqu’à la rivière Araxes près du Mont Ararat. Elle se dirige ensuite vers le sud en direction du Lac Van jusqu’à l’extrémité Nord d’Ouest du Lac Urmyah. Contournant les côtes ouest du Lac, elle passe par Mundab à Kersabad et de là rejoint Kermânchâh. Enfin elle décrit une courbe à l’est et rejoint la plaine du Tigre à Mendali, sur la frontière persane, à environ 90 miles Est-Nord Est de Bagdad.

Dans les régions nord du Kurdistan il faut remarquer certaines régions bien définies, habitées par des peuples d’une race bien différente. Karput est entouré au nord, au sud et à l’ouest entièrement par des Turcs et des Arméniens.
Une autre importante région de territoires arméniens entoure la ville de Mush, bien que la ville elle-même soit entièrement occupée par les Kurdes. Autour du Lac Van, se trouve une région uniquement habitée par les Arméniens. La côte ouest du Lac Urmyah appartient également aux Turcs Arméniens et Kurdes, enfin un autre centre arménien est installé à Julamerk et dans la région à l’ouest de cette ville, entre les deux lacs.
En dehors de cette zone, seules, de très faibles colonies kurdes se sont égarées ou ont été déportées en Asie Mineure ou dans le Caucase.
Lorsque le Kurdistan fut annexé à l’Empire Ottoman par le Sultan Selim I (1512-1520), le territoire fut divisé, pour simplifier le gouvernement, en quatre unités administratives appelées Vilayah, Sandjak, Kaza et Nahiya. Empruntées au système français, ces unités correspondent respectivement aux départements, arrondissements, cantons et communes.

Le Vilayah est gouverné par le Vali, assisté d’un conseil provincial, nommé « Idarat Majlis ». Le Sandjak est gouverné par un Mutessarif, le Kaza par un Caïmacan (Quaimaquam) ou préfet et le Nahiya par un Mudir ou Maire.

L’Administrateur en Chef qui dirigeait le Gouvernement était le Gouverneur ou (Vali) qui était nommé par le Sultan. Il contrôlait toutes les branches de l’administration à l’exception des services militaire et législatif. La Gendarmerie ou Police civile et la perception des impôts sont entre ses mains. Il était assisté d’un Dafterdar (Caissier Général) et d’un Mektubji (Secrétaire Général) qui commandait tous les chefs de police. Le Vali avait aussi un Conseil Consultatif, institution caractéristique du système turc, en effet, le Mutessarif, le Caïmacan, le Mudir et le …




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