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Les Mouvements Kurdes en Iran - II


Auteur :
Éditeur : Université Paris VII Date & Lieu : 1989-01-01, Paris
Préface : Pages : 410
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Gen. Hac. Mou. II. N° 3873Thème : Histoire

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Les Mouvements Kurdes en Iran - II

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Les Mouvements Kurdes en Iran - II

Motamed Hachemi-Behrouz

Universite de Paris VII

Au début du XXe siècle, le régime politique d'Iran fut placé sous l'autorité, du gouvernement despotique de la famille des Qadjâr ; à sa tête, le Sah estimait être lui-même le gouverneur général du pays et avoir un pouvoir illimité.
Les Qâdjâr, comme le tribus Afşâr, avaient fait partie du groupe des tribus Turcomanes qui avaient installé les Safavides au pouvoir et formé l'aristocratie militaire de leur état. Mais de même que deux autres tribus de nomades turcomans transcaucasiens, les Afşâr et les Bayets ne furent mis en évidence que vers le milieu du Xe jusqu'au XVe siècle.
Au début du XXe siècle, le règne de cette famille était ...



DEUXIEME PARTIE : ASCENSION DE SIMKO AVANT 1914

Chapitre I : Situation Politique au Debut du XXe Siècle

Chapitre II : la Puissance Montante de Simko de 1906 à 1914

Deuxième Partie
Ascension de Simko Avant 1914

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les concurrences des Puissances européennes dans le pays du Moyen-Orient et de l'Asie Centrale, créèrent de grands problèmes politiques. Cette question fit naître des évolutions et changements socio-politiques en Iran jusqu'en 1914.

Chapitre I - Situation Politique au Début du XXe Siècle

La continuelle intervention des pays européens et leur influence politique et économique sur l'Iran, et le despotisme du régime de Qadjâr, créèrent une convergence des groupes d'opposants et des événements intérieurs contre les traités coloniaux et le Gouvernement qui aboutiront finalement à la révolution de 1906.
En considérant les problèmes politiques internes du pays et de la région, quelles sont donc la situation et la position politique des Kurdes, notamment la famille de Simko par rapport au gouvernement central d'Iran, avant 1906 ?

1. Problèmes politiques internes de l'Iran

Au début du XXe siècle, le régime politique d'Iran fut placé sous l'autorité, du gouvernement despotique de la famille des Qadjâr ; à sa tête, le Sah estimait être lui-même le gouverneur général du pays et avoir un pouvoir illimité.
Les Qâdjâr, comme le tribus Afşâr, avaient fait partie du groupe des tribus Turcomanes qui avaient installé les Safavides au pouvoir et formé l'aristocratie militaire de leur état. Mais de même que deux autres tribus de nomades turcomans transcaucasiens, les Afşâr et les Bayets ne furent mis en évidence que vers le milieu du Xe jusqu'au XVe siècle.
Au début du XXe siècle, le règne de cette famille était entre les moins de Mozaffar-ed-Din Sah. Les affaires effectives et gouvernementales étaient remplies par le Premier Ministre appelé "Sadr e-Azam (qui était presque toujours de la famille Qadjâr ainsi que les autres ministres). En fait, ils se partageaient toutes les affaires du pays. Lors de la prise de décision pour régler des problèmes, concernant l'Iran, la cour et les innombrable » proches de la famille du Sah avaient droit à la parole et se mêlaient, de tout : affaires politiques ou affaires internes importantes, étaient gérées dirigées par la cour, les administrateurs militaires du pays qui avaient souvent un rôle plus éminent et effectif que les ministres eux-mêmes.
Ayant besoin de capitaux pour lui-même, le S Sh imposait A son gouvernement un système pour obtenir des fonds étrangers. On peut dire que la période des Qadjàr est très importante pour la vie du pays, car l'intervention des étrangers et la colonisation de l'Iran par les états forts se firent pendant leur règne. Vingt-cinq années durant (1073—1896), le Sâh Qadjâr Nascr'ed-Din - père de Mozaffar-ed-Din - allait se débattre dans des embarras financiers, chercher h Londres et A Paris un prêteur complaisant, dont les services devenaient plus indispensables à chaque nouveau voyage aux expositions de Paris.
Les capitalistes anglais eurent d'abord sa préférence. Dès 1072-1877, Nastr-ed-Din voulut "régénérer l'Iran en identifiant les intérêts de son empire avec ceux de l'Angleterre". C'étaient les intérêts de sa royale personne et non les intérêts de l'Etat que le Qadjar entendait identifier désormais avec une puissance étrangère : Angleterre d'abord (1072-1098), Russie ensuite (1890-1907).
Rompant le pacte qui, depuis un siècle, avait uni ses propres intérêts A ceux des parasites indigènes, le Q&djàr allait introduire en Iran un Associé étranger.
Parmi les éléments juotiflant une agitation et une opposition, on peut faire entrer en ligne de compte le caractère despotique de Nnsr ed-Din Chah et les injustices auxquelles ae livraient les Princes et les gouverneurs. Le régime de l'arbitraire et l'autoritarisme renforcé de la monarchie Qadjar jetaient donc le discrédit sur l'institution politique en général. Quand Nasr ed-Dîn fut tué en 1893, un des obstacles à la libération sembla disparaî re . Cependant, l'arrivée de "Mozaffar-ed-Din" Şah ne changea pas les données du problème. De caractère plus libéral que son père, il ne s'opposa pas aux critiques de plus en plus manifestes dans les assemblés traditionnelles, dans les mosquées ; le relâchement du contrôle politique permettait l'apparition d'une effervescence sociale plus accentuée que sous le règne précédent ; cette faiblesse favorisait - au niveau de la dynastie - une agitation et une lutte acharnée parmi les différents prétendants è la succession et ce, malgré la désignation d'un prince héritier.
Parmi les conditions qui rendaient de plus en plus contestable la dynastie des Qadjar, il faut compter l'acceptation et la soumission du Şah et des hauts personnages de l'Etat à la domination étrangère et aux principes de l'équilibre positif. Ainsi les gouverneurs e' les vizirs (ministres) étaient nommés davantage pour répondre aux intérêts de l'équilibre entre Russo et Anglais, que sur leurs capacités personnelle », ou leur compréhension deo intérêts iraniens. La plupart des grand » dignitaires étaient soit russophiles, soit anglophiles, et entravaient A l'occasion, l'action du Gouvernement. Ceci aggrava d'autant plus l'aspect, des potique de l'institution monarchique, qu'elle n'apparaissait suivie ni règle ni loi.
A la prise en compte per la monarchie des intérêts extérieurs et de ceux qui la soutenaient, (grands propriétaires, princes Qadjèr, certaine; tribus, une armée de cosaques fondée, instruite et armée par le Tsar) s'ajoutaient le» problèmes de» rivalités constantes entre les Anglais et les Russes, tant sur la scène politique internationale qu'à l'intérieur du pays. Cela favorisait, bien entendu, un climat d'insécurité très préjudiciable à l'ensemble des activités ou dos relations sociales (1)

A. Convergence des groupes d'opposants

Face au pouvoir, la diversité des groupes opposés au maintien de la situation, et inégalement favorables nu changement politique, apparaît. Comme suit :

a) Princes et dignitaires
On peut citer un certain nombre de princes et de grands personnage »' partisans d'un changement monarchique. Parmi les princes, quelques Qadjar de la branche Dowlé cultivaient toujours l'espoir de parvenir au pouvoir.
Salar-ed-Dewlé, un des fils de Mozaf far-ed -Din Şah (opposé au choix d'un autre prince héritier mm lui-même), certains partisans de l'ancien premier ministre Amin-o-sultan qui avait été évincé par Eyn-ed-Dewlé, môme le prince héritier dans un premier temps fut favorable, car le Srih, faible et malade, permettait à Eyn-ed-Dovlé de dominer réellement. Celui-ci bien que Qadjar par son père, soutenait plutôt des princes comme Sa'o cat- Saltané', ou Salar-ed-Dowlé (2) tous ces grands personnages apportèrent d'ailleurs une contribution financière à des groupas d'opposition.
Certains princes, de grands propriétaires (3), les grands chefs de tribus qui étaient opposés au gouvernement central, s'associèrent, à en mouvement en pensant préserver ainsi leurs intérêts. De même, quelques gouverneurs et vizirs qui, après l'assassinat de Nâser-ed-Din Şah, ne retrouvèrent sans poste et grossirent les rangs dos mécontent ».

b) Le corps religieux
Des groupas partisans d'un changement' politique plus radical s’inscrivirent dans une opposition traditionnelle, tels les ulémas et les étudiants religieux - tollab - s'insurgeant contre Nasr-ed-Din Şah qui, on tant que roi, voulait être considéré comme l'unique chef du pays. Son caractère le portait à imposer sa volonté et k vouloir dominer ceux qui cherchaient à s'opposer à lui, notamment les ulémas. Ceux-ci ayant une audience importante dans la communauté, prenaient le peuple k témoin et s'efforçai ont do canaliser et orienter le mécontentement contre le gouvernement.
Sous Mozaf far-ed-Din Şah, et malgré la faiblesse du souveraine, la tendance s'accentua.

c) Intellectuels
Une opposition résultait de l'évolution intérieure du pays, notamment grâce aux réformes d'Amir Kabir, le premier ministre do Nasr-ed-Din Şah (1850), ou du retentissement et de l'extension de mouvement » tels que le Panislamisme » de Jamal-ed-Din Afghanî, qui s'attachait à instaurer une solidarité nouvelle antre tous le » pays musulman ».
Une autre évolution fut provoquée par le contact avec l’Europe. Ce contact se fit à différents niveaux et prit naissance dans don groupes aux mouvements fort divers dont nous verrons les principaux.

(1) Ainsi les Anglais ont facilité l'action dos révolutionnaires au nord du pays alors sous domination russe. Par contre au sud et dans les région » proches de l'Inde, ils se posèrent en défenseurs de la dynastie.
Brown E.J. : La Révolution d'Iran, trad. en perse, p. A27.
(2) Voir Malakzadé, Tarix-ê Enqé lab- (Histoire de la révolution ), vol.? p, 120.
Solon Dolat Atudi, Salar el-Dqylé et Atabak donnèrent, de l'argent mix révolutionnaire ». Voir Hayat e Yahan, vol. 2, p, 31.
(3) Pour plus de détails, voir Siam, (A) : La Perse .... p.72




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