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Les Mots Composes en Kurde Central : La composition nominale


Auteur :
Éditeur : Université de la Sorbonne Nouvelle Date & Lieu : 1992-01-01, Paris
Préface : Pages : 120
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Gen. Cod. Mot. N° 5908Thème : Thèses

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Les Mots Composes en Kurde Central : La composition nominale

Les Mots Composes en Kurde Central : La composition nominale

Sergi Bassols i Codina

Université de la Sorbonne Nouvelle

On admet pour le Persan cinq procédés de formation de mots (Lazard: 255): 1) transposition (passage d’une classe de mots à une autre sans indice morphologique); 2) suffixation;
3) préfixation; 4) composition (deux éléments dont l'un détermine l'autre); 5) juxtaposition (groupes de mots en relation syntaxique mis dans une même représentation). Cette classification est egalement applicable au kurde. Néanmoins, il convient à notre analyse de regrouper la composition et la juxtaposition sous le même angle (la composition nominale), sans oublier leurs différences. Il est aussi possible de grouper la suffixation et la préfixation sous la définition de dérivation nominale. Pourtant, l'existence d'une dérivation par préfixe en kurde ...




INTRODUCTION

La formation des mots est l'un des aspects les plus intéressants des langues iraniennes. Parmi les différents systèmes de formation des mots, la composition offre un éventail particulièrement riche et productif de possibilités qui fournissent une partie assez importante du vocabulaire dans ces langues. En kurde, son rôle est essentiel.

Des parties très larges du vocabulaire kurde sont formées par composition, et les différents systèmes de composition permettent la génération continue et presque libre de nouveaux termes, ce qui donne à la langue une extraordinaire capacité de renouvellement et assure sa vitalité. Par exemple, la composition sert aujourd'hui à la formation d'une terminologie technique et scientifique qui n'existait pas jusqu'à' présent L'analyse des différents systèmes de composition dont se sert la langue kurde implique donc l'étude du système le plus actif que possède la langue pour se régénérer elle-même, d'où l'intérêt primordial d'établit et de classer ces systèmes.

Malgré cette importance qu'on vient de signaler, la composition, de même que la formation des mots en général, ont été, en ce qui concerne la langue kurde, très peu étudiées. La formation des mots forme souvent une partie minimale des grammaires et des autres études générales sur la langue kurde. L'unique ouvrage publié sur le sujet est celui d’E.H.Marif, Wusheronan la ziman-î kurdî-da (La formation des mots dans la langue kurde), ASK, Bagdad, 1977. Aperçu sur des systèmes diverses de formation des mots, l'auteur n'approfondit pas dans le sujet qu'il traite. La classification qu'il établit des mots composés se base sur la classe grammaticale des composés, sans analyser ce qui à notre avis est le plus important, c'est à dire les systèmes qui sont à l’origine de la formation de ces mots composés. Pourtant, l'information que l’auteur fournit sur sa propre langue est toujours très utile, et son étude reste un ouvrage de référence obligée. Il existe des autres articles publiés sur le sujet, notamment en langue kurde, qui se centrent sur des aspects très concrets, mais sans avancer jamais une classification qui tienne compte de tous les procédés existants de formation des mots, et non plus des systèmes de composition en kurde. La classification qui nous semble la plus intéressante est celle de D.N.MacKenzie dans Kurdish Dialect Studies (140-149 et 214-219), sur laquelle nous nous sommes basés fréquemment au long de cet étude.

Nous avons choisi pour notre étude l'analyse des systèmes de composition nominale en kurde central (ou soranî). Nous nous sommes basés principalement sur le dialecte de Suleimani, langue littéraire des Kurdes d'Irak, et nous nous sommes référés a des autres parlers du kurde central seulement dans les cas où les exemples montrent des variations dans les systèmes de composition ou servent à leur éclaircissement. Les ouvrages de S.H.Parif (v. Bibliographie), les études de D.K. PacKenzie et le dictionnaire de Wahby & Edmonds contiennent l'origine de la plupart des exemples que nous avons fournis dans les différents chapitres de ce travail.

Pour l'établissement de notre classification, nous nous sommes inspirés, outre l'ouvrage de D.N.PacKenzie, des différents études et classifications qui ont été rédigées pour le Persan, notamment celle de Gilbert Lazard (Grammaire du persan contemporain 255-282). Des excellents articles d'E. Benveniste (v. Bibliographie) nous ont été très utiles pour l'analyse de chacune des classes de composés qu'on a établies. Le résultat ne veut pas être définitif. Certains problèmes qu'on a signalés, comme le classement difficile tains mots, ou les connexions existant certaines classes de composés avec des systèmes de dérivation, sont ouverts à des analyses plus profondes. Notre étude essaie d'établir une classification par rapport à l'état actuel de la langue. Une étude diachronique des systèmes de composition en kurde servirait à éclaircir encore plus leur formation.

Tous les exemples donnés au long de ce travail sont écrits dans l'alphabet kurdo-arabe en usage chez les Kurdes d'Irak et d'Iran, tel qu'il a été établi par Tawfiq Wahby et modifié ensuite par les kurdologues irakiens. Les mots composés apparaissent ainsi liés aussi dans l'écriture.
La transcription utilisée est celle élaborée par Tawfiq Wahby et C.J. Edmonds dans laquelle ils ont publié leur dictionnaire, considérée comme une translitération de l'alphabet arabe modifié.

Ce travail a bénéficié des conseils de M. Pierre Lecoq, directeur d'études à l'EPHE, qui a bien voulu apporter son avis et de nombreuses remarques qui nous ont infiniment aidé dans notre démarche, bous devons lui adresser ici notre plus profonde gratitude ; en outre, nous voudrions signaler aussi et remercier l'intérêt qu'il a toujours manifesté à l'égard des Kurdes et de leur langue.

Nous manifestons notre reconnaissance à Ame. Joyce 3lau, professeur à l'INALCC, qui a accepté de diriger notre recherche et nous a apporté constamment Son soutien.
Nos remerciements sincères vont à M. Helkewt Hakim, qui a supervisé la partie kurde de cette étude et qui nous a fait bénéficier de sa profonde connaissance de sa langue.

Nous aimerons encore montrer notre gratitude et notre plus vive reconnaissance à nos amis kurdes qui nous ont initié dans le chemin précieux de leur langue, et à .la mémoire de qui tout notre travail est dédié.
Enfin, ce travail a bénéficié de l'appui de la CIRIT (Commissio Interdepartemental de Recerca i Innovacio Tecnolôgica) du gouvernement autonome de la Catalogne (Generalitat de Catalunya), sans lequel il n'aurait pas été possible de le rédiger.

1. La Composition Nominale

1. La Composition Nominale

On admet pour le Persan cinq procédés de formation de mots (Lazard: 255): 1) transposition (passage d’une classe de mots à une autre sans indice morphologique); 2) suffixation;

3) préfixation; 4) composition (deux éléments dont l'un détermine l'autre); 5) juxtaposition (groupes de mots en relation syntaxique mis dans une même représentation). Cette classification est egalement applicable au kurde. Néanmoins, il convient à notre analyse de regrouper la composition et la juxtaposition sous le même angle (la composition nominale), sans oublier leurs différences. Il est aussi possible de grouper la suffixation et la préfixation sous la définition de dérivation nominale. Pourtant, l'existence d'une dérivation par• préfixe en kurde ..se réduit à un nombre très limité de préfixes (v. 1.1.).

1.1. La composition et la dérivation
Le principal trait commun à tous les composés et à tous les dérivés, c'est "(Martinet: 133) qu'ils se comportent, dans leurs rapports avec les autres éléments cfe l'énoncé, exactement comme les rnonèmes qui apparaissent dans les mêmes contextes qu'eux, ce qu'implique, par exemple, qu'ils peuvent être accompagnés par les mêmes modalités, et que ces modalités ne sauraient jamais porter sur un élément du composé ou du dérivé". Ils ont aussi en commun "l'unité sémantique du complexe qui est marquée par le fait que chacun correspond normalement à un choix unique", et "on s'attend également à ce que les rnonèmes par la composition et la dérivation soient formellement indissociables" (Martinet: 133).

C'est à dire, substantifs, adjectifs et adverbes composés/ de même que tous les dérivés, forment une unité morphologique …

 




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