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Le Verbe en Kurde Central Etude Morphologique et Syntaxique


Author :
Editor : INALCO Date & Place : 1991-01-01, Paris
Preface : Pages : 254
Traduction : ISBN : Liv. Kur. Kl. Gen. Yeş. Des. N° 3024
Language : FrenchFormat : 210x295 mm
FIKP's Code : Liv. Fre. Gen. Cod. Ver. N° 5909Theme : Dissertation

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Le Verbe en Kurde Central Etude Morphologique et Syntaxique

Le Verbe en Kurde Central Etude Morphologique et Syntaxique

Sergi Bassols i Codina

INLCO

La bibliographie que nous présentons ci-dessous regarde les grammaires, descriptions linguistiques et dictionnaires du kurde central. Pour une bibliographie des dictionnaires, grammaires et descriptions linguistiques du kurde septentrional, voir Blau, J. Le Kurde de ‘Amâdiya et de Djabal Sindjâr. Travaux de l'Institut d'Etudes Iraniennes de l'Université de la Sorbonne Nouvelle, ns 8, Klincksieck, Paris, 1973, pp. 12-19.
La bibliographie ci-dessous signalée ne prétends pas être complète. Elle est limitée aux ouvrages publiés les plus importants. La plupart des ouvrages ...



INTRODUCTION

Le kurde est généralement classé dans la branche nord du groupe occidental des langues iraniennes1. Il est parlé au Kurdistan, pays vaste comme la France qui comprend le grand arc montagneux qui ferme le Croissant Fertile, du Taurus en Turquie jusqu'au Zagros en Iran.

Ce pays, dont l'histoire est ancienne, mais qui n'est jamais parvenu à fonder un Etat moderne, est aujourd'hui divisé entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie. Hors du Kurdistan, des groupes importants de kurdophones vivent dans le Khorassan (au nord-est de l'Iran), dans le Béloutchistan iranien, dans les régions de l'Anatolie centrale, et même au Liban. En U.R.S.S., quelques centaines de milliers de Kurdes vivent dans les Républiques d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Turkménie. De nombreux Kurdes vivent aussi dans les grandes villes moyen-orientales, aussi qu'une importante diaspore dans les pays d'Europe occidentale, en Amérique du nord et en Australie.

Le fractionnement politique du Kurdistan a empêché l'unification de la langue kurde. Aucun des grands dialectes n'a réussi à s'assurer la prééminence. En outre, le morcellement de la langue ne correspond pas avec la division politique. Un certain nombre de gouvernements profite de cette faiblesse pour intensifier la repression linguistique et culturelle du peuple kurde. Il y a aussi le fait que la langue kurde est aujourd'hui écrite en trois alphabets : en Irak et en Iran, les Kurdes utilisent une dérivation de l'alphabet arabo-persan ; en Turquie, on emploie l'alphabet latin ; en U.R.S.S., le cyrillique.

Nous partons d'une répartition schématique du kurde en deux groupes de parles principaux : le kurmandji, appelé aussi "kurde septentrional", qui est parlé par les Kurdes de Turquie, de Syrie, d'U.R.S.S., de la partie septentrionale du Kurdistan d'Iran (à l'ouest du lac d'Ourmieh) et des régions nord-ouest du Kurdistan d'Irak (Sindjar, Bahdinan) ; le sorani, appelé aussi "kurdi", "kurde méridional" et "kurde central" (que nous préférons), qui est parlé par la majorité des Kurdes d'Iran et d'Irak. Les lignes d'isoglosses entre ces deux grands groupes dialectaux se différencient le long du Grand Zab, affluent du Tigre. On devrait ajouter un troisième groupe de parlers peu étudié et qui est le sujet de fortes discussions parmi les philologues : le "kurde méridional", qui est parlé par les Kurdes vivant dans les régions les plus méridionales du Kurdistan d'Iran et du Kurdistan d'Irak.

Le kurde sorani, qui est le dialecte étudié dans ce travail, a été reconnu comme langue officielle en Irak, malgré de fortes limites, et la brutale et sanglante repression que les Kurdes d'Irak ont subi de la part du gouvernement de Saddam Hussein. A la fin de la première guerre mondiale, les-intellectuels kurdes, dont la plupart et les plus éminents étaient originaires de la ville de Suleimani, foyer nationaliste et centre intellectuel du Kurdistan d'Irak, ont obtenu que le kurde sorani soit utilisé comme langue d'enseignement. Depuis le 1975, le kurde a rang de langue officielle et le sorani est enseigné dans les écoles primaires et secondaires de la région autonome du "Nord" de l'Irak, c'est-à-dire les provinces de Suleimani, d'Arbil (Hawlêr) et de Dihok, où après un referendum (falsifié) dans cette dernière province kurmandji phone, l'enseignement est en arabe. Le kurde n'est pas enseigné aussi à la province de Kirkouk -poumon économique de l'état irakien- ni à la reste du Kurdistan d'Irak. Les Kurdes de Bagdad, un demi milion à peu près, n'ont pas la possibilité d'étudier leur langue maternelle. Le sorani fait objet d'une section de l'enseignement universitaire à Bagdad et même à l'université kurde Salah al-Din, maintenant installée dans la ville d'Arbil après la fermeture de celle de Sulei-mani en 1982. C'est également la langue utilisée dans les journaux, les publications et les émissions radiophoniques et télévisives.
L'alphabet kurde en caractères arabes actuellement utilisé à été établi par Tawfiq Wahby à la fin des années 20 et modifié postérieurement par le Département de kurdologie de l'Académie Scientifique d'Irak. Il est officiellement adopté pour l'enseignement public en Irak et aussi utilisé par les lettrés et écrivains kurdes en Iran.

Ce travail se base dans l'étude d'un aspect du kurde sorani, la structure du verbe au dialecte de Suleimani, principale langue littéraire des Kurdes en Irak.
La naissance de ce travail et le choix de son sujet ont été graduellement déterminés. En 1988, pour perfectionner notre formation d'arabisant, nous nous sommes rendus en Irak. La découverte des Kurdes à Bagdad nous a vite fait changer nos objectifs. Après deux années parmi les Kurdes à Bagdad et de longs séjours dans la ville de Suleimani, nous avons décidé d'approfondir la connaissance d'une langue apprise sur le terrain et faire ainsi honneur à la mémoire et les efforts de mes amis kurdes qui nous ont fait aimer leur pays et leur peuple. Nous avons donc choisi le sorani.
Parmi le nombre des sujets qu'on pouvait étudier, celui de la structure du verbe nous a paru particulièrement intéressant, surtout par le petit nombre d'études consacrés exclusivement à une partie si importante de la grammaire kurde. Quelques aspects de la structure verbale ont attiré notre attention de manière toute particulière et nous apparaissent comme des éléments liés à l'essence même delà langue kurde : la forme ergative du verbe kurde (construction agentielle) at le développement très complexe des locutions verbales.

Il fallait un texte sur lequel baser l'étude que nous voulions porter à terme. L'ouvrage köreweri ("Misère"), recueil de nouvelles écrites par Ibrahim Ahmad pendant les années 1950, répondait parfaitement aux besoins de notre travail. Ibrahim Ahmad (né le 1912) est un des plus grands écrivains kurdes vivant, auteur aussi d'un long roman (jani gel, "La douleur du peuple"). Nous avons choisi son ouvrage le plus court par raison même de la diversité linguistique employée dans les diverses nouvelles. La richesse extraordinaire de sa langue -le dialecte de Suleimani avec qui nous étions familiarisés-et la possibilité de recevoir son avis de manière directe nous ont persuadé de la convenance de ce choix. Tous les exemples de phrases mentionnées au cours du travail sont extraits de ce recueil de petites nouvelles où la richesse littéraire se mêle à des expressions provenant de parlers dialectaux.

Nous avons consulté pour ce travail bonne partie des ouvrages disponibles consacrés à l'étude du kurde soranî, sans oublier un certain nombre d'autres ouvrages dédiés au kurmandji. La plupart des analyses du verbe s'y trouvent en forme de chapitres spéciaux parmi les autres aspects de la grammaire. Par leur valeur nous nous sommes basés sur trois ouvrages importants : les études fondamentales de D.N. Mackenzie, ceux de Joyce Blau et le dictionnaire kude-anglais de Wah-by et Edmonds (voir Bibliographie). La rigueur scientifique et la précieuse information apportée par Mackenzie, l'aide constante de Mme. Blau qui a apporté avec gentillesse ses points de vue et la richesse du dictionnaire cité ont constitué l'axe sur lequel nous avons construit tout le travail. Il y a bien sûr des apports provenant d'autres études; nous avons été fréquemment guidé par le rigueur de Gilbert Lazard (Grammaire du persan contemporain, Paris, Librairie Klincksieck, 1957) pour quelques aspects d'analyse et de terminologie.

Au long de cet étude, nous avons utilisé l'alphabet kurdo-arabe tel qu'il a été établi par Tawfiq Wahby et modifié ensuite par les kurdologues irakiens. Nous avons toujours noté l'occlusive w/d/ qui est affaiblie dans le parler de la région de Suleimani. Pour les exemples extraits du texte d'Ibrahim Ahmad nous avons respecté partout l'orthographie originale, parfais éloignée de celle utilisée actuellement. Par exemple, le préverbe hel apparaît toujours lié au verbe qui le suit. On trouve aussi certains pronoms personnels suffixés -la 1 pers. sing.- qui dans quelques locutions verbales apparaissent liés au verbe. Le texte conserve aussi le î final devant des enclitiques et quelquefois les voyelles … en position finale sont pourvues des points diacritiques empruntés de l'arabe. Nous avons aussi respecté toutes les variations dialectales. Certaines erreurs de typographie ont été corrigées, notamment l'absence des signes diacritiques pour les voyelles … ê et y … o, voir aussi la voyelle … ö.
Pour la transcription, nous utilisons celle élaborée par Tawfiq Wahby et C.J. Edmonds dans laquelle ils ont publié leur dictionnaire. Cette transcription, considérée une translitération de l'alphabet arabe modifiée, indique la prononciation du kurde. Pour les exemples, nous avons détaché tous les éléments qui composent chaque mot pour mieux comprendre la structure grammaticale.

Ce travail a bénéficié du conseil constant de Mme. Joyce Blau, professeur à l'INALCO, qui l'a suivi depuis ses débuts en apportant ses précieux points de vue et de nombreuses remarques qui nous ont infiniment aidé dans notre démarche. Mes remerciements sincères par sa collaboration.
Nous devons mentionner aussi notre gratitude à M. Abdullah Mardukh, qui nous a bien aidé à comprendre le texte, parfois difficile, d'Ibrahim Ahmad.

Nous voudrions manifester notre reconnaissance aux nombreux Kurdes qui nous ont enseigné à parler et à bien aimer leur langue millénaire, et pour qui ce travail est sincèrement dédié.

Enfin, nous voulons remercier ici M. Ibrahim Ahmad, qui a montré son intérêt pour cette étude et a toujours offert son aide.

(l) Pour une vue générale des langues iraniennes, voir I.M. ORANS-KIJ, Les Langues Iraniennes, Institut d'Etudes Iraniennes de l'Université de la Sorbonne Nouvelle, Documents et Ouvrages de Référence, n2 1, Kïncksieck, Paris, 1977.

Bibliographie

La bibliographie que nous présentons ci-dessous regarde les grammaires, descriptions linguistiques et dictionnaires du kurde central. Pour une bibliographie des dictionnaires, grammaires et descriptions linguistiques du kurde septentrional, voir Blau, J. Le Kurde de ‘Amâdiya et de Djabal Sindjâr. Travaux de l'Institut d'Etudes Iraniennes de l'Université de la Sorbonne Nouvelle, ns 8, Klincksieck, Paris, 1973, pp. 12-19.

La bibliographie ci-dessous signalée ne prétends pas être complète. Elle est limitée aux ouvrages publiés les plus importants. La plupart des ouvrages cités sont malheureusement épuisés et ne se trouvent que dans des rares bibliothèques. D'autre part, les ouvrages publiés en Iraq et en Iran ne sont pas facilement accessibles. Nous voulons remercier ici l'amabilité et le dévouement des amis kurdes qui nous ont ouvert les portes de leurs bibliothèques privées pendant notre séjour en Iraq. Nous y avons trouvé nombre d'ouvrages rarement obtenables.

Nous avons divisé notre bibliographie en deux parties : d'abord les grammaires et descriptions linguistiques, ensuite les dictionnaires.

Grammaires et Descriptions Linguistiques

1. Academie Scientifique Kurde (Bagdad). Rêzman-j axawtin-î kurdî be pè-y lêkolînewe-y ziman u zanistekanî. ASK, Bagdad, 1976, 478 pages.

2. Ahmad, Ahmad Hasan. Rèzman-î kurdî. Vol. 1, Dar al-Djahiz, Bagdad, 1976, 296 pages.




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