| De la question Kurde
Celadet Alî Bedirxan (Herekol Azîzan)
Il est certain qu'il y a une question kurde et elle continuera d'exister tant que notre planète comptera des kurdes asservis.
La question kurde n'est point une question récente et nouvelle. Elle ne date ni d'hier ni de quelques années. Elle existe depuis des siècles sans avoir jamais été résolue. L'histoire de cette question, jusqu'ici, n'a été connue que de quelques hommes bien informés, spécialistes des affaires de l'Orient, et de quelques voyageurs qui ont parcouru notre pays.
Cette question, vu la situation géographique du pays des kurdes, n'a pu être posée, comme une question internationale, qu'après la guerre mondiale. Celle-ci, en provoquant le démembrement de l'Empire Ottoman, a en effet fourni aux diverses nationalités qui le composaient une occasion dont plusieurs ont pu profiter pour se constituer en Etats indépendants.
Comme le but de cet article est de publier et d'analyser une loi de déportation, promulguée le 5 Mai 1932, et que le gouvernement turc s'apprête à mettre en application prochainement, nous ne parlerons que succinctement ici de l'évolution historique de la question kurde.
D'ailleurs depuis l'armistice, différentes organisations et personnalités kurdes, par des livres et des articles publiés dans des journaux (le différentes langues, ont essayé de faire connaître la question nationale kurde et les revendications du peuple kurde. Nous nous proposons donc avant d'aborder le sujet essentiel de dire seulement quelques mots de l'origine de la question kurde.
Le pays des kurdes jusqu'à la guerre mondiale était partagé, principalement, entre la Turquie et la Perse. Les termes de «Kurdistan d'Irak» et «les kurdes de la Syrie» sont des innovations d'après guerre, qui ont été créés par le détachement de ces pays de l'Empire Ottoman. Les kurdes du Caucase avant la guerre mondiale se trouvaient également sous la domination russe. En conséquence ou peut étudier le passé de la question kurde dans l'ensemble du Kurdistan de la Turquie et de la Perse.
Comme on sait d'ailleurs la Perse qui, jusqu'à ces dernières années, sommeillait dans la léthargie et l'incapacité n'avait ni forces ni moyens pour imposer son autorité aux kurdes et résister aux révoltes de leurs princes. La dernière principauté du Kurdistan de la Perse, l'Ardelan, qui plusieurs fois avait menacé le trône des chahs (le Téhéran, ne put être détruite que par ruse, par les empereurs de la Perse. Pour y parvenir, les chahs ont été jusqu'à contracter des parentés d'alliance avec les émirs kurdes d'Ardelan. Les princesses de la cour de Téheran, mères des émirs d'Ardelan, accomplissaient fidèlement et avec beaucoup de succès les … | 
