La bibliothèque numérique kurde (BNK)
Retour au resultats
Imprimer cette page

L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste - I


Auteur : Ramazan İzol
Éditeur : Université Toulouse I Date & Lieu : 2000, Toulouse
Préface : Pages : 280
Traduction : ISBN :
Langue : FrançaisFormat : 210x295 mm
Code FIKP : Liv. Fre. Izo. Arm. N° 715Thème : Thèses

L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste - I
Versions

L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste - I [Français, Toulouse, 2000]

L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste - II [Français, Toulouse, 2000]


L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste - I

Ramazan İzol

Université Toulouse I

La configuration et le climat politiques turcs ayant un caractère à la fois multidimensionnel et riche et formant une possibilité importante de source de données pour les scientifiques, la Turquie représente un cas de figure original et intéressant à examiner. Celle-ci, située géographiquement, politiquement et économiquement aux frontières des trois mondes et possédant également la double appartenance occidentale - orientale est susceptible de recouper maints trajets de la réflexion politique. Compte tenu de l’importance des sujets et des sources de données offerts aux scientifiques, nous ... 


Table Des Matieres

Table des Matieres / 1

Introduction / 6

Partie Preliminaire : Les Fondements Historiques Des Relations Armee-Pouvoir En Turquie / 26

Chapitre 1 Les relations Armée-Pouvoir durant la période de Atatürk / 29
Section 1) La phase 1923-1927 : L’Armée turque, avant-garde principale de la révolution kémaliste / 31
§1) La proclamation de la République : enjeu des relations entre Atatürk et l’armée / 31
A) La tentative kémaliste d’éliminer les éléments opposants dans l’Assemblée nationale / 3 2
B) L’opposition des Généraux du Second Groupe constituée en parti politique :
le Parti républicain Progressiste (PRP) et les Kémalistes / 3 5
§2) Le Kémalisme : la nouvelle idéologie de l’Armée / 39
A) L’interprétation des relations démocratie-kémalisme / 43
B) Quelle était la nature du kémalisme / 48
Section 2) La phase 1927-1938 ; l’Armée turque :
la force protectrice de la révolution kémaliste / 50
§1) Le Parti Républicain Libéral / 52
§2) Le processus d’élections présidentielles d’Inönü et l’armée / 58

Chapitre 2 Les relations Armée-Pouvoir sous la présidence d’İnonu / 60
Section 1) La phase 1939-44 ; l’Armée en tant que gardienne de la révolution kémaliste / 61
La Turquie pendant la Deuxième Guerre mondiale / 61
Section 2) La phase 1944-1950 :
la nouvelle sphère politique turque ; Armée à l’écart du pouvoir politique / 67
§1) La menace de l’URSS et les précautions prises pour protéger l’intégrité territoriale.6 8 §2) Le passage au multipartisme et l'apparition d'un nouveau parti politique :
le Parti Démocrate / 70
§3) La Doctrine de Truman et ses effets sur l’armée turque / 72
§4) L’attitude de l’armée turque face aux élections de 1950 / 78

Premiere Partie : Analyse des Facteurs des Relations Armee-Pouvoir / 81

Chapitre 1 le facteur politique : La situation contemporaine du système politique turc / 84
Section 1) Les caractéristiques socioculturelles de l’évolution du système politique turc / 85
§1) Les origines sociales de l’élite politique turque / 86
§2) Les fondements des cultures politiques turques / 91
Section 2) L’évolution du multipartisme turc / 98
§1) L’origine historique du PRP : le Parti unique / 100
§2) Les fondements sociaux du PRP / 103
§3) La nature de la révolution kémaliste : « pour le peuple malgré lui » / 106
§4) L’apparition d’un pluralisme limité : PRP et PD / 112
A) Le défenseur des idées politiques républicaines : le PRP / 122
1) Le PRP : moyen essentiel de la laïcisation / 125
2) Le PRP : moyen de la création de l’État-Nation / 126
3) Le PRP : élément clé dans la naissance de la « bourgeoisie nationale » / 128
B) Le défenseur des idées politiques libérales : le PD / 131
L’instauration du système de multipartisme (1945-1971) / 131
§5) La multiplication des partis politiques / 140
A) La base juridique du régime des partis politiques / 140
B) Le changement des systèmes électoraux / 144
Section 3) L’évolution du régime politique turc / 147
§1) La transition d’un régime autoritaire à un régime pluraliste : / 148
§2) L’évolution Constitutionnelle : / 160
A) La Constitution de 1921 et de 1924 / 161
B) La Constitution de 1961 / 163
C) La Constitution de 1982 / 167

Chapitre 2 Le facteur militaire : L’armée turque contemporaine / 171
Section 1) Les caractéristiques de l’armée turque / 172
§1) L’évolution historique de la situation de l’armée turque dans système politique global / 173
A) L’héritage ottoman / 173
B) La situation contemporaine / 181
§2) Les bases sociales des militaires / 189
Section 2) Les tendances interventionnistes de l’armée turque / 193
Section 3) Les ressources politiques de l’armée turque / 201
§1) Les ressources structurelles / 20 3
La Puissance / 203
§2) Les ressources fonctionnelles / 211
A) La fonction de maintien de l’ordre / 211
B) La fonction de défense du monde occidental / 216
C) La fonction de socialisation / 218
D) La fonction économique / 222
Section 4) Le lieu institutionnel de l’influence de l’armée / 227
§1) Le Conseil National de Sécurité (CNS / 228
§2) Le Président de la République / 235

Chapitre 3 Les Théories explicatives d’inventaire des outils conceptuels / 242
Section 1) Un eassai d’analyse des relations armée-pouvoir
dans les pays sous- développés / 243
Section 2) La typologie des relations Armée-Pouvoir / 249
§ 1) Le modèle de Huntington : principal représentant de l’école structuro-fonctionnaliste / 250
§2) L’application du modèle de Huntington au cas turc / 251
§3) L’analyse de “ l’Etat prétorien ” par le modèle systémique / 253
§4) L’analyse des variables subsystémiques / 255
§5) La théorie de concordance / 258
§6) Le croisement de plusieurs différents modèles dans l’analyse du cas turc / 259
§7) La définition des régimes militaires selon le modèle de Nordlinger / 265
A) Le « régime de veto » / 265
B) Le « régime de garde » / 266
C) Le « régime de domination » / 266
§8) Les probabilités de l’intervention militaire dans la sphère politique / 267
Section 3) les facteurs d’intervention des militaires en politique / 270
§1) Les facteurs issus du système politique / 270
A) Le pouvoir politique dépourvu de la légitimité / 272
B) La discordance entre le “ centre ” et la “ périphérie ” en tant que facteur déstabilisant / 274
C) La faiblesse des institutions politiques dans le système / 274
§2) Les facteurs issus du système militaire / 276
.....


INTRODUCTION

La configuration et le climat politiques turcs ayant un caractère à la fois multidimensionnel et riche et formant une possibilité importante de source de données pour les scientifiques, la Turquie représente un cas de figure original et intéressant à examiner. Celle-ci, située géographiquement, politiquement et économiquement aux frontières des trois mondes et possédant également la double appartenance occidentale - orientale est susceptible de recouper maints trajets de la réflexion politique. Compte tenu de l’importance des sujets et des sources de données offerts aux scientifiques, nous nous intéresserons plutôt à une question cruciale pour la Turquie : les relations armée-pouvoir civil, dans la perspective du problème de la démocratisation et de la démilitarisation du système politique turc. La fréquence des prises de pouvoir par l’armée et la banalisation de sa participation à la vie politique nous amènent à nous pencher sur la question qui n’est d’une manière générale liée qu’au problème du processus de démocratisation de son système.

La principale et unique condition de la restauration de la supériorité civile sur la sphère militaire est en effet directement fiée à l’existence d’un système civil fort, organisé et largement légitime auprès de la société politique.

La construction d’un Etat moderne par Kemal Atatürk, le fondateur de la nouvelle République turque, et son équipe adoptant le modèle occidental comme objectif à atteindre a forcement nécessité d’être complétée par une différenciation structurelle et une autonomisation institutionneüe forcée. L’autonomie supposée et imposée des nouvelles institutions occidentales n’a pas été réelle. Les révolutions radicales kémalistes imposées d’une manière générale n’ont jamais pris en considération le poids de la société civile, les rapports de celle-ci avec l’État et la dynamique découlant de ces rapports, en voulant à tout prix instaurer une société par le haut. De plus, la laïcité turque n’a pas vraiment été le produit d’une société civile, mais le résultat d’une politique volontariste d’État.

Dans cette perspective, une série des questions donc mérite d’être posée pour la définition du cadre de ce travail. Pourquoi les partis politiques et les organisations démocratiques civiles ne parviennent-ils pas à maîtriser habilement la situation politique en cas de crise ? Pourquoi restent-ils inefficaces et impuissants face à une telle situation dans laquelle l’armée turque se trouve à chaque reprise renforcée par la garantie des mesures constitutionnelles imposées lors et après chaque coup d’État, en se présentant naturellement comme l’origine unique de solution contre toutes les difficultés ? Si nous reformulons ces questions d’une autre façon : nous nous demandons si l’imposition de l’armée comme seule issue pour les problèmes rencontrés provient directement de l’armée elle-même ? Sinon, existe-t-il dès la résurgence de la nouvelle République turque une idéologie dominante officielle qui la préconise et la favorise toujours comme étant un remède incontournable ? N’est-ce qu’une simple coïncidence que l’armée soit une force organisée et forte et que d’autres institutions politiques soient divisées et affaiblies face à la montée inévitable de la première ? Autrement dit, l’armée se nourrit-elle d’une manière continuelle d’une idéologie officielle et intervient-elle sans hésitation par un processus automatique en cas d’un éventuel danger pour son existence ?

Le fait que l’idéologie de l’État ne puisse être assimilée à une idéologie légitime auprès de la société provoque-t-il l’impuissance des organisations démocratiques civiles dans le système politique ? Ou bien, le peuple s’opposant toujours à cette idéologie ne parvient-il point à se doter d’une force civile organisée étant à la hauteur de le représenter au sein du système politique ? Nous pouvons aussi simplifier la question ainsi : le kémalisme étant en place depuis la création de la République turque en tant qu’idéologie dominante et officielle, repose-t-il sur la société ? Sinon, a-t-il été imposé grâce à l’appui de l’armée ?

On présente, à juste titre, la Turquie comme un pays charnière entre différents continents, cultures et religions, bref, un pont entre l’Orient et l’Occident. Géopolitiquement, la Turquie fait partie intégrante de plusieurs sous-systèmes (Méditerranée orientale, Balkans, Proche et Moyen-Orient, Caucase). Détentrice des détroits et donc de l’accès aux mers chaudes de la Russie, membre de l’OTAN et à ce titre vigilant gardienne de son flanc sud, musulmane mais laïque et ayant adopté les valeurs occidentales depuis des années vingt, la Turquie est géographiquement et socio-culturellement un pays intermédiaire et un pion stratégique d’une importance considérable pour les pays occidentaux et particulièrement pour les Etats-Unis. Vers le début des années quatre-vingt-dix, l’équilibre mondial et régional a été indiscutablement perturbé (par l’effondrement du mur de Berlin) par la guerre du Golfe et dans ce nouvel ordre mondial, la Turquie retrouve toute son importance stratégique dans un nouveau rôle sur la scène internationale, celui de poste avancé de l’Occident au Moyen-Orient tout en restant clairement un allié très appréciable de l’Occident lors de la guerre du Golfe.

Après la chute du mur de Berlin, la recherche d’une stabilité politique et sociale dans le Monde et particulièrement au Moyen-Orient, a relancé le débat sur les contributions respectives des pays de la région à l’instauration d’une paix durable. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Occident ambitionne toujours d’influencer les pays du Tiers Monde d’accepter des régimes politiques démocratiques. Dans cette constellation, la Turquie est en quelque sorte appelée, par ses alliées occidentales, à jouer un rôle important tant sur le plan de la sécurité que sur les plans politique et économique1.

« La Turquie, puissance régionale ! », in Problèmes Politiques et Sociaux, No.562, juin 1987.
Quant à l’alliance militaire israélo-turque, elle change indiscutablement les rapports de forces dans la région en faveur de ces deux pays. Deux textes, dont certaines clauses restent secrètes, ont été signés en février et en août 1996 entre la Turquie et l’Israël. Ils prévoient notamment la tenue de manoeuvres aériennes et navales conjointes, des facilités portuaires, la possibilité pour l'aviation israélienne de s'entraîner au-dessus du vaste espace anatolien. La coopération dans la lutte contre le terrorisme, déjà ancienne, se voit renforcée. Ankara bénéficiera, pour le contrôle de ses frontières, de « l’expérience » de l’État juif acquise, en particulier, dans la « zone de sécurité » du Liban sud. Un système de surveillance se met en place, avec l'aide des Etats-Unis : récepteurs ultrasensibles, caméras, satellites, etc. Les échanges d'officiers de haut niveau se sont intensifiés également entre les deux pays.
On peut s’interroger sur les raisons d’un tel rapprochement entre les deux pays Pour comprendre le choix turc en faveur d'Israël, il faut remonter à la fin de la guerre froide. Pendant des décennies, l'armée turque avait été en première ligne face au danger soviétique. Du jour au lendemain, elle a perdu cette position clef qui lui valait une aide substantielle des Etats-Unis et de l'OTAN. Cette dévalorisation stratégique devait être rapidement compensée par la mise en place d’une politique internationale cohérente et courageuse. Craignant de voir le pays marginalisé, l’État-major chercha un nouveau rôle pour la Turquie, dans le cadre de la stratégie occidentale. Les généraux turcs ont, depuis longtemps, la main mise sur la politique étrangère et de la sécurité d'un pays où le chef d’État-major a la préséance sur le ministre de la défense. Régulièrement, au ministère des Affaires étrangères, généraux et diplomates se concertent sur tous les dossiers brûlants : la question kurde, l’intégrisme islamique etc. C'est au Proche-Orient et dans le Golfe, région capitale pour les Etats-Unis, que l'armée trouve tout naturellement l'occasion de faire valoir son importance. En désignant le fondamentalisme musulman comme un ennemi de l'intérieur, elle s'inscrit dans la stratégie anti-iranienne ; en s’alliant à Israël, elle s'assure un appui de poids auprès des Etats-Unis et de son Congrès.

La Turquie est ainsi devenue un élément majeur d’une des régions les plus sensibles de la planète : le Moyen-Orient, dont la recomposition de l’ordre régional est à l’ordre du jour. Quelle place se taillera la Turquie ? Quelles seront les puissances dominantes de la région ? Quelle place lui attribuent la géographie, les héritages culturel et religieux, le développement actuel et la démographie au-delà des politiques de circonstance et dans les perspectives du long terme ? Si l’on regarde au Nord, au sud, à l’Est, à l’Ouest, quelques…

 

Ramazan İzol

L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste :
Des Relations Armee-Pouvoir Dans la Turquie Contemporaine

Université Toulouse I

Universite des Sciences Sociales Toulouse I
L’Armee Turque, Conservatoire de la Tradition Kemaliste :
Contribution à l’Etude des Relations Armee-Pouvoir
Dans la Turquie Contemporaine - I
Presenté Ramazan İzol
Sous la Direction de M. Jean-Pierre Marichy

Universite des Sciences Sociales Toulouse I
Centre « Morris Janowitz » - Forces Années et Sécurité
Ecole Doctorale « Droit et Science Politique »
These Pour Obtenir le Grade de
Docteur de l’Universite de Toulouse I
Discipline : Science Politique
Présentée et Soutenue en Mars 2000
Par Ramazan İzol

Jury :
M. Jean-Pierre Marichy : Professeur de Science Politique à l’institut d’Etudes Politiques de Toulouse Directeur de recherche
M. Michel L. Martin : Professeur de Science Politique à l’institut d’Etudes Politique de Toulouse
M. Jean Rives : Professeur d’Histoire à l’Université de Toulouse Le Mirail
M. Thomas Lindemann : Maître de Conférences de Science Politique à l’Université des Sciences Sociales Toulouse I

Tome I



Fondation-Institut kurde de Paris © 2024
BIBLIOTHEQUE
Informations pratiques
Informations légales
PROJET
Historique
Partenaires
LISTE
Thèmes
Auteurs
Éditeurs
Langues
Revues