Éditeur : Michel Lévy Frères | Date & Lieu : 1858, Paris |
Préface : | Pages : 388 |
Traduction : | ISBN : |
Langue : Français | Format : 105x165 mm |
Code FIKP : Liv. Fr. | Thème : Littérature |
Présentation
|
Table des Matières | Introduction | Identité | ||
Versions:
Scènes de la vie turque, Un prince kurde |
UN PRINCE KURDE I La nuit, une nuit tiède et sereine, venait de succéder aux clartés et au mouvement d'une chaude journée d'avril. Sur le sommet d'une des montagnes dont les ramifications traversent en tous sens la partie septentrionale de l'Asie Mineure, se dessinait, une masse d'épais bâtiments, illuminée çà et là par des feux qui de loin ressemblaient à des étincelles. Ces bâtiments étaient la résidence, le château, si l'on veut, d'un chef montagnard, d'un prince même, car tel était le titre que les populations kurdes donnaient au seigneur de l'endroit, à Méhémed-Bey. Les feux qui éclairaient le château étaient ceux des nombreuses cheminées de l'intérieur, alimentées par de nombreux troncs d'arbres et de véritables bûchers de branches sèches. Une de ces cheminées surtout semblait le foyer d'lm véritable incendie : elle était destinée à chauffer la principale pièce du harem, et. à l'heure où commence notre récit, ce brasier aux proportions colossales éclairait un curieux tableau d'intérieur musulman. Des deux côtés et en face de l'âtre, le long des murs et devant de nombreuses fenêtres, une multitude de matelas … LES DEUX FEMMES D'ISMAIL-BEY I Deux petites filles cueillant des fleurs dans un jardin par un beau soir d'été, n'est-ce pas là un thème d'idylle, un sujet gracieux, qui dispose l'âme à des impressions de paix et de douce gaieté? La scène malheureusement se passe dans un village de l'Asie Mineure. Le jardin n'est qu'un terrain enclos de murailles et de haies, obstrué de broussailles et de végétations parasites. Les deux petites filles, âgées de douze à treize ans, ont déjà perdu les grâces de l'enfance sans avoir encore gagné celles de la jeunesse. L'une des deux marche en avant de l'autre, et ses traits expriment une joie orgueilleuse; tandis que sa compagne fait une mine des plus maussades. Quant aux propos qu'elles échangent, ils ne sont rien moins que doux. Écoutons-les plutôt. - Eh bien! Anifé, dit la première d'un ton de compassion dédaigneuse, la chose est décidée. Ce n'est pas ta … |